Rechercher le bonheur n'est-ce pas se condamner à ne pas le trouver ?
Publié le 04/03/2005
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Même si le bonheur ne nous est pas accessible, il faut essayer de s'en rapprocher et éviter des peines inutiles. Comme le bonheur est plus à mettre en rapport avec notre intériorité, qu'avec les biens extérieurs; nous pouvons donc chercher le bonheur à travers une réflexion sur nous-mêmes et un développement de notre intériorité. Enfin, la recherche du bonheur est ce qui motive l'homme à l'action, à l'invention. En tant que promesse future de bonheur, les moyens pour parvenir au bonheur sont le bonheur même. ====================================================================================== La poursuite du bonheur constitue une fin universelle de la nature humaine. C'est ce que Pascale a vu très tôt dans ses Pensées : "Tous les hommes recherchent d'être heureux . Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient." . Pourtant définir le bonheur et les moyens pour y parvenir est chose complexe. Il s'agit non pas ici de savoir si tout le monde recherche le bonheur mais bien si la recherche du bonheur est quelque chose de positif, si les conséquences de celle-ci ne sont pas fâcheuses.
Le bonheur apparaît comme l’idéal d’une vie accomplie, son achèvement et peut être même notre unique et ultime raison d’être. Cet idéal, est pourtant fragile, en tant qu’il n’est pas clairement définissable de là les différences sens que chacun peut donner au mot bonheur. Malgré cette polysémie difficile pourtant d’imaginer que quelqu'un puisse désirer ne pas être heureux, car comme le dit Pascal : « Tous le hommes recherchent d être heureux. (…) Ils tendent tous à ce but (…) C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre « (Pensées, 148) Pour être heureux, il faut donc le chercher, et même peut-être le cherchons nous spontanément mais encore faut-il s’entendre sur ce que nous entendons par bonheur. Nous verrons donc en premier lieu que pour être heureux, il faut chercher ce qu’est un bonheur authentiquement humain. Mais dans cette quête même naturelle à l’homme n’expérimentons-nous pas avant tout la déception, le malheur ? De là peut-on affirmer que le bonheur est une quête vaine et illusoire, et que c’est à vouloir être heureux que nous sommes le plus malheureux. Dés lors, rechercher le bonheur n’est pas nécessairement ce qui nous conduit à être heureux. Il faut donc non pas chercher à être heureux mais se rendre digne moralement du bonheur.
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son individualité.
En effet, le bonheur est beaucoup moins lié aux événements extérieurs qu'à notre personnalité, qu'à l'accord de nosactes avec nous-mêmes.
C'est pour cela que Schopenhauer affirme que "La souffrance et le bien-être qu'on ressent ne seraient donc pas du tout déterminés de l'extérieur", car "le monde dans lequel chacun vit dépend de la façon de le concevoir."
L'homme a donc comme devoir d'apprendre à se connaître et à connaître le monde extérieur pour comprendre lesactions qui lui permettront d'être en accord avec lui-même et de se perfectionner.
Et la recherche du bonheur n'estrien d'autre que cette réflexion.
3.
La quête du bonheur est dans le bonheur de la quête
Il ne faut pas pourtant croire que ce travail sur nous, nous permettra de trouver un état de paix durable et dénuéde toute souffrance.
En fait, le bonheur est à repenser.
L'homme n'est en effet pas un sage qui vivrait détacher detoutes passions et de toutes souffrance.
Il est un individu qui se définit par ce qu'il fait et par le sens qu'il veutdonner à sa vie.
Dès lors, trouver l'existence qui nous correspondrait le plus, c'est agir en vue d'un but qui nousparaît être un bien et c'est la mise en oeuvre de moyens, d'efforts en vue de ce bien qui me permet d'accéder aubonheur, qui me permet de me réaliser pleinement et d'être satisfait de moi-même.
Le bonheur n'est ni un plaisir ni une somme de plaisirs, mais une visée, une espérance, une promesse.
"on jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère, et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux." Rousseau
C'est donc l'effort réalisé en vue du bonheur, qui me permet d'être heureux.
Ainsi recherche le bonheur alors que l'on ne peut savoir en quoi il consiste, cela revient à remplir éternellement letonneau percé des Danaïdes.
Reprenant Pascal, le malheur des hommes consiste à ne pas savoir rester tranquillechez eux.
Mais si en suivant ses conseils, on reste tranquille, on n'est pas sûr de trouver le bonheur, d'autant plusque personne ne peut vivre éternellement à l'abri du monde.
Il faut donc rechercher ce qui est la meilleure existence possible pour nous.
Même si le bonheur ne nous est pasaccessible, il faut essayer de s'en rapprocher et éviter des peines inutiles.
Comme le bonheur est plus à mettre enrapport avec notre intériorité, qu'avec les biens extérieurs; nous pouvons donc chercher le bonheur à travers uneréflexion sur nous-mêmes et un développement de notre intériorité.
Enfin, la recherche du bonheur est ce qui motive l'homme à l'action, à l'invention.
En tant que promesse future debonheur, les moyens pour parvenir au bonheur sont le bonheur même..
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