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Rousseau et la volonté générale

Publié le 14/03/2019

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rousseau

D'où la nécessité d'envisager le cas, cité d'ailleurs au début du texte dans le cadre du '' problème mal posé », de l'opposant minoritaire et de lafaçon dont il peut considérer la législation adoptée contre son avis comme étant quand même la sienne. Ici encore Rousseau donne une formulation presque provocante, puisqu'il s'agit de se dire que l'on s'était trompé sur le contenu de la volonté générale et qu'il vaut mieux qu'il en soit ainsi.

 

Doit-on nécessairement suivre Rousseau sur ce terrain pour approuver le principe de la démocratie ? Rousseau prône un respect absolu et sans aucune restriction de la volonté générale : dès lors que le vote a eu lieu, ce qui n'était que la volonté du plus grand nombre doit être voulu par tous sans état d'âme et sans y revenir. Un tel idéal justifie également la grande méfiance de Rousseau à l'égard des « factions >>, des partis politiques, qui selon lui ont une invincible tendance à privilégier une logique partisane, par exemple d'opposition systématique, par rapport à une logique réellement citoyenne.

 

On peut ajouter que ce schéma ne vaut que si les minoritaires ont véritablement l'impression d'avoir été écoutés et entendus, sans quoi ce système serait générateur de frustrations et de rancœur contre ce qui ne serait plus que le système du groupe au pouvoir. De même, il est capital que la Constitution de l'État précise qu'en cas de désaccord total et profond, un individu a le droit de s'exiler et de s'insérer dans un autre État dont le fonctionnement serait plus conforme à ses convictions.

Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée.

 

On demande comment un homme peut être libre, et forcé de se conformer à des volontés qui ne sont pas les siennes. Comment les opposants sont-ils libres et soumis à des lois auxquelles ils n'ont pas consenti ? Je réponds que la question est mal posée. Le citoyen consent à toutes les lois, même à celles qu'on passe malgré lui, et même à celles qui le punissent quand il ose en violer quelqu'une. La volonté constante de tous les membres de l'État est la volonté générale : c'est par elle qu'ils sont citoyens et libres. Quand on propose une loi dans l'assemblée du peuple, ce qu'on leur demande n'est pas précisément s'ils approuvent la proposition ou s'ils la rejettent, mais si elle est conforme ou non à la volonté générale qui est la leur; chacun en donnant son suffrage dit son avis là-dessus, et du calcul des voix se tire la déclaration de la volonté générale. Quand donc l'avis contraire au mien l'emporte, cela ne prouve autre chose sinon que je m'étais trompé, et que ce que j'estimais être la volonté générale ne l'était pas. Si mon avis particulier l'eût emporté, j'aurais fait autre chose que ce que j'avais voulu, c'est alors que je n'aurais pas été libre.

 

Rousseau

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« génér ale ».

La question est donc la suivante :comment l'individu pe ut-il se reconn aître dans une volonté générale qui est parfois con traire à son « avis particulier » ? Autrement dit : comment l'individu soumis aux lois peut -il encore se sentir un citoyen libre? Nous sommes ici au cœur du rapport entre la « volonté de tous » et la « volonté générale ».

+ + + + + ,+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + REPERER LE MOUV EMENT DU TEXTE Le texte est essentiell ement centré sur la notion de volonté géné­ ra le.

Elle est introduite par une question ( « On demande » ) à laquelle Rousseau apporte une réponse indirecte en déplaçant le problème ( «je réponds que la que stion est mal posée » ) .

La que stion initiale souligne l'apparente contradic tion entre la liberté de l'individu et le fait qu' il obéisse à des lois qu'il désap­ prouv e pa rfois ; la réponse de Rousseau consiste à montrer com­ ment la volonté générale transcende celle de l'indivi du; il peut alors éprouver cette thèse en prenant le cas de l'opposition entre l'avis particulier et la volonté générale : en la suivant l'individu fa it ce qu'il veut véritablement +++++++++++++++++++++++++ EXPL ICITER LES TERMES « les opposants » : il ne s'agit pas forcément des « partis d'opposition » (Rousseau est ménant à l'égard des partis) mais simplement des individus qui sont en désaccord avec un texte donné.

« le citoyen consent à toutes les lois, même à celles qu'on passe (qu'on vote) malgré lui » :analysez cette contradicti on apparente en vous demandant comment elle exprim e, encor e aujo urd'hui, l'attitude normale du citoye n.

« La volonté constante » :c 'est-à-dire permanente.

En quoi s'oppose -t-elle à celle de l'individu particulier? « citoye ns et libres » :pour Rousseau, les deux termes sont rig oureusement synonymes; il n'y a de liberté réelle qu'au sein du corps politique fondé sur le contrat social.

Autrement règne le droit du plus fort «S i mon avis particulier l'eût emport é,j'aurais fait autre chose que ce que j'avais voulu » :comment interpréter ce par adoxe à la lumière de la « volonté générale » ?. »

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