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Qu'est-ce qu'expliquer? Explique-t-on de la même manière les phénomènes naturels et la conduite humaine?

Publié le 16/09/2014

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Les phénomènes humains seront-ils expliqués de cette manière ? Si la recherche des causes reste indispensable, nous devrons reconnattre que le dernier mot de l'explication revient aux fins.

Le fait humain est déjà fort mystérieux par suite de sa complexité incom­parablement plus grande que celle du monde physique. L'homme appar­tient à plusieurs domaines et est soumis à beaucoup de lois. Facteurs phy­siologiques, facteurs biologiques, économiques, affectifs, tous concourent dans la production d'un fait humain. Ici encore, un travail d'analyse est donc indispensable; nous devons découvrir un grand nombre de lois.

Mais il nous faut bien reconnattre que, dans les sciences de l'homme, les éléments peuvent être donnés sans que la synthèse soit possible, sans que nous puissions déduire le composé. La circulation, la vision et, à plus forte raison, le vouloir, l'effort, dépendent d'éléments multiples; mais ses antécédents n'expliquent pas tout : il y a une action de l'avenir, une finalité, une idée directrice, comme dit Claude BER1YARD, qui seule rend compte des faits.

Cette idée directrice, nous ne pouvons même pas nous la représenter comme un schéma tout fait qui nous permettrait de prévoir à coup sfir le comportement vital 'et humain. Pour arriver à ses fins, la vie a bien des routes; elle est essentiellement souple et déconcertante; sur ce terrain, comme te dit Bennsmr, nous sommes dans le domaine de l'imprévisible.

 

Si, laissant la biologie, nous arrivons à la pensée, à l'action humaine, ce caractère s'accentue. Sans doute, les phénomènes sociaux sont soumis à des lois assez stables; mais ces lois sont loin de rendre compte de tous les faits de l'histoire. Si les sociétés humaines cherchent la paix, le

« 282 LOGIQUE Les phénomènes naturels sont mystérieux parce que complexes; il nous faut les dissocier pour distinguer leurs éléments constitutifs.

Telle réac­ tion chimique sera expliquée par la constitution des corps, mais aussi par la température, par la présence d'un catalyseur.

Telle chute est expli· quée par l'attraction, maig aussi par le frottement.

Une réalité inconnue se ramène à plusieurs lois connues_; un fait indi· viduel se rattache à des lois générales.

!/explication dans les sciences de la nature a ,toujours ce caractère de généralité.

Ainsi, l'attraction rend compte à la fois de la position des astres et de la chute des corps.

La grande théorie qui se donne comme une explication dernière, qui essaie de nous représenter la nature même des choses, est plus générale encore et groupe un plus grand nombre de faits.

Ainsi, la théorie cinétique des gaz explique à la fois la loi de MARIOTTE et sa non-application à de très petits volumes.

Même si la plupart de nos lods physiques ne valent que pour les grands nombres, il reste vrai qu'elles s'appuient sur le déterminisme.

Le fait nous semble vraiment expliqué quand, les antécédents étant donnés, il suit nécessairement, quand nous ne pouvons pas Je supposer autre qu'il n'est.

Nous sommes satisfaits quand le phénomène est déduit de nos lois par voie de nécessité.

C'est de cette manière que nous pouvons comprendre la synthèse car­ tésienne on reconstruction de l'objet.

Nous l'avons préalllblement décom­ posé en ses éléments ou ses les éléments étant donnés, le phénomène suit nécessairement; nous le connaissons alors vraiment, nous participons aux secrets de la création.

• • * Les phénomènes humains seront-ils expliqués de cette manière~ Si la recherche des causes reste indispensable, nous devrons reconnaître que le dernier mot de ! 'explication revient aux fins.

Le fait humain est déjà fort mystérieux par suite de sa complexité incom­ parablement plus grande que celle du monde physique.

L'homme appar· tient à plusieurs domaines et est soumis à beaucoup de lois.

Facteurs phy­ siolog:ques, facteurs biologiques.

économiques, affectifs.

tous concourent dans la production d'un fait humain.

Ici encore, un travail d'analyse est donc indispensable; nous devons découvrir un grand nombre de lois.

Mais il nous faut bien reconnaître que.

dans Je-: sciences de 1 'homme, les éléments peuvent être donnés sans que la synthèse soit possible, sans que nous puissions Mduire le composé.

La circulation, la vision et, à plus forte raison, le vouloir, ! 'effort, dépendent d'éléments multiples; mais set! anti'cédents n'expliquent pas tout : il y a une action de 1 'avenir, une finalité, une idée directrice, comme dit Claude Br,.a:;AErn, qui geule rend compte des faits.

" Cette idée directrice, nous ne pouvons même pas nous la représenter comme un schéma tout fait qn nous permettrait de prévoir à coup stîr le comportement vital 'et humain.

Pour arriver à ses fins, la vie a bien des routes; elle est essentiellement souple et déconcertante; sur ce terrain, comme le dit BErrnso:-1", nous sommes dans le domaine de ! 'imprévisible.

Si, laissant la liiologie.

nous arrivons à 1a pensée, à l'action humaine, ce caractère s'accentue.

Sans doute, les phénomènes sociaux sont soumis à des lois assez stables; mais ces lois sont loin de rendre compte de tous les faits de l'histoire.

Si les sociétés humaines cherchent la paix, le. »

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