Rousseau et l'amour de soi
Publié le 22/02/2012
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Chaque homme est doté du sentiment naturel de l'amour de soi qui le porte à veiller à sa propre conservation. Rousseau est loin de condamner cette passion première ; l'amour de soi est naturellement bon, mais ce sont ses développements, rendus possibles par la perfectibilité humaine, qui peuvent mener l'homme à sa perte. Rousseau n'est pas le premier à le mettre en valeur, et à en faire la base de l'anthropologie (l'amour de soi est en effet la source dont découlent toutes les passions), mais son originalité réside dans les liens qu'il exhibe entre celui-ci et d'autres passions. Ainsi l'amour de soi ne devient nocif que lorsque l'homme, sortant de l'isolement naturel où il était unique juge et spectateur de lui-même, commence à se comparer et à tenir compte de l'opinion d'autrui : pour être satisfait l'amour de soi voudra désormais qu'on fasse plus de cas de lui que d'autrui, ce que tous ne peuvent évidemment exiger en même temps sans contradiction : l'amour de soi est devenu amour-propre (OC III, p.219) .
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