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Rôle de la société dans la formation intellectuelle de l’homme.

Publié le 19/09/2015

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Si je considère la formation intellectuelle en elle-même, je constate que, dans une grande mesure, elle consiste dans une façon sociale de penser: ce que la société impose à l’individu à qui elle veut donner une formation intellectuelle, c’est sa propre façon de juger.

 

Dans la société moderne, plus encore peut-être que dans la société antique, la formation intellectuelle consiste, dans une grande mesure, dans l’apprentissage du langage. L’homme cultivé doit connaître toutes les finesses de sa langue maternelle, la manier avec souplesse, la plier à tous les besoins d’expressions : c’est que le langage est le moyen nécessaire pour communiquer avec les autres; bien plus, c’est par le langage intérieur que, dans la réflexion ou la pensée solitaires, noue communiquons en quelque sorte avec nous-mêmes. D’autre part, le langage charrie une masse d'idées et de principes qui nous deviennent familiers comme les mots eux-mêmes, sans que nous nous en rendions compte : si l’on ne peut pas dire avec Condillac que la science n’est qu’une langue bien faite, on peut dire qu’une langue bien faite contient toute une philosophie.

 

Or, le langage est un fait social. Il est le résultat d’une longue évolution sociale des signes naturels inventés par l’homme primitif. Il s’apprend dans la vie en groupe : la vie familiale d’abord — il est bien difficile de se débarrasser de son accent régional —; la vie plus large de son groupe social — on prend vite le vocabulaire de son milieu, ainsi que le montre la vie de caserne.

« quels s'est effectuée notre formation -écoles et lycées, programmes - sont des institutions sociales.

~lais dans ces cadres eux-mêmes, la sociétk, par 1 'intermédiaire de ses représentants - parents, professeurs, sur­ veillants -, s'est tenue à côté de nous, nous forçant, au besoin par des sanctions, à un travail formateur dont nous ne voulions pas et que nous aurions négligé malgré les perspective~ de J"avenir à préparer.

En somme, que je regarde l'ensemble ou le détail de mes années d'études secondaires, je dois constater que la formation que ces études étaient des­ tinées à me donner, je l'ai reçue comme malgré moi : c'est la société qui me l'a imposée.

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Si je considère la formation intellectuelle en elle-même, je constate que, dans une grande mesure, elle consiste dans une façon sociale de penser: ce que la société impose à "l'individu à qui elle veut donner une formation intellectuelle, c'est 6a propre façon de juger.

Dans la société moderne, plus encore peut-être que dans lu société antique, la formation intellectuelle consiste, dans une grande mesure, dans l'apprentissage du langage.

L'homme cultivé doit connaître toutes .

les finc:oEes de sa langue maternelle, la manier avec souplesse, la plier à tous les besoins d'expressions : c'est que le langage est le moyen néces­ saire pour communiquer avec les autres; bien plus, c'est par le langage intérieur que, dans la réflexion on la pensée solitaires, nom; communi­ quons en q•Ielque sorte avec nous-mêmes.

D'autre part, le langage charrie une masse d ïdées et de principes qui nous deviennent familiers comme les mots eux-mêmes, 6ans que nous nous en rendions compte : si l'on ne peut.

pas dire avec Condillac que la science n'est qu'une langue bien faite, on peut dire qu'une langue bien faite contient toute une philosophie.

Or, le langage c;o;t un !ait social.

Il est le résultat d'une longue évolution sociale des signes naturels inventés par 1 'homme primitif.

Il 6 'apprend dans ln vie en groupe : la vie familiale d'abord - il est bien difficile de se débarrasEer de son accent régional -; la vie plus large de son groupe social -- on prend vite le '!ocabulaire de son milieu, ainsi que le montre la vie de cnEernc.

Enfin nombre d'idées ou de principes qui dirigent la pensée de l'homm. »

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