rationalisme et vérité
Publié le 12/02/2024
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SOMMAIRE
INTRODUCTION..........................................................................................................2
I-
LA RATIONALISME.................................................................................................3
1- La raison comme source principale de la connaissance.............................................3
2- La méthode et le doute comme particularité du rationalisme cartésien........................7
II- LA VERITE............................................................................................................11
1.
Le dogmatisme ou la confiance en la raison capable de représentation adéquate au réel
............................................................................................................................11
2.
La vérité comme construction de l’objet de connaissance..........................................12
3.
La vérité comme expérience efficiente féconde........................................................12
CONCLUSION............................................................................................................13
1
INTRODUCTION
Le célèbre Discours de la méthode de René Descartes s’ouvre par l’affirmation suivante : «
Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée »1.
Descartes commence par réaffirmer
l’universalité du bon sens.
Il estime que tous les hommes ont reçu en partage le bon sens
qu’il identifie à la raison.
Pour lui, il ne fait pas de doute que la raison est présente en chaque
homme de façon pleine et entière.
Cette affirmation montre sa profession de foi rationaliste.
Jean Laporte estime : « La première marque du rationaliste est sans doute, de croire à la
raison ; et pour croire à la raison, il faut commencer par croire qu’elle existe »2.
La
confiance qu’il porte en la raison humaine et en elle seule a valu à Descartes l’appellation de
« fondateur du rationalisme moderne ».
Il apparaît que l’excès de confiance aux pouvoirs de
la raison comme seule de fournir un fondement solide et stable, c’est –à-dire fonder un
savoir certain et une vérité définitive.
L’euphorie caractéristique de la modernité a accompli
son temps avec l’avènement de la postmodernité.
Cette période se donne à comprendre
comme celle de la prise des limites de la raison humaine dans sa prétention à vouloir tout
expliquer en trouvant des causes à tous.
Autrement dit, sa tendance à vouloir tout maitriser.
Peut-on toujours fonder la connaissance uniquement sur la raison comme l’exige Descartes ?
Notre réflexion s’attache à montrer l’originalité du rationalisme cartésien.
Notre analyse se
déploie en deux moments : La raison comme source principale de la connaissance et La
méthode et le doute comme particularité du rationalisme cartésien.
La vérité, écrivait Descartes, « est une notion si transcendentalement claire qu’il est
impossible de l’ignorer » (Lettre au Père Mersenne du 16 octobre 1639).
Pourtant, l’idée ne
nous en vient qu’après l’expérience de l’erreur.
La conscience naïve, non réflexive,
spontanément tournée vers le monde, ne connaît que l’évidence des choses.
Absorbée par le
monde, sous le joug de la perception, de la conscience sensible, elle est pure réceptivité à
l’égard de la réalité.
La pensée, dans son intentionnalité ouverte à l’extériorité s’oublie,
s’efface devant les choses qu’elle constate et qui s’imposent à elle.
Pourtant, il nous arrive de
nous tromper, de croire percevoir ou avoir perçu ce qui ne s’avère qu’un mirage, une illusion
des sens.
Lorsque celle-ci se dissipe par exploration plus précise du réel, nous prenons acte
de notre erreur.
La tour que je voyais ronde, au loin, s’avère être carrée lorsque je
m’approche d’elle.
S’opère alors un retour critique sur mon adhésion première : il n’était pas
2
vrai, pas conforme à la réalité que la tour était ronde.
La genèse de l’idée de vérité n’est-elle
pas liée à l’expérience première de l’erreur ? Mais peut-on affirmer que la conformité de
mon discours à la réalité soit une définition suffisante de la vérité ?
Ce concept ne subsume-t-il pas des attitudes différentes dans la façon de comprendre le
rapport de l’homme au monde et des compréhensions diverses de l’acte de le connaître ?
Quel est donc l’essence de la vérité ?
ILA RATIONALISME
1- La raison comme source principale de la connaissance
Descartes définit la raison comme : «la puissance de bien juger, et de distinguer le vrai
d’avec le faux »3.
Selon Descartes, la raison est cette faculté qu’à chaque homme de pouvoir
juger le vrai d’avec le faux et le bien d’avec le mal.
Elle est la puissance de bien juger et de
distinguer le vrai d’avec le faux.
Les hommes en ont besoin tant pour étendre leur
connaissance que pour régler leurs opinions c'est-à-dire leur manière de penser.
La raison est
un faisceau lumineux qui se trouve en l’homme.
La raison est pour autant dire la lumière
naturelle qui favorise à elle seule la compréhension et l’explication de toute chose.
Autrement dit, la raison permet de bien comprendre car elle rend claire les choses.
La raison
nous éloigne des ombres et des ténèbres.
Elle est la lumière et le lieu des évidences.
