Réflexion sur « Considérations sur Cicéron » 39ème essai, extrait de livre premier de Montaigne.

« Réflexion sur « Considérations sur Cicéron » 39ème essai, extrait de livre premier de Montaigne. Par : SKOUNTI Karima Courrier électronique : [email protected] Le relativisme constitue le fondement de la pensée de Montaigne, et cette remise en question des savoirs antérieurs est particulièrement mise en évidence dans son 39e Essai intitulé "Considérations sur Cicéron".

Cette fois-ci, Montaigne démystifie le pouvoir de la rhétorique et de l'éloquence en déclarant que "je ne trouve pas grande différence entre ne savoir que mal dire et savoir seulement bien dire".

Il distingue entre le discours qui enseigne à bien parler, représenté par Cicéron et Pline le Jeune, et le discours qui enseigne à bien agir, incarné par Sénèque et Epicure.

Montaigne souligne que la maîtrise parfaite du langage n'apporte aucune gloire, et exceller dans un domaine qui n'est pas le sien est une perte de temps, voire une preuve que la personne a échoué dans sa mission première.

Ses reproches, adressés principalement à Cicéron et Pline, soulignent le caractère dérisoire de consuls romains consacrant leur temps à rédiger des missives plutôt qu'à des responsabilités dignes de leur rang « Voilà une belle occupation pour deux consuls romains, magistrats souverains de la république qui domine le monde, que d'employer leurs loisirs à arranger et concocter habilement une belle missive pour s'attirer la réputation de bien connaitre la langue de leur nourrice ! ». Paradoxalement, Montaigne exprime son ambition d'écrire à la manière des grands auteurs, notamment dans le genre littéraire de la lettre, qu'il aurait envisagé pour Les Essais.

Cependant, des obstacles pratiques, tels que le destinataire spécifique requis et les règles cérémonieuses d'une lettre, l'en ont dissuadé.

Malgré ces reproches envers les formes conventionnelles, Montaigne avoue son manque d'aptitude et de goût pour les flatteries, préférant.... »