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Responsabilité politique et gouvernance ?

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Pour que la responsabilité politique n'appartienne qu'à ceux qui gouvernent, il faudrait imaginer un pouvoir ne connaissant qu'un seul moyen d'asseoir son autorité: la mort. Ce qui l'amènerait rapidement à se nier lui-même. On gouverne les vivants et non les morts. Même dans les régimes les plus sanguinaires, l'autorité de l'État laisse aux gouvernés une alternative: ou obéir, ou périr. Or, c'est déjà assumer une responsabilité politique de préférer mourir plutôt que d'accepter la violence, l'injustice, la privation de toute liberté. Si l'on considère que toute organisation politique vise un bien commun, alors l'on doit prendre conscience de ce fait: tout ce qui concerne l'État me concerne. C'est pourquoi je dois agir en citoyen responsable et non pas simplement me laisser gouverner, comme si je n'étais pas une personne adulte et réfléchie.

« La respo nsabilité politique n1est pas réservée qu 1à ceux qui gouvernent • To ut gouvernement républ icain supp ose que la respons abilité politique soit partagée entre les gouverna nts et les gouvernés.

En tant que citoy en, je suis responsable de mes choix, de mes engage ments.

Tout le monde est concerné par la «chose publique» L es affa ires de l'État, dans une république, concernent autant les gou­ ve rnants que les gouver­ nés.

En effet, la «chose «T oute société doit, s'il est possible, instituer un pou­ voir appartenant à la col­ lectivité de façon que tous soient tenus d'obéir à eux­ mê mes et non à leurs sem­ blables ...

Baruch Spinoza, Traité théologico­ politique publique », c'est-à-dire la «res publica», a pour fin de veiller au bien com­ mun.

Les citoye ns, autant que les gouver- nants, sont responsables des décisions prises dans l'intérêt de tous.

Le politique ne peut pas tout diriger (( L es lois, déclare Spi- noza, devront être instituées en tout État de façon que les hommes soient contenus moins par la crainte que par l'espoir de quelque bien particulièrement désiré; de la sorte que chacun fera son devoir avec ardeur» (Traité des auto­ rités théolo gique et poli­ ti que).

Il est de ma res­ ponsabilité politique d'a gir en citoyen libre et responsable.

A moi de refuser l' in justice (( R ien ne justi fie l'homme qui prête son assistance à la loi qu'il croit ini­ que», écrit Benjamin Constant de Rebecque ( É crits politiques).

C'est être politiquement irres­ ponsable que de cau­ tionner certaines déci­ sions gouvernementales particulièrement injustes sous prétexte que je n'en suis pas l'auteur.

Je ne peux pas à la fois vouloir être un citoyen à part entière et refuser toute responsabilité politique.

Le sort de la nation à laquelle j'appartiens ne dépend pas seulement des gouvernants.

1-- J. »

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