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Saint Thomas d'Aquin et la transgression de la loi

Publié le 30/08/2014

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saint thomas

b. Si la loi peut être légitimement transgressée, ce n'est pas, d'après Thomas d'Aquin, parce qu'elle s'inspirerait d'une conception erronée de la justice. Les meilleures lois, fondées sur la considération de ce qu'est vraiment la justice (le Bien commun), sont injustes dans certains cas, en raison de leur nécessaire généralité (« le plus souvent «). Il est en effet injuste d'appliquer trop rigoureusement les lois, sans tenir compte des circonstances particulières. La vraie justice réclame de savoir désobéir à la lettre de la loi pour rester fidèle à son esprit ce qu'Aristote (qui a beaucoup influencé Thomas d'Aquin) appelait le sens de l'équité.

saint thomas

« qu'elle acquiert force et valeur de loi.

>> Le problème soulevé est donc de savoir si la loi doit être respectée parce qu'elle est la loi, en vertu de sa seule légalité, ou bien si elle ne doit être obéie qu'à la condition d'être jugée légitime, conforme à (ce que l'on croit être) la justice, c'est­ à-dire ici à l'intérêt général .

.,.

La position de Thomas d'Aquin soulève immédiatement deux ques­ tions : tout d'abord, qui décide de la conformité de la loi à l'intérêt général ? Le citoyen peut-il prendre l'initiative individuelle de la déso­ béissance civile à une loi qu'il juge injuste ? Ensuite, le Bien commun, fondement de la justice d'après Thomas, existe-t-il vraiment? Un peuple n'est-il pas toujours composé d'individus différents n'ayant pas les mêmes aspirations, les mêmes intérêts, les mêmes opinions ? Au nom de l'intérêt général, ne mène-t-on pas toujours une politique mystifica­ trice qui ne sert jamais que des intérêts particuliers ? .,.

L'essai (question 3) invite à réfléchir sur les circonstances de trans­ gression légitime.

Outre la référence à l'intérêt général, on peut penser qu'on a le droit de désobéir à la loi pour sauver sa vie : si l'État me condamne ou me perséGute, n'est-il pas légitime de résister ou de s'enfuir? C'est encore ici au nom d'une certaine conception de la justice (il est juste que les hommes aspirent à défendre leur vie) que la trans­ gression se trouve justifiée.

Le vrai débat porte donc sur l'existence ou non d'une norme de justice supérieure aux lois civiles.

Nous renvoyons pour cette discussion au corrigé no 10 (Un monde sans justice est-il humain ?).

0 Corrigé (éléments de réponse) Question 1 L'auteur, dans une première partie, expose sa thèse (jusqu'à « obli­ gation »).

Puis, dans une seconde partie, il prouve que la loi ne peut pas toujours être conforme à la justice, en raison de sa nécessaire géné­ ralité (fin du paragraphe).

Enfin, il donne un exemple illustrant sa thèse (second paragraphe).

Question 2 a.

Pour Thomas d'Aquin, il semble que la société politique n'existe que dans la mesure où ses membres cherchent à la conserver.

Le politique. »

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