Rousseau et la politique
Publié le 11/01/2004
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QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE • En quoi, selon Rousseau, « si l'on ne fait rien de plus, il y aura dans tout cela plus d'apparence que de réalité «? — Rousseau dit-il qu'il n'y aura qu'apparence ? • Que pensez-vous de la phrase : « L'autorité la plus absolue est celle qui pénètre jusqu'à l'intérieur de l'homme, et ne s'exerce pas moins sur la volonté que sur les actions. «? • Quel est ici ce « on « dont parle Rousseau ? • En quoi « Tout prince qui méprise ses sujets se déshonore lui-même «? • Que pensez-vous de la phrase: « II est certain que les peuples sont à la longue ce que le gouvernement les fait être « ? • Le texte de Rousseau engage-t-il au totalitarisme ? - La voie qu'il préconise ne peut-elle, éventuellement mener au totalitarisme ? • Pouvez-vous préciser la position de Rousseau, notamment en référence à la dernière phrase du texte ? • Finalement, qu'est-ce qui est en jeu dans ce texte ? En quoi présente-t-il un intérêt proprement philosophique ?

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III - LES GRANDES LIGNES DE RÉFLEXION
L'analyse des moments du texte pourrait éclaircir cet apparent retournement de la pensée rousseauiste.
A - Du début à "s'il se borne à l'obéissance" : ROUSSEAU dégage le caractère illusoire et donc fragile, d'un Etat quine s'appuie que sur le principe de l'obéissance qui est identique, en son essence profonde, au principe du recours àla force.
B - De "s'il est bon de savoir" à "il n'a pas su les rendre estimables" : ROUSSEAU pose la solution du problèmesoulevé par le recours exclusif à la force, et ajoute une illustration ou une preuve historique : transformer nonseulement l'action des hommes, mais surtout leur VOLONTÉ, et plus largement leurs SENTIMENTS à l'égard du princeou du gouvernement.
C - De "formez donc des hommes" à la fin : ROUSSEAU donne une nouvelle formulation, plus explicite, et en un sensplus scandaleuse encore, de sa thèse : la stratégie politique de l'Etat vis-à-vis des citoyens, est SANS HESITERSUR LA NATURE DES MOYENS EMPLOYES A CETTE FIN, de leur faire AIMER les lois.
IV - UNE DÉMARCHE POSSIBLE
La difficulté principale de ce texte est son ambiguïté : sa thèse est en effet compatible avec les principesfondamentaux de la théorie du Contrat social mais elle l'est aussi avec les principes d'une "realpolitik", c'est-à-dired'une théorie politique qui ne veut pas articuler le politique et la morale ou qui ne veut pas poser la question dufondement idéal du DROIT.
Il fallait tenter, dans l'analyse du texte, de faire apparaître cette complexité de la pensée de ROUSSEAU.
Il suffisait, par ailleurs, de souligner que ce texte devait impérativement être associé à la philosophie politique duContrat social pour que toute ambiguïté sur la pensée réelle de ROUSSEAU soit levée.
On pouvait s'appuyer sur l'illustration historique donnée par ROUSSEAU pour éclairer ce point.
"A la longue", écritl'auteur : cela signifie que l'action de l'Etat sur la volonté n'est pas nécessairement INTENTIONNELLE de la part decelui-ci. C'est dans le temps historique, et lentement, que les citoyens, si toutefois ils ne se révoltent pas en cours de route,finissent par devenir intérieurement ce que l'Etat "a besoin qu'ils soient". Mais à cette action naturelle, si l'on peut dire, du temps historique, peut s'ajouter une action délibérée dugouvernement sur la volonté, les sentiments, ou l'esprit des citoyens. On entre alors dans le domaine de ce que PASCAL appelait la "persuasion" et qui n'est autre que la PROPAGANDE, àl'époque contemporaine. L'essentiel est ici de comprendre que, bien qu'il n'y ait plus recours à la force, le régime politique qui s'établit estalors la TYRANNIE, car les citoyens ne sont plus en mesure d'exercer pleinement leur JUGEMENT politique,notamment à travers l'exercice du vote. V - QUELQUES RÉFÉRENCES POSSIBLES - ROUSSEAU, Économie Politique et Du contrat social - LA BOETIE, Discours de la servitude volontaire - MACHIAVEL, Le Prince VI - LES FAUSSES PISTES Réduire la pensée présentée dans ce texte à une apologie de la manipulation des esprits. Inversement, ne pas voir la dimension CYNIQUE, voire TRAGIQUE, qui traverse ici la pensée rousseauiste, et affirmerunilatéralement que L'AMOUR DE LA LOI est la condition suffisante du contrat social. VII - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR. »
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