Saint-Evremond écrivait de Corneille : « Il fait mieux parler les Grecs que les Grecs, les Humains que les Romains, les Carthaginois que les citoyens de Carthage ne parlaient eux-mêmes. » Dans sa pensée c'est un éloge. Seriez-vous de son avis ?
Publié le 15/04/2009
Extrait du document
Il faut d'abord bien comprendre le sujet, préciser le sens de « fait mieux parler «. Saint-Evremond ne veut évidemment pas dire qu'il leur prête un langage plus correct, de qualité littéraire supérieure. C'est la convention de presque toutes les pièces de théâtre (sauf celles qui visent au réalisme) ; même des gens cultivés ne peuvent pas parler, dans la vie courante, avec la sûreté, l'élégance, l'éloquence que la littérature leur prête. Saint-Evremond songe à l'idéal de la tragédie « grande « qui doit nous transporter dans un monde très supérieur à celui de la vie commune. Dans ce monde, il faut que le langage ait lui-même une qualité exceptionnelle, qu'il soit plus grand, plus noble, qu'il atteigne au sublime.
Liens utiles
- Saint-Evremond définissait ainsi son idéal de la tragédie : « Il ne nous faut rien que de grand mais d'humain et dans l'humain éviter le médiocre et dans le grand le fabuleux. » Dans quelle mesure son idéal était-il réalisé par la tragédie de Corneille, à laquelle il songeait ?
- Discuter, en l'appliquant à la tragédie du XVII, siècle, cette opinion de Corneille dans une lettre à Saint-Evremond : « L'amour est une passion trop chargée de faiblesse pour être la dominante dans une pièce héroïque; j'aime qu'elle y serve d'ornement, mais non pas de corps.»
- ÉLOGE DE SAINT VLADIMIR (L’) de saint Hilarion (résumé)
- INTRO Une opinion est un avis, une représentation abstraite, élaborée par la pensée, d’un être, d’un rapport, d’un objet.
- Discuter cette pensée de Rousseau : « J’aime mieux être un homme à paradoxes qu’un homme à préjugés. « (Émile.)