Rapports entre nature et culture ?
Publié le 15/09/2004
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.. «) est celle de la superposition de « couches « naturelles et culturelles. Merleau-Ponty veut ici lutter contre l'idée classique et commode selon laquelle coexisteraient en l'homme deux épaisseurs, deux strates géologiques, qu'on pourrait séparer l'une de l'autre et reconstituer à part l'une de l'autre : la nature et la culture. L'allusion en appelle implicitement à Rousseau et à sa statue de Glaucus : le projet de Rousseau est dénoncé comme utopique. La thèse de Merleau-Ponty, qui apparaît négativement dans les deux premiers temps du texte, puis positivement (à partir de « tout est fabriqué... «) est donc que nature et culture sont toujours déjà là en l'homme, et qu'elles sont indiscernables : l'homme est à la fois totalement naturel et totalement culturel. L'homme n'est plus alors celui qui s'arrache à la nature pour devenir culturel : il est introuvable, inassignable. Définir l'homme par l'« équivoque «, par l'« échappement «, c'est dire que la conduite humaine n'est jamais strictement réductible à l'un des deux ordres, et qu'une telle tentative de réduction est toujours déçue. L'appel par Merleau-Ponty à ce registre de l'ambiguïté signifie que l'homme est inclassable, et que c'est là sa différence spécifique. [La fausse nature] [A. L'imprégnation par la culture] La culture fournit à chaque individu pratiquement tous les caractères qui le constituent et lui permettent de vivre.
«
critère pour distinguer l'étage de la culture et celui de la nature : « Posons donc que tout ce qui est universelchez l'homme relève de l'ordre de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint àune norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et du particulier.
Où finit la nature ? Où commence la culture ?Dans « Les structures élémentaires de la parenté », Lévi-Strauss a tenté de répondre à cette doublequestion.La première méthode, dit-il, et la plus simple pour repérer ce qui est naturel en l'homme, consisterait à l'isolerun enfant nouveau-né, et à observer pendant les premiers jours de sa naissance.
Mais une telle approches'avère peu certaine parce qu'un enfant né est déjà un enfant conditionné.
Une partie du biologique à lanaissance est déjà fortement socialisé.
En particulier les conditions de vie de la mère pendant la périodeprécédant l'accouchement constituent des conditions sociales pouvant influer sur le développement del'enfant.
On ne peut donc espérer trouver chez l'homme l'illustration de comportement préculturel.La deuxième méthode consisterait à recréer ce qui est préculturel en l'animal.
Observons les insectes.
Queconstatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance de l'individu et de l'espèce sont transmiseshéréditairement.
Les instincts, l'équipement anatomique sont tout.
Nulle trace de ce qu'on pourrait appeler «le modèle culturel universel » (langage, outil, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques, moralesou religieuses).Tournons-nous alors vers les mammifères supérieurs.
Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, desoutils, des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches.
Même les grands singes,dit Lévi-Strauss, sont décourageants à cet égard : « Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articulerles sons du langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé davantage par sa totaleincapacité d'attribuer aux sons émis ou entendus le caractères de signes .
» Les recherches poursuivies cesdernières décennies montret, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser des outilsélémentaires et éventuellement en improviser », que « des relations temporaires de solidarité et desubordination peuvent apparaître et se défaire au sein d'un groupe donné » et enfin qu' « on peut se plaire àreconnaître dans certaines attitudes singulières l'esquisse de formes désintéressées d'activité ou decontemplation ».
Mais, ajoute Lévi-Strauss, « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils sont pluséloquents encore –et dans un tout autre sens, par leur pauvreté ».
De plus, et c'est là sans doute lacaractéristique la plus importante, « la vie sociale des singes ne se prête à la formulation d'aucune norme ».A partir de cette constatation, Lévi-Strauss indique ce qui lui semble être le critère de la culture : « Partoutoù la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l'étage de la culture.
» Mais les règlesinstitutionnelles qui fondent la culture sont particulières et varient d'une société à l'autre.
On peut doncaffirmer que l'universel, ce qui est commun à tous les hommes, et la marque de leur nature.
C'est donc cedouble critère de la norme (règle) et de l'universalité qui permet –dans certain cas- de séparer les élémentsnaturels des éléments culturels chez l'homme : « Posons donc que tout ce qui est universel chez l'hommerelève de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient àla culture et présente les attributs du relatif et du particulier.
» Mais ce double critère posé, nous noustrouvons confrontés avec un fait unique en son genre : la prohibition de l'inceste.
Celle-ci, en tantqu'institution relève de la règle et donc de la culture.
Mais, en même temps, elle est un phénomène universelet semble donc relever de la nature.
Une contradiction donc, un mystère redoutable : « La prohibition del'inceste possède, à la fois, l'universalité des tendances et des instincts, et le caractère coercitif des lois etdes institutions.
»
[Il n'existe aucune nature réellement séparée de toute culture.
Si la nature désigne le tout de la réalité, l'homme en fait, bien sûr, partie.
Lesmanifestations culturelles les plus élaborées peuvent, sous cet angle, être considérées comme naturelles.
Il n'y a donc pas d'opposition nature-culture.]
La culture, c'est la mise en valeur de la natureCulture vient du verbe latin colere, qui signifie «mettre en valeur».
C'est vrai pour le champ que cultive lepaysan.
C'est vrai aussi pour l'esprit.
La culture est un processus historique au cours duquel l'homme apprendà connaître et à dominer la réalité.
La culture est donc l'accomplissement de la nature humaine, et nonl'abandon de celle-ci.
Transformer la nature, ce n'est pas s'y opposerLes différentes cultures ,....résolvent à leur manière tous les problèmes de la vie: aucune ne peut êtreconsidérée comme opposée à la nature.
Le travail humain modifie sans cesse le milieu naturel et laisse partoutsa trace.
Mais ce n'est pas parce que le chemin tracé par l'homme est culturel qu'il s'oppose pour autant à lanature qu'il permet de découvrir..
»
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