Devoir de Philosophie

Respecter autrui est-il s'interdire de le juger?

Publié le 29/01/2005

Extrait du document

interdire
  Problématisation. L'homme n'aime pas porter le regard sur ses semblables. Peut-être parce qu'il s'y voit, il juge très souvent sévèrement autrui, s'empêchant de lui porter, finalement, le respect qui lui est dû. Mais alors, respecter autrui, est-ce s'interdire de le juger ? Autrui n'est-il pas condamné à être jugé par moi ? Et qu'est-ce que le respect, sinon un jugement ? Pourtant, lorsqu'autrui est face à moi, n'y a-t-il pas que le refus de le juger qui puisse me permettre de le respecter ?   Proposition de plan. 1.      Autrui n'est-il pas le miroir par lequel je me juge moi-même ?
interdire

« « Il est [...] au fond des âmes un principe inné de justice et devertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nosactions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est àce principe que je donne le nom de conscience.

» Rousseau, Émileou De l'éducation. · Selon Rousseau, nous portons un jugement en conscience.

Ce jugement nous permet donc d'évaluer, de dire ce qui est bon oumal, selon nous.

Si nous refusons de porter ce jugement, nousrefusons, du même coup de prendre conscience des choses, d'êtreconscient de ce qui se produit. · Et, si le refus de juger tout actes, les siens comme ceux des autres et présent, comment admettre que l'on puisse encorerespecter quoi que ce soit ? 2.

Qu'est ce que le respect, si ce n'est un jugement ? · Il est tout de même assez difficile d'admettre que le refus de juger, l'interdiction que l'on se donne à soi-même de porter un jugement, puisse donner lieu au respect. · Le respect, dans ce qui le définit, n'et-il pas la marque même du jugement ? On respecte quelqu'un parce que l'on constate en lui une valeur qui, selon nous, correspond à ce qui est bon. · Respecter quelqu'un, c'est reconnaître en lui une valeur.

Cette reconnaissance est un jugement, spécifiquement.

On ne peut séparer le respect du jugement.

Si l'on respect, ou non d'ailleurs, unepersonne, c'est qu'on l'a d'abord jugée. « Les êtres raisonnables sont appelés des personnes, parce que leur nature les désigne déjà comme desfins en soi, c'est à dire comme quelque chose qui ne peut pas être employé simplement comme moyen,quelque chose qui, par suite, limite d'autant toute faculté d'agir comme bon nous semble (et qui est unobjet de respect).

» Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs . · On voit ici que Kant voit dans l'autre une valeur, digne de respect, qui nous empêche d'agir contre notre propre bien.

Si autrui limite notre faculté d'agir comme bon nous semble, c'est aussiparce que nous voyons en lui ce que nous pouvons, ou non pouvons pas, faire. 3.

Alors, si respect et jugement sont semblables, pourquoi le sentiment du respect ne vaut vraiment envers autrui, envers l'inconnu, que lorsque j'arrive à ne porter sur lui aucun jugement ? · Autrui est un autre moi-même.

Différent de moi, je peux m'y référer dans les actes et les paroles. Nous avons pu voir que le jugement que l'on portait sur autrui était ce qui permettait de le respecter.Alors pourquoi se demander s'il en vaut pas mieux s'interdire de juger ? · Peut-être parce que le jugement que l'on porte sur autrui est avant tout un préjuger.

En effet, nous avons une approche de l'autre, en tant qu'il nous est étranger, assez radicale.

Nous tendons, enfait, à poser un jugement de valeur négatif face aux nôtre, parce que nous ne nous connaissons pas. · Nous voyons, dans la mondialisation, dans les rapports des personnes, dans la rencontre de « mondes » différents, un mépris naître assez rapidement envers cet autre qui n'est pas comme nous,qui ne partage pas les mêmes valeurs. · En ce sens, oui, il vaut mieux laisser de côté tout jugements qui puisse nuire à ma découverte de l'autre, pour pouvoir commencer mes rapports avec lui par le respect. · En réalité, s'interdire de juger pour respecter autrui, s'est ne porte qu'un seul jugement : celui de la valeur possible, voir probable qu'autrui peut avoir.

On s'interdira donc de le juger, pour être meilleurjuge. Conclusion. Nous avons vu que la définition du respect et du jugement sont assez proches pour ne pas pouvoir être mises enopposition.

Pourtant, malgré ce constat, nous ne pouvons répondre de façon négative à notre question.

Il fautsavoir se débarrasser de tout préjugé pour entrer en relation avec l'autre.

Le respecter, c'est avancer le seulpréjugé valable : il a une valeur, que je dois rechercher.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles