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qu'il y ait une histoire de l'art cela signifie-t-il que les valeurs esthétiques sont relatives ?

Publié le 27/02/2005

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histoire
 » Platon Est beau ce qui correspond le mieux à sa fonction. Le beau sensible n'a pas de valeur en soi, mais est seulement révélateur d'un ordre plus profond : celui du cosmos. D-     Il n'y a ainsi pas de Beaux-arts. La notion d'art comme production du beau n'existait pas.  Ce que nous appelons maintenant art était totalement déprécié dans l'Antiquité, car ce n'était finalement que la copie d'une copie. Le monde matériel n'est déjà que l'ombre du monde intelligible, la copie dégradée de celui-ci. Il n'y a de beau que le modèle, et la sculpture par exemple, est la reproduction imparfaite d'un modèle déjà imparfait. La peinture, la sculpture, voir la musique (même si son caractère plus rationnel la rend plus digne) étaient considérées comme des illusions, et étaient à ce titre condamnées par Platon comme étant dangereuses.   II - Apparition de la notion d'art A-     La notion d'art, définie comme production intentionnelle du beau, date de la Renaissance, mais c'est une notion retro-active : avec la notion d'art apparaît l'idée d'un art antique, d'un art romain, etc. La valorisation de l'art va de pair avec la conception du beau sensible.

Entre le « portrait d’Innocent X « que fait Velasquez et sa reprise par Francis Bacon, il y a plus que quatre siècles de différence : il y a tout un autre style, toute une autre façon de peindre, qui ne semble plus répondre aux mêmes codes de composition. Ainsi, penser une histoire de l’art, ce n’est pas seulement penser la possibilité d’établir une suite d’œuvres par simple critère chronologique, mais c’est aussi penser la possibilité de classer les œuvres selon des critères esthétiques.

Cependant, la possibilité même d’une histoire de l’art est à mettre en question. Elle est pratiquée, on l’enseigne même. Mais est-elle légitime ?  La question peut se poser, tant ce qu’elle englobe est divers. Une statue aztèque, qui avait sa place dans des temples et qui avait pour fonction le culte divin, et une statue de Rodin font-elles partie d’une même histoire ? Si l’art est défini comme la production du beau, et l’esthétique comme la science du beau, n’y a-t-il pas plus qu’une simple différence esthétique entre ces deux statues ? 

Se questionner sur les valeurs esthétiques, c’est se questionner sur le regard que l’on porte sur les peintures, les sculptures, etc. ; en somme, sur les images. Et se questionner sur le regard, c’est se questionner sur un champ plus vaste que la seule esthétique.

Problématique : Les différents types de regards que l’homme a portés à travers l’histoire sur les peintures, les sculptures, etc. révèlent-t-ils des différences de goûts, ou alors des différences plus profondes ? L’histoire du regard sur les images n’est-il qu’une histoire des valeurs esthétiques ?

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« Hegel (1770-1831) a donné des leçons sur l'art à Berlin, pendant le semestre d'hiver 1820-1821, au cours des étés 1823-1826 et de l'hiver 1828-1829.

Peu de temps après sa mort, ses disciples les plus proches publient letexte de ces leçons dans l'édition allemande de 1835.

Ce n'est qu'à partir de1944 que ces leçons ont commencé à être publiées en France.

La traductionla plus récente est celle de S.

Jankélévitch, sous le titre d'Esthétique(Flammarion, 1979). On peut y lire : « L'art occupe le milieu entre le sensible pur et la pensée pure. » Autrement dit, Hegel définit l'art comme la mise en forme sensible d'un contenu spirituel.

Toute œuvre d'art est une totalité finie conciliantl'idée ou le message qui s'adresse à l'esprit avec la matière sensible qui enconstitue l'expression nécessaire et qui s'adresse extérieurement à la vue ouà l'êtiie : « Elle (l'oeuvre d'art) doit être activité spirituelle, mais comporter en même temps un côté sensible et direct..

La productivité artistique exige l'indivisiondu spirituel et du sensible.

Nous disons des produits de cette activité qu'ilssont des créations de la fantaisie.

