Régimes politiques chez Aristote
Publié le 23/03/2015
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«
Textes commentés 51
Avec III, 6, Aristote aborde la question des régimes.
Il vient d'apparenter
l'autorité politique aux autorités ou compétences s'exerçant pour le bien de
quelqu'un d'autre (celles
du père, de l'artisan), et accidentellement seulement
pour le bien de ceux qui les exercent, par opposition à l'autorité du maître
(despotès) sur ses esclaves, qui est surtout dans l'intérêt du maître.
L'essentiel
est en (c) : la forme d'un régime est correcte quand les dirigeants œuvrent au
bien commun (cf.
le latin
res publica, d'où vient « république » ), c'est-à-dire au
bien de leurs administrés, et au leur de façon seulement accessoire, en tant
qu'ils appartiennent aussi à la communauté.
Si le dirigeant dirige en vue de son
propre avantage, son autorité,
« despotique », s'apparente à celle d'un maître, et
ses administrés ne sont pas traités en hommes libres.
Le régime est défectueux.
La distinction entre régimes droits et déviants, combinée
au critère du nombre
des dirigeants, est à la base de la classification de III,
7.
En (b ), Aristote dénonce justement la ruée vers des emplois publics
permanents qu'il croit observer chez ses contemporains, et dont la motivation
n'est pas le civisme, mais l'intérêt personnel : on appréciera le trait, et la valeur
éternelle du propos sur la corruption politique.
On peut comprendre (a) ainsi: les fonctions politiques s'exerçant en vue du
bien des citoyens, elles sont des charges à remplir et non seulement des
honneurs.
Dans un régime droit, il y
a des dirigeants parce que cela répond à
un besoin, et ils n'aspirent pas à rester toujours au pouvoir, mais
au contraire à
bénéficier à leur tour de l'avantage d'être dirigés ; sachant que le pouvoir ne
leur appartient pas, ils ne s'y accrochent pas non plus.
C'est pourquoi dans les
États dont le régime est droit (Athènes autrefois, par exemple), on assure la
liberté et pratique l'alternance des rôles : commander, être commandé -du
moins s'il s'agit d'États où les citoyens sont
« égaux » et « semblables »,
Aristote étant parfois, sur le principe, aristocratiquement favorable à
l'occupation permanente du pouvoir par les meilleurs (Il,
2, 1261a 38 suiv.),
pourvu qu'ils dirigent dans l'intérêt de tous..
»
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