RÉACTION CONTRE LE NÉO-CONFUCIANISME (X vile siècle jusqu'au début du XX e siècle) On lui reproche des emprunts au Taoisme et au Bouddhisme.
Publié le 21/10/2012
Extrait du document
«
LES FONDATEURS
LES PRÉSOCRATIQUES
THALÈS (dernier tiers du vn• rnilieu du VI• siècle av.
J.-C.) Mit fin à l'interminable manologue où le mythe confinait la pensée grecque.
A
Milet, ville la plus riche d'Ionie, des hommes se réunirent autour de lui et participèrent à des recherches positives
communes.
De ce dialogue naquit la
philosophie, et Thalès, qui sans doute n'écrivit point, ouvre cependant 1 'his
toire de la philosophie.
Pour la première
fois, l'homme écoute l'homme et lui répond.
Pour la première fois, il regarde.
Et d'abord la mer qui s'étend de toutes
parts, grouillante de vie, et sur laquelle
flotte la terre, l'eau qui baigne le désert et féconde toutes choses, réalité la plus
immédiate, où Thalès crut apercevoir le principe originel, le fond permanent du devenir.
Et la formule « Tout est plein de dieux » incite à une recherche qui prétend trouver dans l'expérience
elle-même le secret de l'être, le divin
s'incorporant au principe qui fonde la compréhension.
( H.D.)
ANAXIMANDRE (6r 1-546 av.
J.-C.) Succéda à Thalès vers le milieu du vr• siècle.
De ses ouvrages, seul subsista
assez tard un livre De la Nature, dont il nous reste un fragment.
La recherche progresse, se fait plus exigeante et systématique : inventeur, Anaximandre se préoccupe de mesurer le temps; géo graphe, il a l'idée de dresser une carte de la terre; astronome, il élabore une représentation étonnamment complexe de l'univers; paléontologue, il explique com ment les hommes dérivent des poissons, nés de la mer.
Mais la philosophie ne se réduit plus à une physique.
Il semble que, pour la première fois, la pensée s'interroge sur elle-même, réfléchisse sur ses origines.
Le principe n'est plus un élément du mande, mais, par delà l'eau de Thalès, l'Infini dont tout vient et où tout retourne, source et limite à la fois.
Notion obscure peut-être, doctrine où les préoccupations les plus diverses sont encore confondues, mais dont l'ambiguïté
est déjà profondément dialectique.
( H.D.)
ANAXIMÈNE (vers 550-480 av.
J.-C.) Dernier représentant connu de l'Ecole de Milet, Anaximène fut le disciple et,
peut-être, le successeur d'Anaximandre.
Lui aussi observe et veut comprendre, s'efforçant de construire la représentation
du monde la plus lisible.
On a pu dire
de lui qu'il fut l'initiateur de l' astro
nomie ancienne : au-dessous de la coupole céleste, solide et transparente, le disque de la terre flotte sur l'air,
qu'Anaximène prend pour principe.
Car le mande est un vivant qui respire, et l'air s'étend partout et se diffuse à
l'infini.
Par où l'on voit que l'élève a
compris la leçon de son maître : si, comme Thalès, il cherche le principe dans l'expérience, ce principe est encore, d'une
certaine manière, l'Infini d'Anaximandre.
Mais Anaximène semble répugner au mode dialectique d'explication la
multiplicité des phénomènes dérive du principe par le jeu purement mécanique
d'une cause unique, la condensation ou la dilatation de l'air.
Et cependant le dynamisme se superpose encore au méca
nisme: l'air est Dieu, puissance de vie, source et milieu de toutes choses.
( H.D.)
PYTHAGORE (570-500 av.
J.-C.) Né à Samos, émigra en Grèce et fonda en 530, à Crotone, une secte de caractère mystique et éducatif où il fut vénéré à
l'égal d'un dieu, association secrète dont le succès fut grand et le rôle politique
considérable.
Plus que leur doctrine,
inspirée des cosmologies traditionnelles
et de l'Orphisme, nous intéresse aujour
d'hui l'effort spéculatif des pythagori
ciens, leur « mathématisme ».
« Toutes
les choses qu'il nous est donné de con naître possèdent un nombre, et rien ne peut être conçu ni connu sans le nombre », disait Philolaus.
Les nombres sont les principes des choses, madèles qui n'exis
tent point à part de leurs cpoies.
Mais la mathématisation du réel, qui en révèle l'unité prrifonde, ne signifie point abstrac
tion.
Car le nombre, ici, n'est pas concept, instrument logique, mais la réalité la plus concrète dont le savant étudie les propriétés, figure qui, appliquée aux êtres et aux réalités de tout ordre, en révèle l'essence, l'harmanie, la struc
ture.
( H.D.)
HÉRACLITE (vers 576-vers 480 av.
J.-C.) (Voir page 46).
XÉNOPHANE (fin du vr• siècle
av.
J.-C.) Né à Colophon, son existence vagabonde fut peut-être celle du rhapsode.
Mais ce poète ne parle point par oracles : en bon dialecticien, il discute, polémique, affir
mant la valeur incomparable d'une cri
tique qui est
sagesse.
« L'opinion est le
lot de tous les hommes », car la vérité
n'est pas révélation, savoir absolu qui
contredirait à la
conscience, mais le fruit d'une recherche souvent pénible,
d'une critique qui, par ses propres forces,
et rompant avec la physique antérieure, cherche à définir un ordre supérieur à celui du sensible, à l'ordre social, humain.
Xénophane fut, dit Aristote, le premier à «faire Un », le premier à voir en Dieu
la réalité suprême et unique, immobile,
immuable et éternelle, identique à la
totalité de l'être, présente tout entière en tout ce qu'elle est.
L'effort pour
distinguer l'être de l'apparence, le « souci des dieux », qui n'ignore point
l'ironie ni ses propres limites, font de Xénophane le père de la « gent éléatique » en même temps que de l'Ontologie.
(H.D.)
PARMÉNIDE (vers 540-vers 450 av.
J.-C.) (Voir page so.)
ZÉNON D'ÉLÉE (490-485-?) (Voir page 54·)
EMPÉDOCLE (vers 490 av.
J.-C.- ?) Ne voulut point, comme Pythagore, réserver à une élite la vérité dont il se crut l'interprète, et cet aristocrate d'Agri
gente fut le défenseur intransigeant de la démocratie.
C'est au peuple qu'il s'adresse, et si sa parole a le ton d'un
oracle, elle est « parole qui sauve », les Purifications, en même temps
qu'elle apporte la connaissance.
Pensée qui échappe à nos catégories et séduit les poètes, philosophie qui ne renonce pas aux puissances -ni aux ressources - de la poésie, poésie qui se nourrit des philosophes les plus contradictoires.
Mais le mode d'expression que choisit Empé docle, où l'explication rationnelle pro gresse à travers le mythe et l'image,
répond peut-être à sa conception de la
pensée.
Empédocle ne distingue point, en effet, entre matière et esprit : le semblable est connu par le semblable, et l'œil ne voit le feu que par le feu qui
est « embusqué » en lui.
De même, la pensée a pour siège le cœur et le sang
pour milieu, où se trouvent mêlés tous les éléments sur lesquels porte la connais
sance.
L'expérience enseigne que ces éléments sont au nombre de quatre :
l'eau, le Jeu, l'éther et la terre, « racines de toutes choses », éternelles et incorrup
tibles.
A l'instar des éléates, Empédocle nie toute génération vlritable, tout devenir.
»
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