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Recourir au langage, est-ce renoncer a la violence ?

Publié le 27/02/2005

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langage

Il permet de structurer la pensée et d'organiser un meilleur « contrôle « sur les actes. D'où l'importance de pouvoir mettre des mots précis sur des représentations ou sur des ressentis pour avoir davantage de pouvoir sur ses actes et de prise sur le monde. Des enquêtes ont été faites pour étudier le mode de traitement de l'information chez l'adolescent désigné comme violent par ses enseignants. Il apparaît que son fonctionnement est très dogmatique (utilisation du registre de l'implicite, absence de recul : tout est certitude, généralisations abusives et projection des émotions, des sentiments ou des intentions sur le monde extérieur). Ce mode de traitement de l'information est fortement en corrélation avec l'agressivité anormale. Les adolescents caractérisés comme violents vivent dans une logique d'immédiateté. Ils situent, le plus souvent, à l'extérieur d'eux-mêmes l'origine des événements désagréables de leur vie et sont incapables de nommer et d'identifier leurs émotions et leurs sentiments en situation de frustration.      c. Le langage devrait ainsi permettre d'atténuer des tensions, des impulsions passionnelles. Dialoguer peut ainsi avoir cette vertu de résoudre par la raison des situations critiques.

Tout système de signes pouvant servir de moyens de communication forme le langage. On distingue ainsi différentes sortes de langage : le langage du corps, des différentes œuvres artistiques que sont la musique, la peinture… La violence est un acte volontaire par lequel une personne décide de nuire à une autre, elle utilise la violence dans le but de la blesser. Un recours est un moyen de secours pour échapper à une situation. Renoncer à quelque chose, c’est abandonner quelque chose d’immatériel, ne plus envisager une possibilité, se séparer moralement de quelque chose que l’on a pendant longtemps espéré. Peut-on échapper à la brutalité d’autrui en tentant de communiquer ? Les moyens de communication peuvent-ils aider à résoudre tous les problèmes ? La communication peut-elle se substituer aux impulsions liées à la nature ? Si le langage peut aider certaines personnes à s’exprimer convenablement, celui-ci a ses limites et peut être remplacé par un autre moyen de communication.

  • I. Le langage : une nécessité pour l’expression
  • II. les pouvoirs du langage

 

langage

« Tout système de signes pouvant servir de moyens de communication forme le langage.

On distingue ainsi différentes sortes de langage : le langage ducorps, des différentes œuvres artistiques que sont la musique, la peinture… La violence est un acte volontaire par lequel une personne décide de nuire à uneautre, elle utilise la violence dans le but de la blesser.

Un recours est un moyen de secours pour échapper à une situation.

Renoncer à quelque chose, c'estabandonner quelque chose d'immatériel, ne plus envisager une possibilité, se séparer moralement de quelque chose que l'on a pendant longtemps espéré.Peut-on échapper à la brutalité d'autrui en tentant de communiquer ? Les moyens de communication peuvent-ils aider à résoudre tous les problèmes ? Lacommunication peut-elle se substituer aux impulsions liées à la nature ? Si le langage peut aider certaines personnes à s'exprimer convenablement, celui-cia ses limites et peut être remplacé par un autre moyen de communication.

Le langage permet de s'exprimer en choisissant le message que l'on veut faire passer, ce que l'on veut partager avec la ou les personnes à laquelleou auxquelles l'on veut s'adresser.

En effet, l'émetteur envoie un message sous forme d'un code commun qui a une dimension universelle que tout le mondeest apte à comprendre.

Ce message destiné à un ou plusieurs récepteurs va provoquer diverses réactions, anticipées ou non par l'émetteur.La vie nous fait continuellement affronter des difficultés que nous devons résoudre par nos propres moyens.

Elle est un enchaînement d'obstacles que nousdevons franchir.

C eux-ci sont plus ou moins difficiles à traverser et parfois plus ou moins longs.

La durée de ces épreuves varie parallèlement à notrecapacité à les gérer sereinement.

Plus ces dernières durent, plus nous avons hâte qu'elles se terminent.

La machine humaine est imparfaite et peut êtresujette à des débordements excessifs.

C ependant, nous sommes dotés de raison et nous sommes ainsi capables de freiner nos agissements, de modérernos sentiments.

Dans certaines situations extrêmement difficiles sur le plan psychologique et particulièrement éreintantes physiologiquement, nous avonstendance à nous emporter et notamment à hausser le ton lors d'une conversation.

Lorsque la colère rugit en nous, lorsqu'un tourbillon de révolte secouenotre âme, nous sommes tentés de faire jaillir « la bête » qui gronde en nous.

Mais nous savons que la violence ne solutionne pas forcément tous nosproblèmes.

C'est pourquoi, au lieu de nous laisser aller à une fureur d'une excessive intensité, nous nous résolvons à utiliser des moyens d'expressionmieux adaptés aux circonstances.Certaines situations font naître en nous la révolte, nous font prendre position pour quelqu'un, nous incitent à défendre une cause.

P lus la cause que nousvoulons défendre nous touche, plus nous réagissons de manière radicale et nous pouvons, dans certains cas, user de la violence en cas d'injustice.Néanmoins, malgré notre instinct bestial, nous disposons d'une conscience qui nous dicte que la violence attire la violence.

Si nous réagissons par laviolence à un acte, à une situation déjà violents ou non, nous savons que nous allons entrer dans un cercle vicieux contre lequel nous ne pourrons pluslutter.

Pour convaincre notre interlocuteur ou pour le persuader, mieux vaut recourir aux signes linguistiques.

