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Réflexion sur la conscience morale, étudiée d'un point de vue anthropologique, et débouchant sur la bonne conscience.

Publié le 03/04/2011

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conscience

Le terme « conscience « désigne premièrement, chez Aristote, le fait de pouvoir juger correctement ce qu'on doit faire. C'est d'ailleurs dans cette unique acception que le mot apparaît dans la langue française. Ainsi, la conscience est spontanément associée à une dimension morale, on parle alors de « conscience morale «. Celle-ci désigne la faculté d'émettre des jugements moraux sur toutes nos pensées, intentions et actions. De fait, cette conscience se manifeste à toute décision envisagée, et elle nous somme tantôt à la réaliser, tantôt à l'abandonner. Le sujet peut écouter cette « voix intérieure « ou ne pas en tenir compte. L'obéissance à la conscience morale inspire au sujet un état de contentement tandis que toute infraction le plonge dans le remords. Ainsi, l'on peut soutenir qu'avoir bonne conscience est envisageable dans le respect strict de nos valeurs morales. Néanmoins, n'y a-t-il pas variabilité, et donc subjectivité, de l'éthique d'un individu à l'autre ? Avoir bonne conscience, n'est-ce pas alors plus une ambition superficielle qu'autre chose ? Pour autant, suivre sa bonne conscience ne nous rend-il pas « heureux « ? 

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« sont réprouvés.

Puis le processus d'association des idées fait correspondre le bien-être aux uns, et le malaise auxautres.

À mesure que le temps passe, nous oublions l'origine de nos restrictions et attribuons naturellement notrepenchant à nous adonner à certaines pratiques et à refuser certaines autres comme la manifestation de « la voix deDieu dans notre c½ur » (Russell, Science et religion).

Cette position explique ainsi les différentes éthiques desgroupes humains par le relativisme des principes moraux.

En définitive, la conscience morale ne serait que le produitde l'éducation et du conditionnement social.

C'est en sens que le sociologue Durkheim a écrit : "Quand notreconscience parle, c'est la société qui nous parle". Conscience innée ou conscience acquise, instinctive ou simple fruit de l'éducation, la réalité de la conscience moraleest qu'il s'agit, selon la formule d'Hegel, d'une « conscience effective », c'est-à-dire d'une conscience agissante quinous suit « comme notre ombre ».

Ainsi, bien que les principes fondateurs de la conscience morale ne soient pastous universels, il s'agit pour chacun d'entre-nous d'en choisir certains, de s'y tenir et de vivre en conformité avec.Cette tâche n'est pas aisée, mais elle est nécessaire car, comme l'affirme Alain, l'inconscient est celui qui « ne sepose aucune question», c'est-à-dire celui qui ne s'examine pas sérieusement d'un point de vue moral.Là encore, certaines nuances sont à apporter.

Suivre sa bonne conscience, par contrainte ou par intérêt, sansconviction aucune, ne peut avoir une quelconque valeur morale.

Tel est le cas de ceux qui la respecte tantôt pouravoir la « conscience tranquille » et s'adonner ainsi sans gêne à une activité qui nécessite d'avoir l'esprit tranquillisé.Aussi, certains arrivent à se convaincre que ce qu'ils font est bien, quand bien même la conscience leur prône lecontraire, et argue comme argument que cela est légal.

C'est en ce sens que Kant écrit dans Critique de la raisonpratique : « L'avocat qui parle en faveur du coupable ne peut réduire au silence la voix intérieure qui l'accuse ».Enfin, il y a le cas des croyances religieuses qui donnent naturellement bonne conscience, chaque religionprétendant qu'elle-seule est véridique.

S'écarter des péchés et bien agir est certes les deux prescriptions qui,lorsqu'elles sont respectées, donnent bonne conscience.

Il faut néanmoins rappeler que ces actes doivent êtreaccomplis non sans conviction mais avec une intention sincère, celle-là même que demande Dieu pour agréer lesbonnes ½uvres.

Ainsi, prier ou faire la charité occasionnellement ne dispense pas d'appliquer sa morale au quotidien.En outre, l'on ne doit pas recommencer ces actes de « bienfaisance » uniquement de manière intéressée, c'est-à-dire pour rechercher la récompense due.

De même, ces actes ne jouent pas non plus le rôle d'une « remise à zéro »du compteur des méfaits, bons actes que l'on multiplie d'ailleurs afin de regagner la précieuse bonne consciencelorsque nos mauvais actes deviennent trop nombreux.

Ces trois cas doivent nous renseigner sur l'attitude sérieuse àadopter pour avoir bonne conscience, qui nullement ne peut s'obtenir avec une implication intermittente de la partdu sujet. Ainsi, la conscience morale, par sa faculté à pouvoir discerner le bien du mal, élève l'homme « au-dessus des bêtes» (Rousseau).

Qu'elle se manifeste avant l'action pour nous encourager ou nous dissuader, pendant, ou après, pournous féliciter ou au contraire nous blâmer, c'est une voix qui s'exprime en notre intérêt.

« Voix de l'âme » pour lesuns, reflet des m½urs pour les autres, elle demeure un guide qu'il convient de suivre.

Le retour sur soi perpétuel estla seule attitude à avoir pour l'atteindre, car comme dit Alain, la conscience morale « oppose toujours ce qui devraitêtre à ce qui est ».

En définitive, la conscience morale, par le recul qu'elle établit vis-à-vis du présent, permet de setourner vers l'avenir, une fois nos faits antérieurs vérifiés.

Elle demeure ainsi le juge capable de restreindre oud'asseoir notre liberté d'action, indispensable au bonheur personnel. Sujet désiré en échange : http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-etat-doit-etre-sans-pitie-10368.html. »

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