Résumé Problèmes de philosophie Russell
Publié le 24/03/2024
Extrait du document
«
PROBLEMES DE PHILOSOPHIE
Bertrand Rusell
1.
Apparences et réalité (p29-38)
Pb initial : existe-t-il au monde une connaissance si certaine qu’aucun homme raisonnable ne puisse la mettre en
doute ?
o
Peut-on se fier à nos sens et à nos expériences réelles pour connaitre la vérité ?
Ex de la table : rectangulaire (forme), marron (couleur), lisse (texture), dure, son sourd…
➔ MAIS vision de la table dépend du pdv, donc caractéristiques pas inhérentes à la table…
➔ DONC différence apparence/réalité : pour connaître la réalité on ne peut pas se fier à nos sens qui nous
permettent seulement d’accéder à l’apparence des choses
La table réelle, si elle existe, n’est pas identique à ce dont nous avons l’expérience immédiate par nos sens, mais le
résultat d’une inférence à partir de ce qui est immédiatement connu
Inférence : Opération qui consiste à admettre une proposition en raison de son lien avec une proposition préalable
tenue pour vraie.
o
Dès lors existe-t-il une table réelle ? Et si elle existe, quelle sorte d’objet est-elle ?
Sense-datum : chose immédiatement connue dans la sensation (la couleur en elle-même)
Sensation : expérience d’être immédiatement conscient des sense-data (voir une couleur)
Ex de la table : toutes les connaissances de la table passent par des sense-data… Pourtant elle n’est pas
l’ensemble de ces sense-data (elle ne peut pas être à la fois rectangle et triangulaire)
o
Dès lors, quelle est la relation entre les sense-data et la table réelle ?
Objet physique : objet réel
Matière : - Collection de tous les objets physiques
- Opposé à l’esprit
- Occupant un certain espace et absolument incapable de pensées ou de conscience
La présence des sense-data est le signe de qqch d’indépendant de nous, de peut-être totalement différent de ce qui
nous apparait mais qui est la cause de ces sense-data
➔ Même si on ne peut pas avoir connaissance de l’objet physique en tant que tel, on a tout de même la
certitude qu’il existe grâce à la présence des sense-data
➔ Nos sens ne nous permettent donc pas d’avoir immédiatement connaissance de l’objet physique, mais ils
nous permettent de prendre connaissance des sense-data qui sont le signe de l’existence de l’objet physique
Dès lors 3 possibilités proposées pour répondre au pb :
o Berkeley : l’objet physique est donc une idée dans l’esprit de Dieu
(si qqch existe indépendamment de nous, il ne peut être l’objet immédiat de nos sensations)
o Leibniz : l’objet physique est une communauté d’âmes
o Science : l’objet physique est une grande multitude de charges électriques mues avec violences (les atomes)
Même si le doute est également une possibilité : l’objet physique n’existe peut-être pas
2.
L’existence de la matière
1
Pb : Les objets physiques sont-ils dotés d’une nature propre et continuent-ils d’exister que nous ne les regardons
pas ? Ou ne sont-ce que des produits de notre imagination, un rêve dans un songe durable ?
Primordial car existence indépendante d’objets > existence indépendante du corps d’autres êtres humains >
existence indépendance des esprits !
➔ Si l’on n’arrive pas à prouver l’existence indépendante des objets alors il est possible que le monde extérieur
dans sa totalité ne soit qu’un rêve et que nous soyons les seuls réels.
On met en doute l’existence des objets physiques, pas celle des sense-data (nature psychologique pas mise en
question ici)
Descartes : le doute méthodique (rien n’est vrai à part ce qu’il sait clairement et distinctement vrai)
➔ Malin génie qui trompe ses sens -> les sens ne sont pas fiables
➔ Conclusion : la seule existence dont il peut absolument être certain est la sienne (cogito)
Cependant le Moi réel paraît aussi difficile d’accès que la table réelle… (changement du Moi dans le temps)
➔ Notre perception des sense-data présuppose qqch ou qqn qui les perçoit, mais qui n’est pas forcément un
« je » permanent
Certitude : nous éprouvons les sensations que nous croyons éprouver -> l’existence de nos sense-data est certaine
o
o
Dès lors sont-ils des signes de l’existence de l’objet physique ?
Un objet physique n’est-il que l’ensemble des sense-data qui lui sont associés ou autre chose qui perdurerait
dans le temps ?
Illustration par l’absurde (tapis qui recouvre la table -> la table est toujours présente puisqu’elle supporte le tapis,
cependant on ne perçoit plus ses sense-data) -> l’objet physique n’est pas que l’ensemble de ses sense-data
Arg : Un objet physique devrait être le même pour différents individus (ce qui se produit effectivement dans la
réalité), or les sense-data sont individuels, donc il y a autre chose que des sense-data pour que différents individus
perçoivent tout de même le même objet
o
Quelle est cette autre-chose ?
