Résumé projet thèse: le liberté de l'Etat
Publié le 25/11/2023
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RÉSUMÉ
INTRODUCTION
1.
Le contexte d’étude
En apparence, les termes de liberté et d’État semblent être des notions
incompatibles que l’on peut opposer dans une facile antithèse sur le terrain des
réalités sociopolitiques.
La contradiction réside sans doute dans leur mode
d’appréhension et d’application.
Mais à l’examen, l’on découvre qu’il existe un
nécessaire rapport de complémentarité entre la liberté et l’État, si l’on préconise
un développement humain durable des sociétés en pleine mutation.
La tentative de compréhension de l’importance du rapport entre la liberté et
l’État n’est pas une entreprise neuve.
La question de la liberté a toujours été au
cœur des débats philosophiques depuis l’Antiquité, surtout dans son rapport
avec l’État.
L’Antiquité gréco-romaine n’avait pas su établir le lien insécable
entre la légitimité politique de l’État et la garantie des libertés individuelles
essentielles par les lois, contrairement aux penseurs de la Modernité.
C’est dans cette perspective que s’inscrit notre sujet de réflexion qui s’intitule :
« La liberté et l’État dans la philosophie de Jean-Jacques Rousseau ».
Rousseau est un philosophe contractualiste de la Modernité dont la pensée fait
autorité dans le domaine politique.
Il est celui qui nous aide le mieux à cerner les
contours du problème, parce que sa conception du rapport de la liberté et l’État
est profondément originale.
Son sens de l’homme lui a fait prévoir les dangers
de l’État tyrannique à travers ses théories de l’état de nature et du contrat social,
pour pousser à l’idée que, en son fond, la source de légitimation et la finalité de
la société politique ou l’État, est la liberté.
2
J.
Rivero (1988, p.
5), soutient que : « La légitimité est la pierre philosophale
qui transforme en or pur le plomb-vil du pouvoir de fait ».
La légitimité est le
principe justificatif du pouvoir politique.
Il évoque le fondement du pouvoir
politique et la justification de l’obéissance qui lui est due.
Rousseau oriente la légitimité du pouvoir étatique vers la notion de la validité
prescriptive de la loi.
Il recourt au prodige de la loi pour rendre l’homme libre au
sein de l’État.
La loi est cet art salutaire par lequel l’on a pu trouver le moyen
d’assujettir les hommes pour les rendre libres, de les faire obéir sans que
personne ne commande, de les servir sans leur donner un maître.
Le pouvoir de
la loi qui s’applique sans distinction à tous, est la seule autorité légitime qui
bannit toute dépendance particulière, toute hiérarchie, et permet de sauvegarder
l’autonomie.
J.-P.
Gross (2003, p.198), suggère que l’œuvre rousseauiste qui « a servi de
creuset d’où jaillir les premières étincelles de la démocratie moderne »,
s’ordonne à montrer que la liberté fondamentale de l’homme est un droit
inaliénable et imprescriptible fondant le bonheur collectif au sein de l’État.
La
liberté qui est sacrée et inhérente à l’homme, se veut d’être protégée par les lois
étatiques justes.
Si l’État est légitimement établi et bien gouverné, alors la liberté
humaine respire et s’épanouit.
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2.
Le cadre théorique et sa justification
Dans la cosmologie de l’Antiquité gréco-romaine, à l’ère culturelle où
s’inscrit la philosophie, le monde dans lequel nous vivons, est régi par un ordre
naturel de sorte que l’ordre social est perçu comme le reflet de l’ordre naturel.
Au sein de la société antique, l’inégalité et la hiérarchie sont insérées dans le
fonctionnement naturel et normal de la vie sociopolitique.
Dans la perspective sociopolitique ouverte par les Temps modernes (XVIIIe
siècle) surnommés l’époque des Lumières dont Rousseau est tributaire, les
concepts de liberté et d’État se chargent d’une signification révolutionnaire.
La liberté individuelle et l’exercice du pouvoir politique par tous, sont une
même chose.
Les hommes ne veulent plus se soumettre à l’ordre naturel des
choses.
Ils vont œuvrer à une transformation de la nature en créant
rationnellement et artificiellement un État, qui régule les libertés individuelles à
travers le respect des lois.
L’État devient un artifice de la raison humaine pour
gérer au mieux l’ordre et le désordre engendrés par la quête incessante de la
liberté.
Dans ce sens, la philosophie politique moderne, à travers la notion du
contrat social, a trouvé un fondement rationnel ou juridique à l’État.
La philosophie politique est :« la philosophie du pouvoir et des libertés
pratiques » (N.
Tenzer, 1994, p.
301).Ce qui caractérise la conception de la
liberté chez les Modernes, ce sont les droits humains individuels.
Cela dénote
bien les limites des conceptions de la liberté et de l’État chez les Anciens, en
comparaison à celles des Modernes.
