ROUSSEAU et le luxe
Publié le 27/04/2005
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On croit m'embarrasser beaucoup en me demandant à quel point il faut borner le luxe. Mon sentiment est qu'il n'en faut point du tout. Tout est source de mal au-delà du nécessaire physique. La nature ne donne que trop de besoins ; et c'est au moins une très haute imprudence de les multiplier sans nécessité, et de mettre ainsi son âme dans une plus grande dépendance. Ce n'est pas sans raison que Socrate, regardant l'étalage d'une boutique, se félicitait de n'avoir à faire de rien de tout cela. Il y a cent à parier contre un, que le premier qui porta des sabots était un homme punissable, à moins qu'il n'eût mal aux pieds. ROUSSEAU
Où cesse le besoin ? où commence le superflu ? ROUSSEAU n'a e peine pour répondre à la question qui lui est posée après le Discours sur les sciences et les arts où sont condamnées comme dangereuses et inutiles les connaissances, les techniques et les oeuvres d'art. Le superflu commence précisément là où le besoin cesse. L'auteur rapporte la question posée, donne aussitôt la réponse et ses motifs et la complète par un exemple emprunté à l'antiquité grecque. Cependant, faut - il partager le sentiment de ROUSSEAU et croire que le luxe est source de mal ?
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- Rousseau et le luxe
- Le luxe de Jean-Jacques Rousseau, Fragments politiques, chap. VII, in Oeuvres complètes
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- J.-J. Rousseau écrit dans sa troisième « Lettre à M. de Malesherbes » : « L'or des genêts et la pourpre des bruyères frappaient mes yeux d'un luxe qui touchait mon coeur; la majesté des arbres qui me couvraient de leur ombre, la délicatesse des arbustes qui m'environnaient, l'étonnante variété des herbes et des fleurs que je foulais sous mes pieds tenaient mon esprit dans une alternative continuelle d'observation et d'admiration : le concours de tant d'objets intéressants qui se disput