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Sait on ce que l'on fait ?

Publié le 25/02/2022

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« Sujet: Sait-on ce que l’on fait? Il est question de déterminer ici si une action au sens large, technique ou pratique est nécessairement accompagnée de savoir.

En d’autres termes si nous sommes conscients de nos actes. Ainsi les deux notions clés sont l’action et le savoir et il faut tout d’abord les définir. Le fait de faire quelque chose peut se composer d’une action pratique, comme lorsque je sauve un chat de la noyade ou d’une action technique, quand je rénove ma maison. Dans ces deux cas, une action volontaire ou une action productrice, le lien avec un savoir initial semble couler de source. Mais qu’entendons-nous par un savoir? Le savoir se rapproche de la connaissance mais aussi de la conscience.

À titre d’exemples d’actions dénuées de savoir, que ce soit de connaissance mais aussi de conscience, nous pouvons retenir l’action passionnelle, l’action habituelle ou encore l’action inconsciente.

Nous nous apercevons alors que la relation entre savoir et action n’est pas toujours nécessaire.

Mais encore faut-il évaluer la nature de ce rapport et déterminer s’il est constant ou exceptionnel. Afin de répondre à ces différentes interrogations nous allons élaborer trois parties. La première aura pour but d’établir une classification non exhaustive des actions où le savoir semble faire défaut.

Dans la seconde nous approfondirons et critiquerons cette typologie.

Et finalement, dans un dernier temps nous nous arrêterons plus précisément sur le problème de la conscience et de son rapport à l’action. Commençons par dresser une liste, probablement inachevée, du type d’actions où le savoir ne semble prendre aucune part. L’action spontanée, donc irréfléchie par exemple, se produit à l’initiative d’un individu, qui n’est pas sous l’effet d’une cause extérieure et qui n’est pas une réaction à un stimulus.

C’est alors l’individu qui est à la source de l’action. Selon Aristote Éthique à Nicomaque « (…) Les actes accomplis spontanément, nous pouvons bien les appeler volontaires, mais non pas dire qu’ils sont faits par des choix ». C’est typiquement le cas pour les bébés ou les animaux pour lesquels la notion de choix n’intervient pas. Mais parlons à présent de l’action l’action passionnelle car effectivement toute personne sous l’effet de la passion ne peut faire appel à sa raison.

La passion produit un dérèglement de l’âme qui fait obstacle à toute réflexion comme le dit Hume « ce que nous entendons couramment par passion est une émotion violente et sensible de l'esprit à l'apparition d'un bien ou d'un mal, ou d'un objet, qui, par suite de la constitution primitive de nos facultés, est propre à exciter un appétit.

» Traité de la nature humaine, p.

548, Aubier.

C’est ainsi que sous emprise de la passion nous sommes incapable de réfléchir. On prend souvent le cas d’une femme amoureuse qui se jette au coup de son prétendant pour lui voler un baiser.

Cela relève du désir, de la pulsion et n’a rien à voir avec une action réfléchie.

Selon Spinoza « Quand quelque chose arrive, en nous ou hors de nous, dont nous sommes la cause adéquate, c'est-à-dire quand quelque chose, en nous ou hors de nous, résulte de notre nature et se peut concevoir par elle clairement et distinctement, j'appelle cela agir.

Quand, au contraire, quelque chose arrive en nous ou résulte de notre. »

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