Devoir de Philosophie

Qu'est-ce qui permet d'affirmer qu'une loi est juste ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

■ On peut dans ces conditions se demander ce qui permet d'affirmer qu'une loi est juste ou injuste. Mais cette question ne prend tout son sens que si la justice ne peut se réduire à la loi. Sinon elle reviendrait à se demander ce qui permet d'affirmer qu'une loi est légale. Il convient donc de rechercher s'il existe une justice indépendamment des lois, ou si au contraire il n'existe pas de justice mais seulement des lois.

Le problème posé ici est celui, classique, du rapport entre le droit (la loi) et la justice. Lorsqu'on demande " Qu'est-ce qui permet d'affirmer qu'une loi est juste ?" , cela n'implique pas que quelque chose le permette : on peut, éventuellement, s'attacher à démontrer que rien ne le permet; en tous cas, il conviendra de ne pas oublier que cette dernière thèse peut être soutenue.

« et imprescriptibles de l'humanité.

Deuxièmement la négation de la théorie de la souveraineté du peuple: certes, ledroit divin n'est pas en principe incompatible avec l'existence d'une république ou d'une démocratie, puisque saformulation le fait valoir universellement ; mais il est clair que, si la souveraineté a sa source en Dieu, elle ne sauraitl'avoir dans le peuple.C'est à partir de ces deux points, souveraineté du peuple et droit de résistance, que, contemporaine à la théorie dudroit divin et contre elle, la théorie du contrat social va proposer un autre modèle de légitimité au pouvoir politiqueet permettre de poser en des termes renouvelés, et modernes, le problème de l'absolutisme étatique.

Des esprits libres et forts cependant ne manquèrent pas de faire remarquer l'extraordinaire variété des loi: ce qui estjuste ici est criminel là-bas et inversement.

Est-il possible que Dieu ou la Naute soit la source de lois aussi contraires? Certes, chaque peuple est convaincu que son droit est le seul juste mais comment prouver que Dieu et la Naturesont de son côté, les démons et les vices du côté du voisin ? 5pensez également aux "Lettres persanes" deMontesquieu. L'origine de la justice est une convention. Dans ce passage de La République, Glaucon, ami de Socrate prend la parole pour tenter de définir la justice.

ContreThrasymaque qui vient de soutenir que la justice est naturelle et se confond avec la loi du plus fort, Glaucon pense,au contraire, que la justice résulte d'une convention. « Glaucon : - Ecoute ce que je me suis chargé d'exposer d'abord, c'est-à-dire quelle est la nature et l'origine de lajustice.On dit que, suivant la nature, commettre l'injustice est un bien, la subir un mal, mais qu'il y a plus de mal à la subirque de bien à la commettre.

Aussi quand les hommes se font et subissent mutuellement des injustices et qu'ils enressentent le plaisir ou le dommage, ceux qui ne peuvent éviter l'un et obtenir l'autre, jugent qu'il est utile des'entendre les uns les autres pour ne plus commettre ni subir l'injustice.

De là prirent naissance les lois et lesconventions des hommes entre eux, et les prescriptions de la loi furent appelées légalité et justice.

Telle est l'origineet l'essence de la justice.

Elle tient le milieu entre le plus grand bien, c'est-à-dire l'impunité dans l'injustice, et leplus grand mal, c'est-à-dire l'impuissance à se venger de l'injustice.

Placée entre ces deux extrêmes, la justice n'estpas aimée comme un bien, mais honorée à cause de l'impuissance où l'on est de commettre l'injustice.

Car celui quipeut la commettre et qui est véritablement homme se garderait bien de faire une convention aux fins de supprimerl'injustice ou commise ou subie : ce serait folie de sa part.

Voilà donc, Socrate, quelle est la nature de la justice, etl'origine qu'on lui donne.

» Platon, La République, livre 2, 358d/359b.

Traduction Chambry. Vaut-il mieux subir l'injustice que la commettre ? Pour Socrate, la justice est une valeur absolue.

Elle est pour lui lebien et la vertu par excellence.

Glaucon propose ici de définir la justice non comme une fin, mais comme un moyen.Elle n'a donc qu'une valeur relative.

Il oppose la nature et la loi.

Par nature, l'injustice est préférable.

Par la loi, lajustice est préférable.

Ce changement s'explique par le fait que les hommes ont fait un calcul.

Avant l'établissementde toute loi, le risque de subir l'injustice étant supérieur à l'occasion de pouvoir la commettre dans la majorité descas, les hommes s'entendent entre eux et établissent une convention par laquelle ils se protègent de l'injusticesubie et renoncent à l'injustice commise.La justice n'est donc pas naturelle.

Elle résulte d'une institution, d'un contrat.

C'est sur la loi qu'il faut s'appuyerpour la faire exister, et non sur la nature.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles