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Qu'est-ce qu'une idée ?

Publié le 27/01/2012

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A propos du terme idée ont eu lieu les discussions les plus animées et les malentendus les plus profonds de l'histoire de la philosophie. On verra ailleurs (cf. Histoire de la philosophie), les différents sens qu'il prit. Lorsque Platon parle des Idées, il parle de réalités objectives, inaccessibles aux sens et seulement données à l'intelligence ; lorsque Descartes ou Malebranche emploient ce mot, ils désignent aussi des vérités éternelles et les lois objectives des phénomènes. Lorsque Hume, les sensualistes, les empiristes et les associationnistes parlent d' idée, ils entendent un phénomène purement subjectif, une image ou à la limite, un simple mot, sans aucun contenu objectif.

« Descartes, réfléchissant sur le «morceau de cire • dans la 2• Médi­ tation métaphysique (ce morceau de cire dont toutes les qualités sensibles de couleur, de forme, de consistance, d'odeur, de sonorité, se transforment à la chaleur),se demande s'il existe une nature essen­ tielle de la cire qui demeure sous les changements ; et il ajoute : « je ne saurais pas même concevoir par l'imagination ce qu'est ce morceau de cire et il n'y a que mon entendement seul qui le comprenne.

• Ce texte célèbre pose le problème de l'idée générale (ici l' « idée • de la cire, identique sous la transformation totale des qualités sensibles de la cire) dans ses rapports avec l'image et la perception.

l,.!uand je pense à une idée générale, ma conscience parait surtout s'occuper d'images particulières.

Si je pense à « la Musique •, j'imagi­ nerai entendre des bribes de symphonie, ou des instrumentistes, ou voir le visage de Chopin.

C'est cet argument que Berkeley et David Hume ont utilisé pour nier la réalité psychologique des idées générales, les renvoyant, comme toutes les abstractions, sur le plan du pur verba­ lisme, à de simples mots.

Soit dit en passant, c'est ce point de vue qu'on appelle le nominalisme.

En analysant davantage, on s'aperçoit que l'idée générale, en tant qu'attitude de la conscience orientée vers un • genre •, est plus que la présence d'une image; c'est une ventilation d'Ûnages, une mosaïque d'images possibles, une multiplicité d'exemples.

Reste à expliquer la nature d'une telle « idée •· 1 - Selon Bergson, l'idée générale signifie un certain type de conduite humaine.

Nous avons déjà vu que Bergson était par son anti-intellectualisme, peu disposé à considérer l'intelligence comme une u vue • ni même comme une « visée • de la nature essen­ tielle des choses.

L'intelligence est une fonction pratique.

L'idée générale, fille de l'intelligence, sera donc interprétée par lui Au point de vue de l'action humaine sur les choses.

Ainsi est • lit » tout ce sur quoi nous pouvons nous coucher et tout ce qui évoque ce comportement.

C'est ainsi, dit Bergson, que dès le comportement animal et pour des besoins purement biologiques, se constituent des groupes d'expériences : l'herbivore a une sorte de schème général de l'herbe comme • ce qui se mange ».

De même nos idées générales sont des schèmes d'action, et représentent des savoir­ faire.

• Comprendre un objet, c'est savoir s'en servir •· Il écrit dans • La pensée et le mouvant • : • De même que la même agitation d'une sonnette transforme en • sonneurs.

• des choses aussi différentes que le vent, ma main, ou le courant électrique, de même c'est l'identité de mon comportement qui est signifié par l'idée générale.

•. »

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