Rôle de l'habitude dans l'activité intellectuelle

Il n'en est pas autrement pour la philosophie et pour la psychologie. Nous le savons par l'expérience des premiers mois de la présente année scolaire : lorsqu'on n'a aucune habitude des problèmes que se posent le philosophe et le psychologue, on est incapable de voir les difficultés réelles qui se présentent. Ce n'est qu'après un certain nombre d'essais plus ou moins heureux, de lectures plus ou moins claires, que nous sommes devenus capables d'une véritable activité intellectuelle dans ce domaine nouveau pour nous. Posez à un homme inculte la question inscrite au début de ces gages, il comprendra peut-'être le sens des mots, mais son esprit restera inerte, le problème ne l'excitera pas à penser. Ignorance de discussions dont un élève de philosophie a trouvé des échos dans son manuel, sans doute; mais encore plus manque de l'habitude de penser, de se poser des problèmes et de cherbher les solutions.