Qu'est-ce qu'un Etat libre ?
Publié le 27/02/2005
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Pour Rousseau, l'État doit garantir la liberté des hommes : « L'impulsion au seul désir est esclavage ; l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. « L'obéissance au seul appétit est esclavage et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. (Du Contrat Social) La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs. Elle n'est pas dans l'absence de contraintes mais dans le libre choix des contraintes que l'on se donne à soi-même. On peut appliquer cette idée au peuple. Un peuple libre est celui qui se donne à lui-même ses propres lois, ce qui définit la démocratie. Cependant l'État est un ensemble d'individus inégaux dans la hiérarchie sociale, comment peut on accorder alors le qualificatif d'État libre si quelques hommes peuvent alors en dominer d'autres? Références utiles "Hors de la société, chacun a tellement droit sur toute chose qu'il ne s'en peut prévaloir et n'a la possession d'aucune; mais dans La République, chacun jouit paisiblement de son droit particulier." (République = chose publique = État). Hobbes Je dis donc que la souveraineté, n'étant que l'exercice de la volonté générale, ne peut jamais s'aliéner, et que le souverain qui n'est qu'un être collectif, ne peut être représenté que par lui même.
L’Etat est en effet une structure juridique, puisqu’il se définit comme un Pouvoir doté d’organes politiques et administratifs ainsi que d’un appareil répressif, comme une autorité souveraine détenue par la Société et s’exerçant sur l’ensemble d’un seule et d’un territoire déterminé. Le pouvoir de l’Etat est constitue par le souverain auquel on doit obéissance. L’obéissance suppose un maître, et notre soumission à ce dernier ce qui peut entrer en conflit avec la libre volonté d’un individu. Et tout le problème que pose La Boétie dans De la Servitude volontaire, ou « Contr’Un «. Le problème que traite La Boétie est effectivement de comprendre comment des millions de personnes peuvent obéir à un seul homme aux dépens de leur liberté. Plus exactement c’est la question de l’autorité fixant l’obéissance qui pose problème et c’est bien ce que l’on peut comprendre avec cette interrogation dès le début de l’ouvrage : « Je désirerais seulement qu’on me fît comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout d’un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’on lui donne, qui n’a de pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire. « Et c’est bien pour cela que se pose le sujet : qu’est-ce qu’un Etat libre ? La liberté est-elle impossible au sein de l’Etat ou contraire est-il le vecteur de l’émancipation du citoyen ?
Si l’Etat peut être dit libre en tant qu’Etat de droit (1ère partie), on peut aussi considérer l’Etat comme le fossoyeur de la liberté (2nd partie), dès lors faudra-t-il dépasser cette antinomie (3ème partie).
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Introduction : L'Etat est en effet une structure juridique, puisqu'il se définit comme un Pouvoir doté d'organes politiqueset administratifs ainsi que d'un appareil répressif, comme une autorité souveraine détenue par la Société ets'exerçant sur l'ensemble d'un seule et d'un territoire déterminé.
Le pouvoir de l'Etat est constitue par le souverainauquel on doit obéissance.
L'obéissance suppose un maître, et notre soumission à ce dernier ce qui peut entrer enconflit avec la libre volonté d'un individu.
Et tout le problème que pose La Boétie dans De la Servitude volontaire , ou « Contr'Un ».
Le problème que traite La Boétie est effectivement de comprendre comment des millions depersonnes peuvent obéir à un seul homme aux dépens de leur liberté.
Plus exactement c'est la question de l'autoritéfixant l'obéissance qui pose problème et c'est bien ce que l'on peut comprendre avec cette interrogation dès ledébut de l'ouvrage : « Je désirerais seulement qu'on me fît comprendre comment il se peut que tant d'hommes, tantde villes, tant de nations supportent quelquefois tout d'un tyran seul, qui n'a de puissance que celle qu'on lui donne,qui n'a de pouvoir de leur nuire qu'autant qu'ils veulent bien l'endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s'ilsaimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire.
» Et c'est bien pour cela que se pose le sujet : qu'est-cequ'un Etat libre ? La liberté est-elle impossible au sein de l'Etat ou contraire est-il le vecteur de l'émancipation ducitoyen ? Si l'Etat peut être dit libre en tant qu'Etat de droit (1 ère partie), on peut aussi considérer l'Etat comme le fossoyeur de la liberté (2 nd partie), dès lors faudra-t-il dépasser cette antinomie (3 ème partie). I – L'Etat libre est un état de droit a) « Homo homini lupus ! » Comme le dit Hobbes dans le Léviathan l'Etat permet d'échapper à l'instabilité et aux luttes.
Facteur d'ordre, de régulation et de stabilité dans la dynamique sociale et politique.
L'Etat est un instrumentdestiné à mettre fin à la violence naturelle et à la barbarie.
Il est un moyen d'instituer une organisation de viecollective garantissant la sécurité des individus.
Le conflit des appétits conduit, avant la fondation de la machineétatique, les individus à l'anarchie, car la haine et l'agressivité l'emportent alors, jusqu'au jour où les hommess'associent pour mettre fin aux luttes et être à l'abri es uns des autres.
Ainsi naît l'Etat qui, en assurant la sécuritédes sujets, n'en est pas moins un être redoutable, un géant, un monstre pareil au Léviathan du Livre de Job .
En ce sens, à travers le pacte social : « Tous et chacun d'eux soumettent leurs volontés à sa volonté, et leurs jugementsà son jugement.
C'est plus que le consentement ou la concorde ; il s'agit d'une unité réelle de tous en une et mêmepersonne, faite par convention de chacun avec chacun, de telle manière que c'est comme si chaque individu devaitdire à tout individu : j'autorise cet homme ou cette assemblée d'hommes, et je lui abandonne mon droit de me gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et autorises toutes ses actions de lamême manière. Cela fait, la multitude ainsi unie en une personne une, est appelée un Etat, en latin CIVITAS.» b) La question de liberté et de la politique, donc de la liaison de l'obéissance et de la liberté a été un thèmefortement développé du XVIIIème siècle et notamment sous la figure de Montesquieu dans le livre XI de De l'esprit des lois .
A cette occasion, Montesquieu s'interroge sur les rapports entre constitution et liberté à travers la question de la liberté politique donc du lien entre obéissance et liberté.
Et l'on peut en dégager plusieurs thèsesfondamentales nous permettant de saisir comment et pourquoi l'expression « libre obéissance » a un sens.
Etre librepolitiquement, ce n'est pas faire ce que l'on veut.
La liberté dans la société civile est toujours limitée en raisonmême de l'existence d'une pluralité de volontés et de libertés concurrentes.
En ce sens, « dans un Etat, c'est-à-diredans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'êtrepoint contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir ».
Il y a donc une distinction nécessaire entre obéissance etcontrainte, cette dernière plus directement en conflit avec la liberté bien qu'elle soit nécessaire dans l'ordre social.Ainsi, la liberté se définit comme le droit de faire tout ce que les lois permettent.
En effet, si un citoyen pouvait cequ'elles défendent, il n'y aurait plus alors de liberté, parce que le autres auraient aussi ce pouvoir.
C'est par ailleursen ce sens que Montesquieu dira qu'« il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.
» Ainsi, une constitution pourra être telle que personne ne sera contraint de faire les choses auxquelles la loi nel'oblige pas, ou de faire ce que la loi lui permet.
Et en ce sens, il n'y a pas lieu de voir une contradiction entre libertéet obéissance.
C'est pourquoi, un Etat libre est un Etat de droit..
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