QUESTION DU MAL
Publié le 12/11/2022
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21/01/2018
FICHE
THEMATIQUE
LA QUESTION DU MAL
MENONGNOIN Sêmêvo Franklin Sylvestre
PHILO I
Table des matières
Introduction ..............................................................................................................................
2
I.
Le Mal : clarification ........................................................................................................
2
II.
La question de l’existence du Mal ................................................................................
3
III.
Le problème de l’origine du Mal .................................................................................
4
Conclusion .................................................................................................................................
4
Bibliographie.............................................................................................................................
5
1
Introduction
Ordinairement et inlassablement, les hommes tentent d’expliquer leur calamité.
Ainsi, la
question du mal fait partir des réalités existantes dont la compréhension est problématique
pour les hommes.
Le concept du mal est adjoint à tous les événements accidentels ou non, aux
comportements ou aux états de fait jugés nuisibles, qui constituent des sources de souffrances
morales et physiques.
Mise en quarantaine depuis l’Antiquité, le mal est devenu un problème
philosophique avec les doctrines dualistes et l’apparition du monothéisme et du manichéisme,
écrit Olivier Abel1.
Si la question du mal tourmente tant l’esprit des philosophes, ce n’est ni
par goût pour l’horrible, ni par enchantement pour le tragique mais plutôt parce qu’elle est
l’un des problèmes existentiels qui hante la vie des hommes.
C’est dans cette perspective que
nous nous proposons d’analyser ce problème afin de mieux cerner le mystère qui tourne
autour de la question du mal.
Qu’est-ce que le mal en réalité ? Pourquoi le mal ? Existe-t-il
vraiment ? Et s’il existe, pourquoi donc ? D’où vient-il ; quelle est son origine ? Qui en est le
principal responsable ? Est-ce Dieu ? Les hommes ? La société ? La nature ? Les créatures
démoniaques ? Voilà tant de questions que suscite la problématique du mal et qu’il faille
élucider.
Pour donner une explication à ces questions, nous nous abreuverons à la source des penseurs
qui se sont penchés sur la question du mal.
Nous aborderons le concept d’abord par une
clarification, puis nous porterons notre réflexion sur la question de son existence et le
problème de son origine, tout en mettant en relief les pensées des auteurs qui l’ont abordé, et
nous arriverons éventuellement à une conclusion.
I.
Le Mal : clarification
La définition du mal reste très difficile car le terme revêt plusieurs sens et appellations selon
les cultures, les époques et les idéologies.
En effet, du latin malum, le mal est, au sens général,
ce qui est contraire à la loi morale, à la vertu, au bien, aux normes admises, quel qu’en soit le
domaine.
Il désigne tout ce qui, opposé au bien est l’objet de désapprobation ou de blâme.2
Autrement dit, le mal est tout ce qui est objet d’un jugement de désapprobation ou fait
obstacle à la perfection même de l’homme.
Spinoza l’entend comme « toute forme de
tristesse, notamment celle qui fruste le désir »3.
Pour Louis Millet, ce mot désigne « une
question que nous nous posons tous, que tous les humains ont affrontés, depuis leur
origine »4 ; il continue en affirmant que le mal « c’est tout ce qui nous meurtrit dans notre vie,
dans celle des personnes que nous aimons et dans le monde : souffrances, douleurs, maladies,
fautes, et, pour finir, la mort »5.
De ces dernières définitions, on dénote la souffrance liée à
l’idée du mal.
Au sens métaphysique, il désigne l’imperfection, l’imperfection de l’homme,
du monde6.
Au sens moral, il désigne ce qui s’oppose au bien et aux normes et valeurs
1 a et b
article Mal Dictionnaire des concepts philosophiques, p.
488.
Dictionnaire Le Nouveau Petit Robert.
3
Spinoza, Éthique, Partie III, Proposition 39, p.187.
4
Louis Millet, Le mystère du mal, Sicre Éditions, Paris, 2001, p.
7.
5
Idem.
6
Jacqueline Russ, Dictionnaire philosophique.
2
2
morales, en tant qu’il résulte de la personne responsable et coupable ; il désigne parfois le
péché7.
On distingue donc trois formes de mal : le mal moral qui désigne les crimes, les fautes
commises par les hommes, en un mot le péché ; le mal physique qualifiant la souffrance ou la
douleur dont on est victime c’est-à-dire celle liée aux corps ; et le mal métaphysique qui
consiste en la simple imperfection du monde, imperfection nécessaire de la créature, un mal
inhérent à la nature des choses et que l’on comprend comme éléments nécessaire de notre
univers.
Cette distinction a été faite par Leibniz dans Essais de Théodicée8.
En outre, le mal
est aussi l’aveuglement de la raison.
Il est une privation du bon état, ou du bon acte, privation
de ce qui devrait être selon la nature ou selon la volonté.
Descartes le confirmera en disant
que le mal selon la Philosophie « n’est rien de réel, mais seulement une privation »9.
On en
déduit donc que le mal est l’absence du bien, du bon ; il n’est que l’ombre du bien.
Vu la
pléthore des approches définitionnelles on remarque qu’il n’est pas aisé de définir le mal car
ce terme revêt plusieurs sens et appellations selon les cultures, les époques, les idéologies.
II.
La question de l’existence du Mal
Bien qu’on ait tenté à plusieurs reprises de le nier, la présence du mal sur la terre n’est plus à
démontrer car elle se dénote à travers les divers fléaux (crimes, guerres, tremblements de
terres), la souffrance du corps, la rétribution du juste.
L’Antiquité l’avait établi dans le monde
sublunaire des réalités matérielles afin de préserver l’ordre éternel.
Mais la question de
l’existence du mal reste ambivalente car on se demande quel statut assigné au mal si tant est
que le monde est l’œuvre d’un Dieu bon et Tout-puissant qui ne peut vouloir le mal pour les
hommes qui sont pour lui comme des fils.
De même pour les monothéistes, le mal ne peut
exister en soi car cela revient à faire du Dieu créateur l’auteur du mal.
Devant cette
antinomie, la philosophie n’offre plus que le côté négatif de l’être c’est-à-dire le non-être
comme prise ontologique au mal ; car le mal est incompatible avec la liberté intelligible de
l’homme et avec la volonté divine.
On ne peut donc pas, comme le dit Leibniz vouloir le mal
car en face d’un choix entre le bien et le mal, seul un homme infect pourrait opter pour le
mal.10 Ainsi, on ne peut commettre le mal que par faiblesse, par passion, par inattention, mais
non jamais en connaissance de cause et d’une volonté pleinement déterminée.
Partant de cela,
nous pourrons alors répéter saint Thomas d’Aquin : « Puisque tout être, en tant que tel, est
bon, le mal, dans la mesure où il existe, est du non-être »11.
L’impossibilité du mal se
développe alors sur deux plans à savoir le caractère involontaire du mal de l’homme et le nonêtre du mal en général.
S’il....
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