En eux s'expriment l'esprit, le rationnel, laspiritualité qui rend son contenu conscient à l'aide d'éléments sensibles. » Hegel s'oppose ainsi à l'art purement visuel évoqué par Lessing .

En le rapportant à des périodes de l'histoire spirituelle de l'humanité, il est amené àconsidérer que l'art, comme réalisation de l'absolu, est dépassé par la religion et la philosophie : « L'art reste pour nous, quant à sa suprême destination, une chose du passé. » L'art n'adoucit-il pas notre vie ? Ne charme-t-il pas agréablement nos loisirs ? En tant que création sans cesserenouvelée de l'imagination, l'art ne défie-t-il pas toute définition et tout traitement philosophique ou scientifique ? Hegel réfute ces objections.

L'art ne se réduit pas à un simple jeu fugitif, au service de nos plaisirs et distractions. Il ne se réduit pas à l'exaltation du sentiment, ni même à l'expression personnelle.

S'il est vrai que l'art agit sur notresensibilité, il n'en a pas moins une valeur intellectuelle.

Il nous fait pénétrer dans le domaine spirituel ; il révèle,sous forme sensible, l'absolu, et touche ainsi, comme la philosophie et la religion, aux plus hauts intérêts del'humanité : « La plus haute destination de l'art est celle qui lui est commune avec la religion et la philosophie.

Comme celles-ci,il est un mode d'expression du divin, des besoins et des exigences les plus élevés de l'esprit. » Cependant l'art « diffère de la religion et de la philosophie par le fait qu'il possède le pouvoir de donner de ces idées élevées une représentation sensible qui nous les rend accessibles ». Si, dans toute œuvre d'art, l'esprit se matérialise et la matière se spiritualise, alors le but de l'art n'est pas d'imiter lanature.

Hegel s'oppose à ceux qui prétendent que, la beauté naturelle étant supérieure à la beauté artistique, l'artiste doit reproduire ce qu'il y a de beau dans la nature.

A quoi bon refaire une seconde fois ce qui existe dans lemonde extérieur? Une telle répétition est superflue.

De plus, l'art ainsi conçu restera toujours inférieur à la nature,car « Limité dans ses moyens d'expression, il ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l'apparence de laréalité à un seul de nos sens; et, en fait, lorsqu'il ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nousdonner l'impression d'une réalité vivante ou d'une vie réelle: tout ce qu'il peut nous offrir c'est une caricature de lavie. » C'est précisément parce que l'art est un produit de l'esprit humain qu'il est supérieur à la nature.

Loin de n'être qu'unpur jeu d'apparences et d'illusions, l'art présente sur la réalité extérieure la même supériorité que la pensée : « Ce que nous recherchons dans l'art, comme dans la pensée, c'est la vérité.

Dans son apparence même, l'art nousfait entrevoir quelque chose qui dépasse l'apparence: la pensée. » Contrairement aux événements et phénomènes qui dissimulent la pensée sous un amas d'impuretés et nous fontcroire qu'eux seuls représentent le réel et le vrai, l'art débarrasse la réalité extérieure de tout ce qui n'est quecontingence ou fatras de détails, pour en dévoiler l'essence et la vérité « L'art creuse un abîme entre l'apparence et l'illusion de ce monde mauvais et périssable, d'une part, et le contenuvrai des événements, de l'autre, pour revêtir ces événements et phénomènes d'une réalité plus haute, née del'esprit. » Il en résulte que si l'art peut être traité d'apparence, son apparence n'est pas de l'ordre de l'illusion et du mensonge,mais au contraire de l'essentiel.

Par rapport à la réalité courante, les manifestations de l'art possèdent une réalitéplus haute, une existence plus vraie.

En épurant le réel, l'art en dévoile l'essence. C'est la considération du contenu spirituel de l'art qui permet à Hegel de distinguer trois grands types d'art: symbolique, classique, romantique. L'art symbolique ou oriental est encore à la recherche de l'Idéal.

Il appartient à la catégorie du sublime, « et ce qui caractérise le sublime, c'est l'effort d'exprimer l'infini ».

Mais comme l'infini est une abstraction, « à laquelle ne saurait s'adapter aucune forme sensible », un tel art pousse la forme au-delà de toute mesure.

D'où, en Inde, en. »

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