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ROUSSEAU: L'homme sauvage

Publié le 17/04/2009

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L'homme sauvage, quand il a dîné, est en paix avec toute la nature, et l'ami de tous ses semblables. S'agit-il quelquefois de disputer son repas, il n'en vient jamais aux coups sans avoir auparavant comparé la difficulté de vaincre avec celle de trouver ailleurs sa subsistance ; et, comme l'orgueil ne se mêle pas au combat, il se termine par quelques coups de poing ; le vainqueur mange, le vaincu va chercher fortune, et tout est pacifié. Mais chez l'homme, en société, ce sont bien d'autres affaires : il s'agit premièrement de pourvoir au nécessaire, et puis au superflu : ensuite viennent les délices, et puis les immenses richesses, et puis des sujets, et puis des esclaves ; il n'a pas un moment de relâche. Ce qu'il y a de plus singulier, c'est que moins les besoins sont naturels et pressants, plus les passions augmentent, et, qui pis est, le pouvoir de les satisfaire ; de sorte qu'après de longues prospérités, après avoir englouti bien des trésors et désolé bien des hommes, mon héros finira par tout égorger jusqu'à ce qu'il soit l'unique maître de l'univers. Tel est en abrégé le tableau moral, sinon de la vie humaine, au moins des prétentions secrètes du coeur de tout homme civilisé. ROUSSEAU

Une page célèbre où Rousseau oppose la vie de l'homme sauvage, fondée sur des besoins réels et celle de l'homme civilisé, toujours pressé par de nouveaux besoins de plus en plus artificiels et superflus.

L'homme sauvage ne serait pas sans valeur. Généralement, une telle évocation fait surgir dans l'esprit de l'homme des pensées négatives. On verrait plutôt en lui un homme dépourvu de ces qualités qui fondent l'humanité en tout homme. L'étymologie du terme nous apprend que l'homme sauvage est un homme qui vit dans la forêt. C'est d'elle qu'il tirerait sa définition et sa subsistance. Elle serait son espace et lui assignerait des limites. Il vivrait donc de peu et sans rien connaître de la civilisation. Il ne connaîtrait rien d'autre que ce que la forêt lui ferait connaître du monde. Précarité et vie rudimentaire seraient le lot de l'homme sauvage. La forêt généralement n'est pas un espace cultivable. La société s'est d'ailleurs souvent construite contre cet espace. Pour accroître leurs espaces cultivables et habitables, les hommes ont détruit beaucoup de forêts.  

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