Elle est
la faculté spécifiquement humaine qui permet de porter des jugements éclairés, de discerner
la vérité de l’erreur.
Toute connaissance certaine découle d’elle.
Aussi, le rationalisme est
une doctrine qui soutient que le réel ne serait connaissable qu’en vertu d’une explication de
la raison déterminante.
Autrement dit, le rationalisme s’entend de toute doctrine qui attribue
à la seule raison humaine la capacité de connaître et d’établir la vérité.
C’est l’attitude
intellectuelle qui place la raison et les procédures rationnelles aux sources de la
connaissance.
Il en résulte que la raison, en tant qu’elle contient des principes universels et
des idées a priori exprimant des vérités éternelles, est la source fiable de toute connaissance.
Il convient de signaler que le rationalisme apparait sous différentes formes dans presque
toutes les époques historiques de la pensée philosophique, et peuvent être qualifiées de
rationalistes les pensées de Platon, d’Aristote et bien d’autres.
Ainsi, avant Descartes, Platon avait déjà commencé à remettre en cause la connaissance
sensible.
Ce problème, chez Platon, se manifeste par la séparation de deux mondes, à savoir
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le monde sensible, l’endroit où règne l’opinion qui signifie quelque chose de négative,
discours sans idées tenant lieu de la connaissance vraie, et le monde intelligible qui est le lieu
où habitent des idées, lieu privilégié de la connaissance vraie.
C’est précisément dans sa célèbre ‘’théorie de la caverne’’ qu’il rend claire sa théorie qui
montre les limites des sens dans le processus de la connaissance.
Se fier à la connaissance
sensible, c’est être comme des prisonniers dans la caverne qui prennent les ombres qui
défilent sur la paroi faiblement éclairée, pour la réalité même.
Ici, nous comprenons avec Platon que les données des sens ne peuvent pas en aucun moment
renvoyer à la vérité, puisqu’elles sont toujours des songes, des réalités changeantes du
monde.
Ainsi, écrit-il « les sens constituent donc des entraves à la connaissance des
véritables réalités.
Ils nous arrêtent au stade d’opinion partielles et précaires, en nous faisant
prendre pour vrai ce qui n’est qu’une apparence fragmentaire et fugitives des véritables
réalités ».
En effet, pour Platon, la connaissance réelle est la connaissance des idées ou essences,
réalités intelligible et immuables, et cette connaissance est rationnelle.
Il y a en ce sens un
rationalisme platonicien.
Descartes distingue trois types d’idées : les idées adventices, les idées factices et les idées
innées.
Les idées adventices sont celles qui se forment à partir du contact de l’esprit avec les
objets extérieurs.
Ce sont des idées engendrées par des objets étrangers au contact de l’esprit.
Par exemple l’idée du soleil que l’on voit, la chaleur que l’on ressent, etc.
Les idées factices
sont des idées conçues par l’esprit à partir de la composition d’autres idées plus simples.
Elles sont liées à l’imagination.
L’idée de sirène, par exemple, est la combinaison des idées
de « tête et torse de femme » avec celle de « corps de poisson ».
Descartes différencie les
idées innées des idées adventices et des idées factices.
Les idées innées appartiennent à l’être
humain dès sa naissance.
Elles sont, par conséquent, indépendantes de son rapport avec le
monde : elles ne dépendent pas de notre expérience.
Autrement dit, leur contenu n’est pas lié
au contenu informatif que nous obtenons par notre commerce avec le monde.
Dans la doctrine cartésienne de la connaissance nommée l’innéisme, le fondement de la
connaissance se trouve en notre esprit, dans ces idées innées.
À noter que déjà Selon la
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conception cartésienne de la connaissance la vérité et le savoir ne peuvent provenir que des
idées innées et non de la sensibilité, de l’imagination.
Pour Descartes ces idées tirent leur
origine en Dieu.
Descartes pense que les idées innées produisent non seulement des
connaissances infaillibles, mais par elles il est surtout possible d’accéder à la connaissance
de Dieu ou, au moins, de formuler une argumentation pertinente en faveur de son existence,
c’est dire rendre l’existence de Dieu crédible.
Il déclare qu’elles avaient été déposées dans
notre esprit par Dieu.
Dieu est sans doute l’auteur de ces idées, c’est dire qu’elles viennent
de Dieu.
La quatrième partie du Discours de la Méthode donne à lire ces idées innées comme
« certaines semences de vérités qui sont naturellement en nos âmes »5.
Descartes signifie
que « Tout ce qui est en nous, vient de lui.
D’où il suit que nos idées ou notions étant des
choses réelles, et qui viennent de Dieu »6.
Nous comprenons que, selon Descartes, les
lumières de la raison naturelle ne donnent pas seulement accès à l’intelligibilité du réel, elles
nous livrent les moyens de nous convaincre de la....
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