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Qu'est-ce qu'un souvenir quand nous n'y pensons pas ?

Publié le 27/02/2008

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              Or la position à laquelle nous avons abouti est indéfendable, un souvenir n'est pas inventé, il y a bien quelque chose qui se conserve. Pourtant nous ne devons pas faire de concessions aux tenants des localisations cérébrales, il est certain que la destruction de certaines parties du cerveau provoque des agnosies et des incapacités intellectuelles et motrices mais il faut refuser de réduire la pensée, ici les souvenirs, à des particules matérialisées. Qu'un examen par IRM nous montre que telle région du cerveau est sollicitée lorsque nous nous efforçons de retrouver un souvenir n'implique pas que le souvenir y habite.             Il faut donc tout autant tenir contre la thèse du souvenir-invention, il suffit pour annihiler cette vue de regarder ce qui se passe en nous lorsque nous nous souvenons. Il y a parfois une passivité fondamentale du sujet à l'égard du souvenir, le souvenir s'empare de nous et nous domine, cela sans que nous le voulions (cf. la madeleine de Proust). Nous ne pouvons donc soutenir que nous créons nous même nos souvenirs, il arrive que nous soyons dominés par eux, par le passé, qui certes prend dans le présent une couleur différente (nous sommes émus, nostalgiques...), mais n'est pas crée par nous, ce n'est pas un « faux » passé que nous inventons.             La solution serait alors de dire que le passé n'a pas d'existence tant que nous n'y pensons pas, mais qu'il reste coprésent au présent, enfoui dans l'inconscient et prêt à survenir à l'occasion. Le souvenir en tant qu'enfoui se situerait « dans » notre inconscient. Il ne se « perd » pas, mais n'est pas non plus une trace matérielle, l'inconscient n'étant pas une région localisable mais un pli du psychisme au coeur même de notre conscience.

Nous pouvons volontairement nous remémorer un fait passé ou bien, accidentellement, une situation évoque en nous un souvenir ; il nous semble que dans l’un et l’autre cas nos souvenirs soient à notre disposition, prêts à s’actualiser dans notre conscience si la situation s’y prête. Doit-on demander avec les phrénologues du XIXe siècle et avec les scientifiques du XXIe siècle : où logent nos souvenirs ? La philosophie peut-elle s’appuyer sur une théorie des localisations cérébrales pour répondre à ce paradoxe : comment se conserve l’immatériel ?

« puissance tant qu'ils ne sont pas moi ?. »

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