De telles limites observées, amèneront avec
le temps les Républiques anciennes à s’ouvrir à la plus vaste étendue des États
modernes.
La Modernité affirme le primat de la raison critique sur l’ordre
naturel défendu dans l’Antiquité.
Elle sera la période de la critique non
seulement de l’éducation, mais également de la décadence des mœurs.
Les
dérives sociopolitiques sont perçues comme la résultante d’un manque
d’éducation.
La question de l’éducation est une idée forte du XVIIIe siècle.
4
A.
Oxenstierna (1645, p.
16), nous rappelle : « La bonne éducation de la
jeunesse est le garant le plus sûr de la prospérité de l’État ».
Il faut éduquer à
une liberté citoyenne, afin d’avoir un sens élevé de l’État, qui doit se développer
et prospérer avec la promotion de la liberté.
Chez Rousseau la notion de la liberté se démarque de celle de l’Antiquité,
qui a développé sa conception de la liberté à partir de l’ordre établi par la nature
ou le cosmos.
Désormais, la liberté consistera à tout examiner à la lumière de la
raison pour en tirer des conséquences du point de vue moral, sociopolitique et
économique.
En focalisant l’ordre social sur la liberté humaine, il prend pour
base hypothétique, un état de nature préexistant à l’état social et auquel les
hommes renoncent librement.
Il faut impérativement actualiser un contrat social
comme proposé par lui.
Face à l’insécurité et la précarité caractérisant l’état de
guerre, à l’étape ultime de la dégradation humaine dans l’état de nature, il est
amené à rechercher pour l’homme une société juste et légitime établie sur la
base du contrat social, au sein de laquelle l’homme peut vivre libre et heureux
en toute sécurité.
Ces préoccupations qui justifient notre choix pour Rousseau, s’expliquent
par le fait qu’en plein siècle des Lumières celui-ci a élevé une véhémente
protestation contre : le progrès des Lumières et l’accumulation des richesses,
une société oppressive et des institutions arbitraires.
Il a stigmatisé la
dénaturation croissante de l’homme et a prévenu ses contemporains que, faute
de retourner à la simplicité naturelle, ils courront inévitablement à leur perte.
Il a
tenté de résoudre le grand problème qui tient en capture l’existence humaine,
celui des rapports de l’homme avec ses semblables : « L’homme est né libre, et
partout il est dans les fers » (J.-J.
Rousseau, 2013, p.
68).
Rousseau recherche des solutions idoines qui dotent son siècle d’institutions
politiques légitimes capables d’instaurer un ordre civil stable.
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3.
La problématique et les objectifs
3.1.
La problématique
La réflexion sur le rapport entre la liberté et l’État constitue un enjeu
majeur pour les sociétés en quête de repères solides et viables.
De plus en plus,
les hommes s’intéressent à la problématique du rapport entre la liberté et l’État.
Toutefois, l’intérêt manifeste des hommes pour cette problématique n’est pas
uniquement le fait de la crise existant entre la liberté et l’État, mais également le
fait de la compréhension de la nécessité de leur complémentarité pour le progrès
notable des sociétés humaines, surtout africaines.
Une telle nécessité se fait
urgente pour éteindre les brasiers ardents de tensions ayant parfois existé entre la
liberté et l’État.
Puisque, toute extension du pouvoir politique diminue d’autant
la liberté que toute réclamation exagérée de la liberté limite les prérogatives
d’un tel pouvoir.
L’étendue optimale de la liberté appelle nécessairement celle
du pouvoir étatique de contraintes, qui peut devenir dictatorial.
Au sein des
États, les populations sont victimes des abus du pouvoir politique et de
l’anarchie.
Toute la question semble provenir de cette instabilité de l’ordre
social, qui révèle que la politique n’est pas une activité paisible.
À l’époque de l’Antiquité gréco-romaine, la problématique du rapport
entre la liberté et l’État avait fait l’objet d’abondantes réflexions.
Depuis Platon,
l’on ne cesse de se demander comment et à quelles conditions une ou plusieurs
personnes peuvent bien gouverner la Cité.
Les philosophes de l’Antiquité
articulaient leurs réflexions autour de la question classique du profil idéal de
celui qui doit commander ou gouverner la Cité.
Par contre, la Modernité s’attachait à la question déontologique de savoir à
quelles conditions l’État est légitime à gouverner des citoyens libres.
Le problème central est le suivant : dans quelles conditions peut-il être
possible de concilier rationnellement la liberté qui recherche l’intérêt personnel,
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avec les exigences de l’État qui veut le bien commun ?En d’autres termes, en
quoi
les
exigences
de
l’État
semblent
constituer
des
obstacles
à
l’épanouissement de la liberté ? Quelle est la meilleure forme de gouvernement
pour l’épanouissement de l’homme ?
C’est ce....
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