Rôle et place de la femme dans la littérature ?
Publié le 29/03/2004
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engendrer...Or la place que les personnages féminins occupent dans la littérature ne correspond guère à ma nature et ne sauraitme satisfaire pleinement ; ils ont en fait un rôle secondaire, n'ont rien d'héroïque, sont tout au plus une présence.Même si pour Chateaubriand ou Nerval la femme est l'être indispensable, la raison de vivre, si elle apporte le rayonde soleil même lorsqu'il pleut dans leur coeur, elle n'apparaît pas rayonnante et réellement heureuse ; son existencesemble quelque peu terne, mais elle est l'équilibre de l'homme et sa raison d'être, parfois.Cette vie de femme amoureuse et apaisante, vivant avant tout pour les autres, se sacrifiant volontiers telle Mme deMortsauf, ne semble guère conférer de joies profondes.
Pour certaines natures, une Célimène légère, frivole,s'amusant follement à se jouer des hommes, est la femme idéale, celle qu'elles aspirent à devenir ; pour d'autres, lamère affectueuse et délicate est l'objet le plus ardent de leur désir de réalisation et de devenir.Le sort de ces héroïnes me semble peu révélateur d'une grande personnalité et surtout s'adapter davantage audomaine de l'habitude ou du rêve, selon le caractère.
Il importe avant tout que la femme vive profondément sa vie,qu'elle s'exprime, qu'elle s'accomplisse pleinement et devienne soudeur ou mécanicien si elle en a l'envie et lacapacité, mais qu'elle ne soit pas la femme fatale, qui n'est rien sans l'amour et la maternité; or choisir pourpersonnage principal d'un roman ou d'une tragédie une femme mécanicien porterait sans doute à rire, car l'individun'est pas accoutumé à cette situation et assimilerait l'oeuvre à une pure fiction.
La création littéraire doit en effetconserver un certain mystère et apporter au lecteur une certaine culture, mais aussi un délassement, une détenteet le transporter dans un monde presque merveilleux, au pays de Tristan et Iseut; femme fatale aussi cette Iseut,qui se repentit de son péché en se donnant la mort.
Imaginons une Iseut, repasseuse ou chef de cabinet, de quoifaire éclater de rire le plus morose et le plus sclérosé des êtres!...Pourtant certaines oeuvres autobiographiques nous présentent actuellement la personnalité et le talent de femmesque l'on peut qualifier de supérieures ; si elles ne se confient pas, c'est par personne interposée que leurs mémoiresou souvenirs sont publiés.
On découvre alors la prestance de Sa Majesté Elisabeth II d'Angleterre ou de Mme GoldaMeir, Premier ministre d'Israël, pays vivant continuellement entre deux guerres.
Il faut bien reconnaître que lalittérature actuelle offre à la femme un moyen d'expression relativement important et des romans tels que «Ladentellière» annoncent un certain renouveau.
On aimerait pourtant savoir ce qu'il serait advenu d'Anne Franck,jeune fille juive, réaliste et pratique, surmontant admirablement les douleurs et le déséquilibre de la guerre.
Serait-elle devenue une femme sensible, s'évanouissant à la moindre réplique malencontreuse ? Nul ne le dira, hélas!...En fait, le sort de ces héroïnes littéraires ne me semble pas enviable.
Elles n'ont pas assez de liberté physique oumorale et la maladie d'Elvire, maladie de langueur qu'est la tuberculose, rendant la femme plus belle et plusromantique, ne correspond guère à mon tempérament.
La femme se doit d'être active, de participer à la viepublique, de prendre parti, d'assumer son rôle de mère, mais d'être l'égale de l'homme dans une certaine mesure.
Ellea droit à l'expression et au bonheur, sans pour cela abuser de l'homme et se montrer habile à le manier et l'attirersans rien lui donner; elle doit se départir de cette image de la femme au foyer, sans droit d'avis ou d'opinion,écrasée par ses charges de mère et la supériorité de son mari.
Elle n'est pas uniquement le rêve d'amour et l'objetde satisfaction de l'homme; elle est un être à part entière et doit pou-210 voir vivre sa vie et affronter seule lesdivers périls ou péripéties de la société, comme l'homme a su y parvenir.
En un mot, elle doit être femme!Rester féminine et gracieuse, occuper une profession équilibrante et assumer son rôle de mère, avoir une existencepleine et jouir d'une surabondance de vie, n'est-ce pas, résumé en ces quelques lignes, l'idéal de la femme du XXesiècle ? Or serai-je celle-là ? Dans quelques années peut-être pourrai-je apporter une réponse à cette question quime presse....
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