ROUSSEAU: Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître
Publié le 28/04/2005
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Supposons la situation dans laquelle la force se sert de l'artifice du droit pour durer.
Le droit a, en effet, par natureune certaine longévité : il continue d'exister en dépit des transgressions.
La loi interdisant le vol, par exemple, n'estpas remise en cause par l'existence des voleurs; c'est précisément parce qu'il existe des voleurs que l'on doitinterdire le vol.
Ici la loi est un énoncé qui porte sur ce qui doit être ; sa prétention n'est pas descriptive maisnormative : elle ne peut donc pas être réfutée par l'existence de faits qui lui sont contraires.
La loi existe doncmême si certains la transgressent : son existence tient à l'institution et non à la réalité factuelle.
Ainsi dans lerapport de droit une transgression impunie reste une transgression, elle demeure illégale, voire illégitime.
Il n'en estpas de même dans le rapport de force : l'injonction du plus fort n'a en réalité d'autre « argument » que la force.
Sidonc il n'a plus les moyens de produire ses effets, les raisons de se soumettre ont disparu.
« Sitôt qu'on peutdésobéir impunément, on le peut légitimement.
» Ici l'idée d'une transgression impunie est impensable : si je peuxm'opposer au plus fort, c'est qu'il n'est plus le plus fort.Malgré les apparences, la force ne pourra jamais instaurer par elle-même un rapport de droit.
ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.
Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.
Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.
— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.
Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.
Puis, il a cherché à paraître, à dominer.
Il a inventé la propriété.
Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.
La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.
La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.
C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.
L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».
Il faut laisser libre cours à son propre développement.
Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.
— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.
Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.
Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.
Il a véritablement transformé la sensibilité humaine..
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