Rousseau et l'homme sauvage

« sa forme la plus accomplie (« l’esclavage »).

Comment comprendre ce devenir du désir ? C’est que la logique du désir est la logique même de la vie en société.

En effet, les besoins sont naturels, c’est-à-dire qu’ils concernent notre corps.

Le désir et la passion font intervenir la représentation : la représentation d’objets qui peuvent le satisfaire (j’imagine ou je me représente des objets et diffère la satisfaction) et il concerne la représentation que chacun se fait de lui-même en rapport aux autres.

La première dimension correspond au caractère artificiel du désir.

Le besoin est nécessaire car il est strictement physique tandis que le désir ne l’est pas puisqu’il vient de l’esprit et de la représentation de biens que j’imagine susceptibles de me procurer du plaisir….. …même par lequel cette satisfaction sans fin de nos désirs est possible.

Le cercle est complet : le désir entretient la recherche du pouvoir et de la domination et le pouvoir et la domination conforte le désir dans son illimitation.

Ce sont les conséquences de ce lien entre volonté de puissance et de domination et illimitation du désir que Rousseau résume dans les deux dernières phrases du texte.

Le cercle que forment le désir et l’existence sociale marquée par la domination conduit nécessairement et de manière dynamique à une société de jouissance ou de consommation sans borne (« après de longues prospérités ») qui finalement ne peut connaître d’autre fin c’est-à-dire d’autres but et d’autres terme que sa propre disparition (« mon héros finira par tout égorger »).

La puissance du désir qui s’incarne dans une société de consommation ne peut, selon Rousseau, que conduire à la domination de l’homme sur l’autre homme, à l’inégalité et à la servitude c’est-à-dire au mal moral.

L’évaluation de l’existence civile et sociale que permet l’hypothèse de l’état de nature est sans appel : la société comme source du désir, est à la racine du mal moral.. »