① Différents individus ont des sense-data semblables en considérant le même objet physique
o
o
Cnsq 1 : différents individus peuvent dès lors être d’accord sur ce qu’ils éprouvent
Cnsq 2 : on peut dès lors supposer qu’il y a donc un objet public et permanent qui est le fondement ou la
cause des sense-data et qui permet alors que différents individus éprouvent des sense-data semblables
MAIS ces remarques tiennent pour acquise l’existence d’autrui, alors que la représentation que j’ai de ceux-ci passe
également par des sense-data… donc il nous faut nous référer uniquement à nos expériences privées pour prouver
que des objets physiques indépendants des sense-data existent
② L’hypothèse des objets physiques distincts de nos sense-data et de nous est plus simple que celle du rêve total
Ex du chat : comment expliquer qu’il ait faim ?
o
o
S’il n’existe que lorsqu’on le voit, il n’a pas le temps d’avoir faim entre 2 moments différents…
S’il ne consiste qu’en un sense-datum il ne peut pas lui-même ressentir de sense-data puisqu’il n’y a que moi
qui puisse en ressentir (= il ne peut pas ressentir la faim)
➔ Principe général de simplicité nous conduit à adopter la solution d’objets réels, distinct de nous et de nos
sense-data
2
③ Croyance instinctive : il existe des objets physique correspondant aux sense-data ressentis
➔ Apporte de la simplicité et de la cohérence à nos expériences (pas de raison de la rejeter)
➔ Si on rejette les croyances instinctives nous n’avons plus rien (les autres connaissances en sont dérivées)
➔ Toute connaissance doit être dérivée de nos croyances instinctives
MAIS il faut faire attention que cette connaissance soit véritablement de nature instinctive, à l’état pur, et
non mélangée à d’autres
➔ Ces croyances instinctives forment alors un harmonieux système qui nous sert de base de la connaissance,
car bien que la possibilité de l’erreur subsiste, sa probabilité est diminuée (en effet, si une croyance
instinctive est erronée, elle entrera alors en conflit avec les autres, et sera donc visible)
CCL : le monde extérieur existe sans dépendre du fait que nous le percevions ou non
3.
La nature de la matière (p49-57)
On a admis l’existence d’objets physiques indépendants dont les sensations en sont l’apparence
➔ Sans la perception, les sense-data disparaissent, mais l’objet physique lui-même continue d’exister
➔ C’est l’existence permanente de cet objet physique qui explique la réapparition des mêmes sense-data à son
contact
o
Quelle est la nature de l’objet physique ?
Science : tous les phénomènes naturels sont réductibles au mouvement (lumière, son…) -> l’élément en mvt c’est la
matière
Forme réelle (= forme propre à l’objet physique) ≠ Forme apparente (= forme perçue par des acteurs)
Ex de la pièce de monnaie (forme réelle = rond, forme apparente = ovale sauf de face)
Forme réelle est publique alors que forme apparente privée
-> distinction espace réel (espace de la science ou espace physique) /privé (espace visuel et tactile)
Objets physiques = causes de nos sense-data
-> il doit y avoir un espace comprenant à la fois ces objets physiques et nos organes sensoriels puisque c’est
essentiellement le contact ou la proximité entre notre corps et l’objet physique qui nous permet d’éprouver des
sensations
Corrélation entre les positions relatives des objets dans l’espace physique et des sense-data dans nos espaces privés
On ne peut pas savoir ce qu’est l’espace physique en tant que tel, mais nous pouvons connaître certaines propriétés
des objets physiques en étudiant leurs relations spatiales (par comparaison)
(ex : distance plus grande, plus petite ; même direction, direction opposée…)
Nous pouvons également étudier les objets physiques par correspondance avec les sense-data qui sont perçus
Distinction temps public (temps réel pouvant être mesuré par un chrono) / temps privé (durée ressentie)
-> cependant pas de différence ordre temporel/ordre réel ! (les évènements se passent dans le même ordre)
L’ordre est donc une propriété essentielle de l’espace physique car la forme peut dès lors avoir son correspondant
dans l’espace physique (impossible sinon)
⚠ Nécessité de distinguer sense-data et objets physiques
-> il ne faut pas penser que les états de différents objets physiques se suivent dans le....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Bertrand Russell : MÉTHODE SCIENTIFIQUE EN PHILOSOPHIE - résumé, analyse
- La Philosophie de l'atomisme logique de Bertrand Russell (résumé et analyse)
- PROBLÈMES FONDAMENTAUX DE LA PHILOSOPHIE Georg Simmel (résumé et analyse de l’œuvre – Répertoire lyrique)
- explication de texte russell Problèmes de philosophie
- Russell, Problèmes de Philosophie, 1912, p 182-183 - commentaire