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Qu’est-ce que notre passé ?

Publié le 19/09/2015

Extrait du document

A la question posée, nous répondons : mon passé est essentiellement, ce qui peut paraître à première vue paradoxal, une « présence » : présence, puisqu’il fut un jour mon propre présent; présence encore, puisque la personne cristallise dans son présent son histoire déjà vécue. De plus, cette présence, qui est un fait au niveau de ma vie psychique, devient un droit par l’engagement de ma vie morale.

 

Mon passé n’est donc pas un ensemble de faits, durcis par le souvenir et que je puis classer comme un antiquaire classe des vieux bibelots. Je suis solidaire de mon passé. Aussi, mon présent et mon avenir lui-même ne pourront se comprendre et n’auront d’existence que si je les considère à la lumière de mon passé; et vice versa ce passé deviendra plus authentique à mesure que je serai plus moi-même et donc que j’en découvrirai davantage le sens profond.

 

Je suis et je serai celui qui a été, et la mesure de mon passé sera la mesure de mon avenir. Ainsi, le passé s’éclaire à la lumière de l’avenir et celui-ci n’est rendu possible qu’à partir de celui-là. Voilà pourquoi on peut dire : « Tradition et progrès sont une même chose, car la tradition ne peut se maintenir qu’en avançant, et le progrès ne peut avancer qu’en conservant. » (J. Guitton, Essai sur l’amour humain, p. 251.)

« bas degré, nous trouvons l'ensemble des habitudes qui .s'inscrivent sur notre corps et, par lui, sur notre vie mentale; à un niveau supérieur, on peut affirmer que notre visiou du monde et la nature de notre compor­ tement sont lourds de toute notre vie psychique passée; enfin, ce qu'il y a de plus pro-fond en nous, notre personnalité, s'enracine elle-même dans notre ancien présent, si bien que je suis en quelque sorte celui qui a été comme je serai demàin celui que je suis aujourd'hui.

Pass5 physiologique.

- Parce qu'elles nais,sent du corps, la plupart des habitudes le transforment peu à peu et arrivent pariois à le changer radi­ calement.

L'homme adulte n'est que l 'aboutis·sement d'une longue évolution biologique qui draine sur ·son passage un ensemble de « marques " que la mort '.leule effacera.

La vie de mes, 20 ou 40 ans a commencé dans le sein de ma mère et ·se trouve enrichie des années écoulées.

De plus, mes habi­ tudes passées peuvent me changer.

C'est le cas de l'alcoolique qui, déve­ loppant des instincts d'abord peu exigeants, finit par s'e créer des besoins nouveaux et par oons.truire en lui de's p·rocessus de plus en plus déter­ minant.s qui transformeront s-on organisme et pourront le conduire à une mort prématurée.

Certains malades mentaux eux-mêmes ·Sont tellement tri­ butaires de leur passé phy·siologique, que leur maladie persistera aussi longtemps que vivra leur corps.

Bien p.Jus, ce passé biologique oontinuera d'exercer son influence à travers les génération·s, comme le prouvent chaque jour, avec plus de certitude, les lois de l'hérédité.

Je suis d{)nü riche de tout mon passé corporel parce que oe pas,sé fut un jour vécu par mon corps.

Passé psychologique.

- Chez l'homme, une habitude n'est jamais pure­ ment physiologique; elle s'accompagne toujours, quoiqu'à des degré,s dive11s·, d'un phénomène psychique.

Bien plus enoore qu'au niveau physiologique, le passé est une présence qui oriente le comportement p;:,ychique de l'homme et, malgré sa liberté, on peut dire que ce passé pèse encore plus lour­ dement chez lui que chez l'animal.

Toutes les enquête>s judiciaiœs prouvent, en effet, qu'un crime est rarement explicable sans une certaine prédispo­ siti·on, résultat de tendances passées.

Il n'y a jamais, dans le comporte­ ment d'un homme, de commencement absülu.

Si chaque homme voit le monde avec de.s yeux différents et agit sur lui d'une manière qui lui est propre, il faut interrüger ·s>On pas·sé pour découvrir la raison de cette originalité.

De fait, comme le Cürps qu'il suppose, le psychisme humain se développe peu à peu et se fortifie -ou ·S'anémie de t>oute une expérience acquise au jour le jour.

J'ai vécu au contact de tout un monde de per­ sonnes et d'objets qui ont permis la naissance et l'évolution de ma vie psychique.

Et ce passé qui fut un j-our mon présent, je ne m'en débarraiS­ serai jamais complètement : si de bourgeois je deviens ou Hier, je n'en resterai pas moins un bourgeois-devenu--ouvrier.

Passé et personnalité.

- l\lon passé explique donc en grande partie mon présent et finalement ce que je suis.

Il est un phénomène irréductible; il est un éternel présent et, par là, se trouve être à la source de ma pers.on­ nalité.

Je ne sui·s devenu moi-même qu'à travers un ensemble de faits et de contacts qui m'{)nt déterminé souvent inconsciemment.

Ce passé me restera donc, tout au long de ma vie, comme ma possession la plus intime et, vieillard diminué et miné par la maladie, je pourrai cnc·ore revendiquer la spontanéité de ma jeunesse et le·s réalit;ations de mon âge mûr.

A la question : Qu'est-ce que :non pttssé P nous répondons : Mon passé. »

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