Rôle du langage dans la formation des idées abstraites et générales
Publié le 10/02/2016
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III. — Il en est de même pour la généralisation. Généraliser, c’est réunir dans l’unité d’un type ou d’une classe un certain nombre d’ctres ou d’objets dont on a abstrait les caractères communs. Cette représentation, cette synthèse des caractères communs, aurait également une tendance à se dissocier, à se dissoudre, si le terme n’était pas là pour fixer cette représentation fugitive. Le langage nous dispense donc, là encore, de recommencer incessamment ce travail de construction, cette systématisation laborieuse dont les éléments sont épars dans la réalité.
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VIE l:NTELLECTUELLE 125
Il est facile de voir que le langage est un instrument d'abs
traction et de généralisation.
II.- Abstraire, c'est considérer une qualité indépendam
ment des autres qualités et de l'objet lui-même.
Si cette qua
lité n'était pas isolée et fixée par un terme, elle tendrait évi
demment, en vertu des lois de l'association, à rejoindre le
groupe de qualités, ce tout concret, dont la pensée l'avait
momentanément détachée.
Grâce au langage, l'idée abstraite
est mise à part, unie à un mot en vertu d'une association
nouvelle, et par là fixée d'une manière durable.
C'est cette
a~sociation de l'idée et du terme qui fait de l'abstraction une
œuvre stable, une œuvre qui n'est pas nécessaire de recom
mencer sans cesse.
III.
-Il
en est de même pour la généralisation.
Générali
ser, c'est réunir dans l'unité d'un type ou d'une classe un
certain nombre d'êtres ou d'objets dont on a abstrait les carac
tères communs.
Cette représentation, cette synthèse des carac
tères
communs, aurait également une tendance à se disso
cier, à se dissoudre, si le terme n'était pas là pour fixer celte
représentation fugitive.
Le langage nous dispense donc, là
encore, de recommencer incessamment ce travail de construc
tion, cette ~ystématisation laborieuse dont les éléments sont
épars dans la réalité.
IV.
- Hamilton a exprimé en formules heureuses ce ser
vice que le lang,age rend à la pensée : « Un signe est néces
saire pour donner de la stabilité à nos progrès intellectuels,
pour fixer chaque pas de notre marche et faire un nouveau
point de départ pour de nouveaux progrès.
Une armée peut
se répandre sur un pays, mais elle n'en fait la conquête qu'en
y établissant des forteresses.
Les mots sont les forteresses de
la pensée )) .
V.
-Le mot ne .~ert pas seulement à fixer notre pensée, il
h communique à d'autres esprits, il la fait rayonner dans
tous les sens.
Qu'est-ce qu'une pensée qui ne se communique
rait pas'? Quel progrès intellectuel pourrait en résulter?
Vl.
- Néanmoins il convient de ne rien exagérer.
La pen
sée est antérieure au langage, et le langage n'exprime pas
toute la pensée.
Prenons garde aussi, en voulant combiner
des idées, de n'assembler que des mots..
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