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Qu'est-ce qu'être esclave ?

Publié le 11/06/2011

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esclave

Etre esclave est d'abord le fait d'être soumis à des contraintes extérieures et notamment au bon vouloir d'un autre qui a tous les droits, ne pas se posséder soi-même, être considéré comme un animal ou une machine. Cependant, on peut se demander si cette définition ne peut être élargie ; ne peut-on être esclave sans appartenir à un autre ? N'existe-t-il pas d'autres formes d'esclavage ?

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« (Politique ).

Puisqu'il s'agit d'individus inférieurs, autant les utiliser, car «si chaque instrument pouvait, sur un ordre donné, travailler de lui-même, […] les maîtres [se passeraient] d'esclaves.», écrit-il dans le même ouvrage.

C'est cegenre de justification que Montesquieu parodiera dans De l'esprit des lois en 1748 : « Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves ».

Etre esclave, c'est donc être réduit à un animal, àune machine, par d'autres hommes, et être contraint à travailler en étant soumis à la volonté d'autres.

Ainsi en va-t-il de nos jours de l' «esclavage moderne » qui bien qu'illégal persiste encore.

Etre esclave est d'abord le fait d'être soumis à des contraintes extérieures et notamment au bon vouloir d'un autre qui a tous les droits, ne pas se posséder soi-même, être considéré comme un animal ou une machine.Cependant, on peut se demander si cette définition ne peut être élargie ; ne peut-on être esclave sans appartenir àun autre ? N'existe-t-il pas d'autres formes d'esclavage ? Revenons à la définition de la liberté ébauchée précédemment.

La liberté peut sans doute également s'entendre comme une situation de délivrance, étant donné nos réflexions, puisque celui qui n'est plus esclave setrouve délivré de la contrainte.

On peut aussi entendre cette notion de délivrance d'autres manières : être librepeut signifier être délivré de l'erreur, des préjugés, ou encore de la passion aveugle.

Corollairement, on peut doncêtre esclave, non pas d'un autre homme, mais de ses propres passions.

Il ne s'agit plus alors de contraintesextérieures mais bien de contraintes intérieures desquelles on est prisonnier. En effet, la passion est subie par l'âme, par définition, et non pas choisie ; elle n'est pas le fruit de la volonté ou de la raison, mais au contraire est considérée comme l'effet d'une force venant de l'extérieur et contre laquelleon peut difficilement se battre.

Etymologiquement, le mot passion provient d'ailleurs du latin patior : souffrir, endurer.

L'homme soumis à la passion est donc dans un état passif et non actif.

La passion peut être définie commeune affection de la conscience qui fait apparaître son objet soit comme promesse de bonheur absolu, desatisfaction, soit comme menace de malheur, provoquant dans les deux cas un sentiment extrêmement violent.

Enquoi ce sentiment peut-il nous rendre esclaves ? Celui qui subit une passion est aveuglé par elle, sa vision du monde s'en trouve modifiée, et les exemples en sont multiples.

Ainsi, le superstitieux dominé par l'espoir et la crainte interprète tout ce qu'il voit, fait souligné parSpinoza dans son Traité théologico-politique : « si, pendant qu'ils sont dans un état de crainte, il se produit un incident qui leur rappelle un bien ou un mal passés, […] bien que cent fois trompés, [ils] l'appellent un présagefavorable ou funeste ».

Lucrèce, déjà disait que « la passion trop souvent ferme les yeux des hommes » ( De la nature , Livre II), rappelant qu'elle aveugle l'homme, supplante sa raison et son entendement, substitue à son jugement les délires de l'imagination.

C'est en cela qu'elle rend esclave, et d'un esclavage d'autant plus solide etdurable qu'elle annihile la raison.

On y voit une véritable « maladie de l'âme »., et durant l'Antiquité, on jugeait cetesclavage si dangereux que l'on trouvait nécessaire d'aller voir les pièces de théâtre.

Celles-ci avaient en effet pourfonction d'opérer la catharsis, c'est-à-dire la purgation des passions exerçant un pouvoir despotique sur l'individu. Mais peut-on réellement se libérer de l'esclavage des passions qui troublent l'esprit ? D'où proviennent-elles ? Ne peut-on les contrôler, les dépasser ? On peut défendre la thèse selon laquelle les passions sont causées par uneconfiance trop grande accordée aux choses sensibles ; la passion se nourrit de l'imagination, qui exerce sur leshommes un pouvoir non négligeable.

Comment expliquer en effet que l'homme se laisse aller à des excès ? Sansdoute est-il soumis à son imagination qui lui fait miroiter des choses en réalité inaccessibles, ce qui expliquerait queles passions existent et qu'elles asservissent l'homme.

Les passions peuvent être également considérées comme ceque l'âme subit sous l'effet du corps ; c'est là la thèse cartésienne.

Mais selon Descartes, quelles qu'en soient lescauses, les passions peuvent être dominées : « Il n'y a point d'âme si faible qu'elle ne puisse étant bien conduite, acquérir un pouvoir absolu sur ses passions » écrit-il dans la proposition 50 du Traité des passions .

Il faut que la raison et la volonté soient plus fortes que les passions, l'homme doit dépasser cet esclavage et s'en affranchir.Enfin, une autre cause des passions serait l'ignorance.

Il s'agit cette fois de la thèse spinoziste : la liberté passe parla connaissance.

C'est elle qui permettra véritablement à l'homme d'être libre.. »

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