Par conséquent, nous préférons le dialogue àdes gestes de violence destinés à blesser quelqu'un ou à casser quelque chose.

Isabelle Alonso le souligne dans L‘article des chiennes de garde , « Pour convaincre l'opinion et les parlements, on utilise le langage ».

Si en utilisant le langage, on renonce à la violence physique, il n'en est pas de même pour la violence morale.

Les souffrances de l'âme existent etpeuvent être issues de la réception d'un langage blessant.

En effet, les mots ne s'oublient pas, ils s'inscrivent malgré nous dans notre mémoire tandis queles hématomes s'effacent.

La souffrance physique peut être plus supportable que la douleur psychique pour beaucoup de personnes.

Les mots sont parfoisplus blessants que les coups.

Les gens qui prennent la décision d'intenter à leurs jours veulent mettre à un terme à leur peine morale, preuve que certainsgestes, certains regards, certaines paroles peuvent être incontestablement plus nocifs qu‘une simple gifle.

Les meurtrissures de l'âme peuvent êtremortelles alors que certaines blessures physiques ne sont que partielles.

La majorité des psychiatres et des psychologues privilégient les mots pour fairecomprendre aux enfants le mal qu'ils ont commis.

Il est démontré que la punition physique n'empêchera pas ceux-ci de refaire la même bêtise.

Rousseaudans Le vol des pommes le dit lui-même : il estimait qu'être battu justifiait le vol.

Un adulte ne parvient pas à se souvenir vraiment des circonstances qui l'ont amenées à recevoir une fessée étant enfant.

En revanche, il arrive à se souvenir de certaines paroles blessantes prononcées à son égard.

Le langage adonc cette aptitude de toucher l'humain au plus profond de lui-même.

Il se présente alors comme une certaine forme de violence puisqu‘il a l'aptitude denous affecter.La violence morale a des conséquences désastreuses qu'il s'agisse de manipulation mentale ou d'attaques verbales.

Les insultes à répétition engendrentstress puis anxiété et crises d'angoisses menant à la dépression, à plus ou moins long terme pour certains individus tandis que d‘autres vont reproduire unschéma de violence continue.

Les personnes subissant cette violence sont, petit à petit, détruites psychologiquement.

Le chantage, les menaces, leharcèlement sont autant de formes de violence qui exercent une pression insupportable chez les individus les endurant.Dans ces situations, le langage remplace la violence physique mais ne remplace aucunement la violence en générale puisqu'il est lui-même une desdifférentes formes de violence.Le langage a simplement la fonction qu'on lui attribue, tout dépend de notre manière de nous en servir.

Il peut effectivement être un moyen d'éviter lesheurts dans les relations sociales en usant de diplomatie mais on peut également s'appuyer sur ce dernier en tant qu'arme de destruction de l'autre.

Lelangage ne se substitue pas toujours à la violence.

Le langage est une forme de violence tout comme la violence est une forme de langage.

Le langage peut être très agressif pour les personnes qui leréceptionne.

La violence est un moyen d'expression et parfois utilisée comme soupape, comme moyen d'extérioriser ses souffrances.

En cassant un objet,on se soulage, on décharge notre plein d'émotions, de colère.

Il s'agit ici du langage du corps se caractérisant par une gestuelle brutale.

La violence permetde rentrer dans le schéma colère-tristesse-négociation-acceptation.

Lorsque la colère et la tristesse issues des aléas de notre vie deviennent trop lourdesà porter, la violence nous permet d'entrer dans la phase de négociation puis d'accéder à la phase d'acceptation.

C elle-ci nous permet de nous libérer de nosmaux.Cette libération peut s'effectuer de diverses manières : soit par la violence des mots, soit par la violence physique.

Maintenant, c'est à nous de choisir quelmoyen d'expression nous désirons privilégier, celui qui s'adapte le mieux aux circonstances et à notre personnalité.

On peut affirmer que la violence neremplace pas le langage et que le langage ne remplace pas la violence.

Ils sont indissociables.De plus, on peut parler tout en exécutant des gestes violents.

Lors d'une violente dispute, les deux acteurs peuvent chacun énoncer leurs arguments l'unenvers l'autre mais peuvent parallèlement en venir aux mains.

Les mères accompagnent quelquefois leur remontrance d'une claque sur les fesses de leurenfant désobéissant.

Nous pouvons choisir quel type de langage nous voulons utiliser : la violence qui est un moyen direct et simple pour l'émetteur des'exprimer ou la parole qui est plus nuancée, plus contrastée, plus diversifiée.

Ou l'on peut décider de concilier les deux.Par ailleurs, sans signes linguistiques, la violence n'existerait pas.

Elle ne pourrait pas exister puisque le langage est à la fois la manifestation de laviolence ainsi que le moyen de communiquer.

La violence composant une partie de notre palette linguistique et réciproquement, ces deux notions sontparties intégrantes de notre comportement.

T out le monde use de la violence à un moment ou à un autre, consciemment ou non.

La violence est un autremoyen de communication succédant au langage dans les situations les plus extrêmes.

Recourir au langage pour renoncer à la violence semble être deux notions opposées.

Le langage est un moyen de s'exprimer de manière pacifiquetandis que la violence est un moyen d'expression excessif et brutal.

Selon les situations, nous préférons avoir recours à l'un plutôt qu'à l'autre.

C ependant,ces deux notions bien qu'en apparence antinomiques, sont reliées l‘une à l‘autre.

Si le langage n'existait pas, la violence n'existerait pas non plus puisque laviolence est une des formes composant le langage et réciproquement.. »

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