Respecter la nature, est-ce renoncer à la transformer ?
Publié le 25/03/2015
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Le véritable respect de la nature ne s'identifie donc pas à une contemplation inactive, romantico-idéaliste. Car lorsque l'homme se laisse vivre et absorber dans le Grand Tout, il perd cet éveil réflexif et cette étincelle de liberté qui font de lui un homme. Mais la transformation de la nature doit, pour être pleinement humaine, s'accompagner d'une réflexion sur ses motivations et ses modalités, ne serait-ce que parce que l'homme fait également partie de la nature. En ce sens, le respect n'est ni personnel, ni localisé dans le temps et l'espace. Car il doit se soucier des répercussions de l'action sur les autres hommes, actuels (ailleurs) et à venir (futurs). C'est l'un des enjeux de la mondialisation.
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11.a l'lilt~ir€ I DISSERTATION
renoncer, afin d'entrer avec la nature dans une relation de respect.
En quoi la
transformation contredit-elle en effet ce respect ? Elle peut d'une part traduire
une
volonté de domination et d'asservissement, incompatible avec la notion de
respect.
On a pu ainsi interpréter la formule de Descartes : « se rendre comme
maîtres
et possesseurs de la nature », contemporaine du formidable essor des
sciences physiques, comme une pure volonté hégémonique risquant de se
traduire à terme par la destruction de la nature envisagée (cf.
toute la probléma
tique écologique).
Mais la transformation peut aussi être motivée par des inten
tions
plus louables : éduquer un enfant en allant à l'encontre de ses penchants
« naturels», créer une oeuvre d'art s'émancipant des règles déjà existantes dans
la nature, exploiter les ressources naturelles en vue du bien-être de l'homme, etc
Est-elle alors toujours en rupture avec la notion de respect 7 N'est-ce pas le propre
de
l'homme libre que de transfigurer tout ce qu'il touche, sent, voit ? N'est-il pas
même de son devoir de s'émanciper de ce qu'il y a en lui de purement naturel ?
PROBLÉMATIQUE
Il s'agit de savoir si la reconnaissance de la valeur intrinsèque de la nature doit
ou non s'accompagner d'un renoncement
à la modifier.
C'est la place de
l'homme dans
la nature et par rapport à elle qui est en jeu.
Mais peut-on se
contenter d'opposer la dignité et la valeur de l'homme à celles de la nature ?
Le véritable respect ne suppose-t-il pas une relation d'échange entre l'un et
l'autre, donc un certain type de transformation de l'un par l'autre ?
UTILISER SES CONNAISSANCES
Si on interprète la transformation comme un changement susceptible de recou
vrir
ce dont elle provient, on pourra faire des incursions dans les domaines de
l'art et du droit.
Car certaines traditions philosophiques les envisagent comme
des ruptures avec la nature.
À l'intérieur du cours sur la nature, on retrouvera
essentiellement les problématiques écologique ou physiques (les sciences « de
la nature » ).
• « Pourquoi l'homme seul est-il sujet à devenir imbécile 7 N'est-ce point qu'il
retourne ainsi dans son état primitif, et que, tandis que la Bête, qui n'a rien
acquis et qui n'a rien non
plus à perdre, reste toujours avec son instinct »(Rous
seau, Discours sur l'origine et les fondements de /'inégalité parmi les hommes).
Rousseau souligne que l'homme est par nature une bête.
Mais il lui appartient
aussi, essentiellement, de transformer son animalité (par la faculté de
« perfectibilité »)afin d'accéder à l'humanité réfléchissante, morale et politique.
Il faut donc bien transformer sa nature première (animale) pour parvenir à
exprimer
sa nature profonde (humaine).
C'est du moins la condition du respect
dû
à la seconde..
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