Qu'est-ce qu'une loi en sciences expérimentales ?
Publié le 28/01/2012
Extrait du document
La notion de loi physique est une notion obscure. Le problème philosophique essentiel est celui de savoir si la loi est une explication ou une expression des phénomènes. Si on prend la loi pour une explication, on se place dans l'attitude rationaliste, on accorde à la loi une réalité transcendante, objective, et on pose l'existence d'un ordre nécessaire dans la nature. Si au contraire on la prend pour une expression des phénomènes, on la relativise en quelque sorte, on y voit une traduction conventionnelle des faits, une économie de pensée ou encore la formulation symbolique d'une relation spécifique entre des phénomènes tels qu'ils sont apparus dans les conditions de l'expérience, on prend une attitude empiriste ou positiviste. Enfin on prend l'attitude surrationaliste si l'on identifie la loi d'un phénomène à l' idée du chercheur ou au principe de la méthode adoptée pour réaliser son expérience, mais cette attitude ne fait que relancer le problème philosophique des relations entre la nature de la loi et la nature du réel que cette loi structure (dans cette perspective en effet le réel est du réalisé)....
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surface ou un objet gras ou visqueux.
La • cause· • est toujours • pro chaine •· c'est-à-dire précède immédiatement et logiquement la production de l'effet.
Il faut ajouter que la véritable cause est • néces saire •, c'est-à-dire qu'étant donné les conditions naturelles, elle
détermine nécessairement l'effet en question.
Mals la réflexion la plus
élémentaire montre que dans le monde de la nature dite objective,
le phénomène c cause • n'a pas à proprement parler un pouvoir
causal.
Le croire serait régresser vers une attitude magique et une conception animiste de la nature.
La véritable cause est dans l'ordre
nécessaire des lois de la nature.
La glissage n'est possible qu'étant donné les lois de la pesanteur et celles de l'équilibre.
Toute formula
tion générale du schéma logique d'un phénomène aboutit à poser la
loi comme cause.
Bacon dit que, pour comprendre la cause, il faut pénétrer la structure du phénomène, qu'il appelle la • forme • ; il écrit dans le Novum Organum : • Quand nous parlons de • formes •, nous n'entendons rien d'autre que ces lois qui régissent et constituent la nature •· Dire qu'une éclipse de soleil est l'interposition de la lune entre les observateurs terrestres et le soleil, c'est définir en
même temps la cause et l'essence (la • forme •) du phénomène éclipse.
Descartes et Malebranche (celui-ci plus clairement encore par sa théorie de l'occasionnalisme) insisteront de manière identique sur la causalité de la loi.
L'essentiel de la recherche scientifique n'est ni la découverte des causes, ni la découverte des lois, c'est avant tout la découverte des structures réelles ; qu'on les appelle • formes •, • natures simples •, • essences • ou • idées •, elles représentent la trame logique, disons la formule mathématique du phénomène ; cettf • réalité • s'inscrit à l'intérieur d'un ordre nécessaire, à la fois logique et ontologique, dont l'ensemble s'appelle • les lois de la nature • et qui est l'explication de tous les phénomènes d'observation ou d'ex périence.
Dans cette conception la loi est causale, c'est-à-dire qu'elle est une
force, une puissance ; nous dirions en langage moderne qu'elle est une réalité dynamique, qui, s'appliquant sous certaines conditions, ou,
oomme dirait Malebranche, à certaines occasions, détermine néces sairement des effets.
Elle est le pourquoi de ces effets.
Aucune excep tion n'est possible ; elle exclut la probabilité comme elle exclut la contingence ; la nécessité physique est du même ordre que la nécessité mathématique : les orbites des planètes,par exemple, de même que l'angle de réflexion d'un rayon incident sur un miroir sont aussi déter minés que le produit de deux nombres.
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Il - Loi et relation.
A la conception de la réalité de la loi, on opposera facilement l'artificialité et la conventionnalité de la loi.
Du point de vue philosophique, il y a deux attitudes possibles : celle du phénoménisme, qui, avec David Hume par exemple, pense qu'il n'y a aucune réalité au-delà des phénomènes, et celle du positivisme stienti{ique qui se déclare résolu à ne tenir compte que de l'expérience et pour qui la loi est le rapport constant entre deux phénomènes..
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