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qu'est ce que rester soi même

Publié le 21/02/2005

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5 «Conscience signifie d'abord mémoire. Une conscience qui ne conserverait rien de son passé, qui s'oublierait sans cesse elle-même, périrait et renaîtrait à chaque instant: comment définir autrement l'inconscience ? Toute conscience est donc mémoire - conservation et accumulation du passé dans le présent. Mais toute conscience est anticipation de l'avenir. Considérez la direction de votre esprit à n'importe quel moment: vous trouverez qu'il s'occupe de ce qui est, mais en vue surtout de ce qui va être. L'avenir est là, il nous appelle, ou plutôt il nous tire à lui; cette traction ininterrompue, qui nous fait avancer sur la route du temps, est cause aussi que nous agissons continuellement. Toute action est empiètement sur l'avenir. Disons donc, si vous voulez, que la conscience est un trait d'union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l'avenir. Mais à quoi sert ce pont, et qu'est-ce que la conscience est appelée à faire ? Si la conscience retient le passé et anticipe l'avenir, c'est précisément, sans doute, parce qu'elle est appelée à effectuer un choix.

« Première partie : Pouvoir être le même grâce à la conscience. a) L'homme change et ne change pas. On peut s'accorder sur deux constats évidents, mais contradictoires : d'un côté on change, d'un autre on nechange pas.

Le constat de ce qui change est évident à observer.

Il rend problématique la tâche consistant à saisirce qui demeure sous ce qui change. Il est périlleux de sacrifier l'un des deux constats.

Il faut parvenir à les concilier.

Descartes montre en quel sens lefait de soutenir que l'homme reste le même ne contredit pas nécessairement le fait qu'il change. Ainsi l'homme est toujours le même corps, même si tout son corps change. Descartes, Lettre au Père Mesland , 9 février 1645. « Mais, quand nous parlons du corps d'un homme, nous n'entendons pas une partie déterminée de la matière, ni quiait une grandeur déterminée, mais seulement nous entendons toute la matière qui est ensemble unie avec l'âme decet homme ; en sorte que, bien que cette matière change, et que sa quantité augmente ou diminue, nous croyonstoujours que c'est le même corps, idem numero , pendant qu'il demeure joint et uni substantiellement à la même âme ; et nous croyons que ce corps est tout entier, pendant qu'il a en soi toutes les dispositions requises pourconserver cette union.

Car il n'y a personne qui ne croit que nous avons les mêmes corps que nous avons eus dèsnotre enfance, bien que leur quantité soit de beaucoup augmentée, et que, selon l'opinion commune des médecins,et sans doute selon la vérité, il n'y ait plus en eux aucune parti de la matière qui y était alors, et même qu'ils n'aientplus la même figure ; en sorte qu'ils ne sont eadem numero , qu'à cause qu'ils sont informés de la même âme.

» Si on comprend avec Descartes en quoi peut consister le fait d'être le même dans un sens, sans être le même dansun autre, il n'en reste pas moins qu'il faut préciser la nature de l'âme pour distinguer ce qui ne change pas sous cequi change. b) La conscience de soi comme condition de possibilité de l'unité des représentations. Le je pense et la conscience de soi représentent le socle de l'identité.

C'est la saisie de soi-même par la consciencequi permet d'être toujours le même, tout en ayant potentiellement complètement changé. Kant, Critique de la raison pure , « la déduction transcendantale, §16. « Le je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations ; car autrement il y aurait en moi quelque chose de représenté, qui ne pourrait pas être pensé, ce qui revient à dire ou que la représentation serait impossible,ou du moins qu'elle ne serait rien pour moi.

La représentation qui peut être donnée antérieurement à toute penséese nomme intuition .

Toute diversité d'éléments de l'intuition a donc un rapport nécessaire au je pense .

Mais cette représentation je pense est un acte de la spontanéité , c'est à dire qu'on ne saurait la regarder comme appartenant à la sensibilité.

Je la nomme aperception pure pour la distinguer de l' aperception empirique , ou encore aperception originaire parce que cette perception de soi-même qui, en produisant la représentation je pense , doit pouvoir accompagner toutes les autres et qui est une et identique en toute conscience, ne peut plus être elle-mêmeaccompagnée d'aucune autre.

En effet, les représentations diverses, données dans une certaine intuition, neseraient pas toutes ensemble mes représentations, si toutes ensembles n'appartenaient à une conscience de soi.

En tant qu'elles sont mes représentations (bien que je n'en aie pas conscience à ce titre), elles sont doncnécessairement conformes à la condition qui seule leur permet de se réunir en une conscience générale de soi,puisque autrement elles ne seraient pas pour moi.

» TRANSITION : La conscience de soi permet l'unité des représentations de chacun.

Est-ce cela rester soi-même ?Est-ce réaliser l'unité de tout ce qui change ? La conscience permet de s'apercevoir comme toujours le même,comme toujours identique malgré les changements.

Si on change, il n'en reste pas moins que l'on conserve le mêmepoint de vue sur soi : le point de vue de sa conscience.

Mais qu'est-ce que la conscience aperçoit ? N'est-ce pasjustement soi-même ? Deuxième partie : La conscience morale a) Conscience et mémoire Les états de conscience ont une unité garantie par la mémoire. Bergson, L'énergie spirituelle , p.5 «Conscience signifie d'abord mémoire.

Une conscience qui ne conserverait rien de son passé, qui s'oublierait sanscesse elle-même, périrait et renaîtrait à chaque instant: comment définir autrement l'inconscience ? Touteconscience est donc mémoire - conservation et accumulation du passé dans le présent. Mais toute conscience est anticipation de l'avenir.

Considérez la direction de votre esprit à n'importe quel moment:. »

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