ROUSSEAU: Je suis esclave par mes vices, et libre par mes remords
Publié le 29/04/2005
Extrait du document
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vices » est synonyme d'un esclavage momentané, qu'efface le surgissement des remords.Rousseau affirme ainsi que la volonté et la liberté sont étroitement liées : refuser volontairement la tentation, c'estse sentir libre.
Inversement, la dépravation occulte le sentiment de la liberté.
Cela témoigne de l'impossibilité qu'il yaurait, pour la volonté et la liberté, à choisir le mal — qui est toujours dû au poids subi des choses extérieures.
[Conclusion]
On peut remarquer que l'assimilation finale de la volonté et de la liberté aura de quoi satisfaire Kant, qui considéreraen effet que Rousseau est, parmi les philosophes, une véritable « lumière ».
Mais Rousseau faitici preuve d'un certain optimisme, lorsqu'il affirme que la chute, le mal, ne dépendent pas de la volonté, et enreprésentent plutôt une défaite temporaire.
Sur ce point, Kant sera plus radical : le mal renverra selon lui àl'existence réelle et aux choix — même s'ils sont rationnellement peu compréhensibles — d'une «volonté mauvaise»dont Rousseau n'envisage pas l'existence.
ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.
Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.
Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.
— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.
Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.
Puis, il a cherché à paraître, à dominer.
Il a inventé la propriété.
Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.
La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.
La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.
C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.
L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».
Il faut laisser libre cours à son propre développement.
Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.
— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.
Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.
Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.
Il a véritablement transformé la sensibilité humaine..
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