ROUSSEAU: L'histoire n'est pas une science, elle ne donne pas la raison des faits.
Publié le 09/05/2005
Extrait du document
• Pourquoi, selon Rousseau, s'en faut-il de beaucoup que les faits décrits dans l'histoire ne soient la peinture exacte des mêmes faits tels qu'ils sont arrivés ?
• Comment Rousseau établit-il que « l'ignorance ou la partialité déguisent tout « ?
• Qu'est-ce qui serait intéressant en histoire selon Rousseau ? Est-il possible, selon lui, que quelque chose réponde à cet intérêt dans l'histoire élaborée par les historiens ?
• Qu'est-ce qu' « un art de conjecturer « ?
• Cela peut-il avoir quelque importance de remarquer que Rousseau a écrit que la critique est « l'art de choisir entre plusieurs mensonges celui qui ressemble le mieux à la vérité «.
• Quelles réflexions vous suggère l'emploi des diverses méta-
phores du texte ? (peinture - teinte - lieu de la scène - divers Point de vue - spectateur...).
• Quelle conception — quelque peu implicite — (mais qu'il vous appartient précisément de dégager) se fait Rousseau (le l'histoire et de son rôle possible ?
• Qu'en pensez-vous ?
• En quoi peut-on dire que ce texte présente un intérêt philosophique ?
«
accordait au matériel par rapport à l'idéel.
Par ailleurs, selon Marx et Engels, la dialectique n°oeuvre passeulement dans la pensée, mais dans le réel, dans les mondes organique ou animal et dans l'histoire(d'où d'ailleurs la notion de matérialisme historique forgée ultérieurement par les marxistes).Le premier emprunt à Hegel est celui de contradictions dont Marx et Engels montrent qu'ellestraversent toute la vie, la nature et l'histoire, car elles expliquent le mouvement.
Or, le réel est enmouvement permanent, du plus petit (l'atome) au plus grand (l'univers).
La matière n'est pas unesubstance inerte [Dialectique de la nature].
Bien au contraire, le principe constitutif de la matière est lemouvement.
L'immobilité, la stabilité ou l'équilibre ne sont conçus que comme un moment particulier etmomentané du mouvement.« Le mouvement est contradiction ; par exemple, le simple changement mécanique de lieu lui-même nepeut s'accomplir que parce qu'à un seul et même moment, un corps est à la fois dans un lieu et dansun autre lieu, en un seul et même lieu et non en lui.
Et c'est dans la façon que cette contradiction a dese poser continuellement et de se résoudre en même temps que réside précisément le mouvement »[Anti-Dühring, p.
150].Le deuxième emprunt à Hegel est celui de « la loi d'après laquelle de simples changements dans laquantité, parvenus à certain degré, amènent des différences dans la qualité » [Le Capital, I.
I, t.
1, p.302].
Les exemples les plus classiques d'application de cette loi sont le passage de l'eau à l'état solideau-dessous de 0 °C, sous pression atmosphérique normale, ou son passage à l'état gazeux au-dessusde 100 °C.
D'autres exemples peuvent être pris en chimie, en physique ou ailleurs.
Dans l'histoire, latransformation des commerçants en capitalistes ou le passage de la manufacture à la grande industrie,ou bien encore la nature de la coopération dans le travail, illustrent la permanence de cette loi.Enfin, le troisième emprunt à Hegel est celui de la négation de la négation, constitutif de lacontradiction et de son dépassement.
Là aussi, Marx et Engels transfèrent la loi de la seule sphère dela pensée telle qu'elle fonctionne dans la logique de Hegel vers le monde réel.
Engels prend l'exemplesimple du cycle d'un grain d'orge pour illustrer son propos : un grain d'orge qui germe « disparaît en tantque tel, il est nié, remplacé par la plante née de lui, négation du grain.
Mais quelle est la carrièrenormale de cette plante ? Elle croît, fleurit, se féconde et produit en fin de compte de nouveaux grainsd'orge et aussitôt que ceux-ci sont mûrs, la tige dépérit, elle est niée pour sa part.
Comme résultat decette négation de la négation, nous avons derechef le grain d'orge du début, non pas simple, mais ennombre dix, vingt, trente fois plus grand » [Anti-Dühring, p.
165].Dans l'histoire, les exemples ne manquent pas de négation de la négation conduisant chez Marx etEngels au concept de dépassement signifiant la transformation d'un extrême en son contraire, c'est-à-dire l'avènement d'une nouvelle situation issue de la contradiction précédente.Pour Marx, la négation de la négation est le fondement même de l'inéluctabilité du communisme,expropriant les expropriateurs : dans la phase d'accumulation primitive du capital, les producteursimmédiats (petite propriété privée reposant sur le travail personnel) sont expropriés et dessaisis deleurs moyens de production.
Puis, en raison de la concurrence et du développement des forcesproductives, le capital se concentre tandis que la résistance et les luttes de la classe ouvrière serenforcent.
« Le monopole du capital devient une entrave pour le mode de production qui a grandi etprospéré avec lui et sous ses auspices.
La socialisation du travail et la centralisation de ses ressortsmatériels arrivent à un point où elles ne peuvent plus tenir dans leur enveloppe capitaliste.
Cetteenveloppe se brise en éclats.
L'heure de la propriété capitaliste a sonné.
Les expropriateurs sont à leurtour expropriés.
L'appropriation capitaliste, conforme au mode de production capitaliste, constitue lapremière négation de cette propriété, privée qui n'est que le corollaire du travail indépendant etindividuel.
Mais la production capitaliste engendre elle-même sa propre négation avec la fatalité quipréside aux métamorphoses de la nature.
C'est la négation de la négation » [Le Capital, 1.
I, t.
3, p.205].La démonstration par la négation de la négation de la nécessité historique de la fin du capitalisme(d'ailleurs annoncée dans le même texte comme plus rapide que sa genèse, en raison du caractèrecollectif de la production) peut laisser perplexe en cette fin de siècle.
Si la loi conserve sa validité,l'application qu'en faitMarx à l'échelle macrohistorique ne tient pas compte des tendances et des capacités que possède lecapitalisme A ri provisoirement ses crises.
Marx avait pourtant fait état de celles-ci, comme à proposde la baisse tendancielle du taux de prolo, en insistant sur le fait qu'il ne s'agissait que d'une tendancepuisque existaient des solutions limitées et provisoires à cette baisse du taux de profit.
Mais surtout,Marx n'a pas envisagé toutes les ressources que pouvait retirer le capitalisme pour sa survie desprocessus de production de plus-values relatives, c'est-à-dire de réduction des prix des marchandisesconduisant à une élévation des niveaux de vie des salariés et au ouatage des contradictions sociales.
2.
« Et pourtant rien n'aura changé que l'oeil du spectateur »Ce qui change, c'est notre regard, le point de vue où nous nous plaçons.
Ce point de vue est toujourssubjectif.
L'historien donne toujours son interprétation, comme l'artiste qui peint un paysage, un pont parexemple.
On peut très bien ne pas le reconnaître parce qu'on ne l'avait jamais vu sous cet angle.
C'estpourtant le même pont que celui que nous empruntons chaque jour.
Mais il nous apparaît sous un jourinhabituel (c'est d'ailleurs l'une des fonctions de l'artiste : nous faire regarder autrement quelque chose dequotidien).
QUESTION 3.
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