ROUSSEAU: Tant que les hommes se contenterent de leurs cabanes rustiques
Publié le 29/04/2005
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QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE • Importance de la notion « qu'un seul pouvait faire «? • Que signifie exactement ici avoir « besoin du secours d'un autre « ? • En quoi peut-il être « utile à un seul d'avoir des provisions pour deux «? • Comment comprenez-vous « le travail devint nécessaire «? • Quels rapports entre « l'égalité disparut «, « la propriété s'introduisit «, « on vit bientôt l'esclavage et la misère «? A cause de qui (selon Rousseau) ? • En quoi « le fer et le blé « ont-ils « perdu le genre humain « ? «selon Rousseau)? • Que pensez-vous de l'affirmation selon laquelle c'est « la métallurgie et l'agriculture « et non « l'or et l'argent « qui ont « civilisé les hommes et perdu le genre humain «? • Qu'est-ce qui est en jeu dans ce texte? • En quoi présente-t-il un intérêt proprement philosophique?

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travailler les métaux, et d'en multiplier les usages.De la culture des terres, s'ensuivit nécessairement leur partage; et de la propriété une fois reconnue lespremières règles de justice : car pour rendre à chacun le sien, il faut que chacun puisse avoir quelquechose; de plus, les hommes commençant à porter leurs vues dans l'avenir, et se voyant tous quelquesbiens à perdre, il n'y en avait aucun qui n'eût à craindre pour soi la représailles des torts qu'il pouvait faireà autrui.
Cette origine est d'autant plus naturelle qu'il est impossible de concevoir l'idée de la propriéténaissante d'ailleurs que de la main-d'oeuvre; car on ne voit pas ce que, pour s'approprier les choses qu'iln'a point faites, l'homme y peut mettre de plus que son travail.
C'est le seul travail .qui, donnant droit aucultivateur sur le produit de la terre qu'il a labourée, lui en donne par conséquent sur le fond, au moinsjusqu'à la récolte, et ainsi d'année en année, ce qui faisant une possession continue, se transformeaisément en propriété." ROUSSEAU
VOCABULAIRE:
CONJECTURE: Toute proposition que l'on considère comme vraie, sans toutefois pouvoir en apporter la preuve dans l'état actuel de la connaissance.
Une conjecture prouvée devient un théorème.
QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE
• Importance de la notion « qu'un seul pouvait faire »?• Que signifie exactement ici avoir « besoin du secours d'un autre » ?• En quoi peut-il être « utile à un seul d'avoir des provisions pour deux »?• Comment comprenez-vous « le travail devint nécessaire »?• Quels rapports entre « l'égalité disparut », « la propriété s'introduisit », « on vit bientôt l'esclavage et la misère »?A cause de qui (selon Rousseau) ?• En quoi « le fer et le blé » ont-ils « perdu le genre humain » ? «selon Rousseau)?• Que pensez-vous de l'affirmation selon laquelle c'est « la métallurgie et l'agriculture » et non « l'or et l'argent » quiont « civilisé les hommes et perdu le genre humain »?• Qu'est-ce qui est en jeu dans ce texte?• En quoi présente-t-il un intérêt proprement philosophique?
Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Jean-Jacques Rousseau élabore unethéorie de la culture.
Il entend montrer comment s'opère la genèse de la société civile à partir d'un état de naturede l'homme posé comme hypothèse et comme principe.
Il veut mettre à jour la série des causes et effets qui amodifié une nature humaine fort proche de l'animalité, puisqu'elle ne s'en distingue que par des facultés en sommeil,pour produire l'homme et la société que nous avons maintenant sous les yeux.
Il s'agit bien d'une recherche desprincipes qui nous permettront de comprendre ce qui est advenu dans le temps et dans l'espace.
L'état de naturefonctionne comme une unité de mesure qui rend possible l'appréciation de la distance parcourue, du temps écoulé,des différences introduites entre les hommes par la société et l'histoire.La culture n'a nullement sa possibilité inscrite dans l'état de nature : elle est contingente et aurait pu ne pas être.Aucune nécessité de dépassement ne mine l'équilibre naturel, état heureux de l'homme hors de l'histoire.
II eût purester indéfiniment dans cet état si la pression du milieu ne s'était exercée sur lui.
Des hivers longs et rudes, desétés brûlants poussent les hommes à se grouper.
Les progrès insensibles des commencements conduisent à laconstitution d'un état social dont les sociétés primitives nous fournissent en quelque sorte l'image.
C'est l'enfanceheureuse de l'humanité.
Mais les germes de l'inégalité sont déjà présents et une deuxième révolution, due àl'apparition conjointe de l'agriculture et de la métallurgie, va en manifester les effets : apparition de la propriété, dela division du travail et naissance du droit positif.
A la plénitude édénique de l'état de nature succèdent maintenantle malheur et la violence, la séparation et le conflit.
Ce texte reçoit de la lecture du Contrat social un éclairageindubitable et nous permet de mieux comprendre la fonction normative du contrat légitime.
Même si les faits nemontrent jamais que des contrats iniques, le contrat véritable n'en est pas moins une norme universellement valable,seule susceptible de fonder un jugement sur un état social, quel qu'il soit.
Il permet de transformer un mouvementpassionnel de refus d'une société inégalitaire et injuste en une réfutation fondée en raison, à la fois scientifique etmorale.
1 - Idées principales du texte
a) Description d'une genèseLe texte propose une reconstruction (théorique) de la mutation qui conduit l'homme à la civilisation et àl'organisation en société.
Elle s'organise autour d'un phénomène qui conditionne les autres : la division des activitésnécessaires à la satisfaction des besoins.
La coupure, selon Rousseau, se situe entre un état de société primitif,dans lequel la survie est assurée par l'individu lui-même et un état où croissance des besoins et progrès destechniques exigent une collaboration entre individus.Cette transition s'accompagne, simultanément de plusieurs phénomènes : la propriété, l'inégalité, le travail,l'esclavage, la misère, présentés comme les différents effets d'un même bouleversement.
L'idée d'un passage del'état de nature à l'état social n'est pas nouvelle ; en revanche, considérer cette mutation comme une évolutionnéfaste et non un progrès de l'espèce, constitue un trait spécifique à la pensée de Rousseau.
Elle l'oppose àcertains de ses contemporains, particulièrement Voltaire qui le tournera en dérision à maintes reprises..
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