Qu’est que la Conscience et le Conscient ?
Publié le 15/11/2021
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INTRODUCTION : Qu’est que la Conscience et le Conscient ? LE SUJET ET L’INCONSCIENT. Le sujet-conscience cartésien, compris comme une entité à l’origine de toute pensée, désolidarisé des affects qui pourraient altérer le jugement, se détricote donc dans la révolution romantique qui fond le moi dans les affects. Le moi n’est plus celui qui vit, il est le vécu même. Mais il est une autre révolution à l’origine de la crise du sujet : la révolution psychanalytique. Avec l’hypothèse psychanalytique, le moi-conscience souffre d’une double dissolution : d’abord il n’est plus maître de ses pensées et actions, ensuite il n’est plus une entité finie à partir de laquelle se créeraient pensées et actions : le moi se construit continuellement. Si l’idée de pensées inconscientes n’est pas née avec la psychanalyse (pensons aux « petites perceptions » leibniziennes), c’est avec cette dernière science qu’elles trouvent une explication systématisée et active. Les « petites perceptions » leibniziennes : Le philosophe Leibniz, notamment dans ses Nouveaux essais sur l’entendement humain (1765), met en perspective l’idée que parmi toutes les données que je perçois, certaines sont conscientes, d’autres inconscientes. Leibniz fait la distinction entre perception et aperception. Percevoir, c’est avoir des données à l’esprit sans en avoir conscience, et apercevoir, c’est avoir des données à l’esprit en en ayant conscience.
«
ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir au moins
confusément dans l'assemblage.
»
La psychanalyse conteste l’idée d’un sujet maître de ses pensées, et par conséquent libre.
Sigmund Freud (1856-1939) définit le psychisme (notamment par ses études de l’hystérie)
comme un ensemble complexe dont la conscience n’est qu’une infime partie, partie résultant
de mécanismes inconscients complexes.
Le moi n’est plus « maître dans sa propre maison », explique Freud dans son
Introduction à la psychanalyse (1916), la subjectivité autonome est dénoncée comme un
mythe philosophique.
La révolution freudienne qui désintègre le moi-conscience trouve un
ancrage dans l’élaboration de topiques, dont la seconde qui date de 1923, trouve un
aboutissement théorique plus complet aux yeux de Freud.
Selon cette seconde topique, le psychisme est bâti sur trois parties : le Ça , le Surmoi et le
Moi.
Le Ça : Désigne l’ensemble inconscient des pulsions (en allemand trieb ) et des désirs
refoulés.
Le ça est une instance qui ne connaît ni principe de temps ni principe d’espace ou
de règle.
Il constitue la partie la plus profonde et inconnue de ma conscience.
Il est le
réservoir naturel de mes instincts et de pulsions qui doivent être soumis à la sublimation
pour être exprimées dans le cadre du moi conscient.
Le Surmoi : Il s’agit de la cristallisation des interdits sociaux et parentaux.
En d’autres
termes, le surmoi incarne les règles (pudeur, moralité, etc.) et les conventions permettant
de distinguer ce qui peut être socialement admis ou pas.
Le surmoi est l’instance qui
refuse l’accès de pulsions non sublimées à la satisfaction ou qui attribue le caractère
inavouable à certains désirs, provoquant ainsi leur refoulement dans les profondeurs de
l’inconscient.
Le Moi : Il est le résultat des incessantes luttes entre ça et surmoi.
C’est le principe de
réalité.
Il est la partie consciente qui pense être à l’origine de ses pensées et actions, alors
qu’il est, à son insu, le produit de mécanismes inconscients (jeux entre moi et surmoi).
Pour accéder aux nouvelles profondeurs de ce moi, il faut observer des percées quotidiennes
de l’inconscient dans le conscient, des phénomènes qui échappent à la vigilance de la
conscience et qui témoignent d’une vie psychique ignorée.
Parmi ces phénomènes, on
compte notamment le lapsus, l’acte manqué ou alors le rêve (« voie royale vers
l’inconscient », pour reprendre l’expression freudienne.).
»
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