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ROUSSEAU: les inégalités entre les hommes sont-elles dues uniquement à « la nature » ou à « la culture » ?

Publié le 29/04/2005

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En effet, il est aisé de voir qu'entre les différences qui distinguent les hommes, plusieurs passent pour naturelles qui sont uniquement l'ouvrage de l'habitude et des divers genres de vie que les hommes adoptent dans la société. Ainsi, un tempérament robuste ou délicat, la force ou la faiblesse qui en dépendent, viennent souvent plus de la manière dure ou efféminée dont on a été élevé, que de la constitution primitive des corps. Il en est de même des forces de l'esprit, et non seulement l'éducation met de la différence entre les esprits cultivés et ceux qui ne le sont pas, mais elle augmente celle qui se trouve entre les premiers à proportion de la culture ; car qu'un géant et un nain marchent sur la même route, chaque pas qu'ils feront l'un et l'autre donnera un nouvel avantage au géant. Or, si l'on compare la diversité prodigieuse d'éducations et de genres de vie qui règne dans les différents ordres de l'état civil avec la simplicité et l'uniformité de la vie animale et sauvage, où tous se nourrissent des mêmes aliments, vivent de la même manière, et font exactement les mêmes choses, on comprendra combien la différence d'homme à homme doit être moindre dans l'état de nature que dans celui de société, et combien l'inégalité naturelle doit augmenter dans l'espèce humaine par l'inégalité d'institution. ROUSSEAU

 DIRECTIONS DE RECHERCHE    • Quel est ici le but de Rousseau ?  — Se demander si les inégalités entre les hommes sont dues uniquement à « la nature « ou à « la culture «.  — Se demander si ses inégalités sont plus à mettre au compte de la culture que de la nature.  — Se demander si l'inégalité s'accroît ou se résorbe par la « culture «.  — Établir que l'inégalité était moindre à l'« état de nature « qu'elle n'est dans l'état de société.  • Que signifie ici « l'état civil « ?  • Quelles réflexions faites-vous à propos de l'argumentation de Rousseau ?  — Établit-il ce qu'il en était lors de l'état de nature à partir d'éléments empiriques datant de « ce temps-là « ?  — Que pensez-vous de ses comparaisons ? (On dit que comparaison n'est pas raison)  — Que pensez -vous de l'articulation entre ce qui est dit à la première phrase et ce qui est dit dans les deux phrases suivantes ? (remarquez notamment « uniquement « et « viennent souvent plus « alors que les deux phrases sont  reliées par « ainsi « ).  • Que pensez-vous de la thèse de Rousseau ?  • En quoi ce texte présente-t-il un intérêt philosophique ?

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« qui le sépare du nain. 3) Opposition entre deux manières de vivre et leurs conséquences:- Uniformité du mode de vie des animaux et des hommes à l'état de nature.

Conséquence : peu d'inégalités, chezces êtres.- Extrême variété, au contraire, des comportements, formations, manières de vivre, dans les sociétés humaines.Conséquence : multiplication des inégalités. Expliquez la distinction entre l'inégalité naturelle et l'inégalité d'institution. Dans ce texte, Rousseau distingue très nettement inégalité naturelle et inégalité d'institution.Les inégalités sont naturelles lorsqu'elles viennent de la « constitution primitive » du corps ou de l'esprit, lorsqu'ellesont pour origine des traits innés, héréditaires, par opposition à ceux qui sont acquis en société.

Au contraire, lesinégalités d'institution sont acquises, constituées ou transmises dans le cadre d'une éducation qui change selon lesépoques, les sociétés, les milieux sociaux.Rousseau souligne que les inégalités sont plus ou moins importantes selon leur origine.

Les inégalités naturelles sontlimitées.

Les animaux et les hommes proches de l'état de nature ne connaissent pas les différences parfoisconsidérables qui séparent les individus dans certaines sociétés (différences entre les riches et les pauvres, lessavants et les ignorants, ceux qui commandent et ceux qui obéissent, etc.).Pour l'essentiel, les inégalités les plus importantes apparaissent au cours de l'histoire des sociétés humaines, et c'estlà qu'elles peuvent s'amplifier de plus en plus.

Rousseau l'exprime par la métaphore du géant et du nain qui marchentsur une même route dans la même direction : la distance entre eux augmente toujours.

Le développement historiquedes sociétés amplifierait ainsi les différences et les inégalités entre leurs membres. ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.

Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.

Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.

— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.

Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.

Puis, il a cherché à paraître, à dominer.

Il a inventé la propriété.

Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.

La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.

La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.

C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.

L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».

Il faut laisser libre cours à son propre développement.

Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.

— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.

Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.

Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.

Il a véritablement transformé la sensibilité humaine.. »

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