Qu'est-ce que l'explication mécaniste du vivant ?
Publié le 11/02/2004
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lois.Ainsi, la biologie moderne se rapproche de plus en plus de la physique, et la biologie moléculaire semble achever leprojet cartésien d'une mécanique du vivant : lorsqu'on l'analyse, la vie se résume finalement à des échangeschimiques et physiques...
qui sont aussi valables pour l'inerte !
La connaissance du vivant
Introduction
La biologie est la science des phénomènes de la vie.
La biologie comprend l'ensemble des sciences de la vie, soit dupoint de vue de leur objet (botanique et zoologie), soit du point de vue des formes et des rapports entre lesorganes (l'anatomie), des fonctions (la physiologie), des gènes et de l'hérédité (la génétique), de l'évolution desespèces (théories de l'évolution).
La connaissance des êtres vivants ne reçut le nom de biologie qu'au début du XIXième avec Lamarck.
Ce n'est qu'à la fin du XVIII ième que cette connaissance connut un essor considérable enraison de l'introduction de la méthode expérimentale.
Elle devient alors une science au sens étroit du terme c'est àdire une science expérimentale.Cependant l'introduction de la méthode utilisée dans les sciences de la matière ne va pas sans poser des difficultésdans la mesure où l'objet à connaître, le vivant, est un être vivant qui, en raison de ses caractéristiques, résiste àl'observation et
l'expérimentation.
Comme nous le verrons par la suite, ces difficultés ont pour origine le fait que l'être vivant est unorganisme.
Se pose alors un certain nombre de problèmes :L'organisme forme un tout dont les parties semblent subordonnées à une fin : la vie.
Est-il dans ce cas possible deconnaître le vivant à partir de l'application du seul déterminisme mécaniste ne cherchant que les causes efficientes? Ne faut-il pas réintroduire le principe de finalité que les sciences exactes avaient réussi à exclure, cette exclusionétant constitutive de leur scientificité ? La biologie est-elle encore une science si elle est la seule science à recouriraux causes finales ?Ces difficultés que rencontre la connaissance du vivant dans l'application de la méthode expérimentale n'indiquent-elles pas qu'il existe deux ordres hétérogènes de la nature, celui de la vie et celui de la matière ? En d'autrestermes, la vie est-elle réductible aux processus physico-chimiques de la matière ?Ainsi la connaissance scientifique du vivant rencontre des difficultés qui relancent le questionnement métaphysique.Qu'est-ce que la vie ? La vie est-elle ontologiquement distincte de la matière ? Quel est la part du hasard et de lanécessité ? La vie obéit-elle à une fin?
I.
Qu'est-ce qu'un être vivant ?
L'être vivant est un organisme.
Il n'est pas constitué d'une juxtaposition de parties ajoutées les unes aux autres.Ces parties forment un tout car elles sont interdépendantes (le fonctionnement d'une partie est tributaire de celuides autres) et paraissent toutes participer à une fin commune : le maintien de l'être vivant en vie.
Parce qu'il est unorganisme, l'être vivant est un organisme.
Tout être vivant est un individu au sens où il forme une unité distincte,ne ressemblant exactement à aucune autre, qui ne peut être divisée sans être détruite.
Leibniz au XVII ième avaiténoncé l'existence d'un principe, nommé principe des indiscernables, selon lequel il n'y a pas deux êtres identiquesdans la nature.Qu'est-ce qui différencie les organismes vivants des choses naturelles ou objets fabriqués ? Jacques Monod,généticien, prix Nobel de médecine en 1965, retient dans Le hasard et la nécessité trois critères qui doivent êtreprésents simultanément dans un être pour que celui-ci puisse être qualifié de vivant.Le premier est la téléonomie (du grec télos : fin et nomos : loi).
L'être vivant est toujours un être qui, pris dans sonensemble ou chacune de ses parties, répond à une fonction, donc apparemment à une fin.
Du point de vue del'ensemble, l'être vivant semble "fait pour" se perpétuer.
Se perpétuer lui-même, du moins le temps nécessaire à lareproduction, et perpétuer son espèce.
Du point de vue de chacune des parties, ces dernières semblent "faitespour" accomplir telle ou telle fonction.
L'oeil est "fait pour" voir, la langue du fourmilier "pour" attraper les fourmis ...comme si une fin à réaliser était à l'origine de chaque organe, comme si la fonction créait l'organe.Le second critère retenu par Monod est la morphogenèse autonome (du grec morphé : forme et genesisdéveloppement).
L'être vivant est en relation constante avec un milieu extérieur ; néanmoins, le processus deformation et de développement d'un être vivant est indépendant du milieu extérieur.
Même si, pour son entretien etsa croissance, un organisme vivant a besoin d'assimiler des substances étrangères (nourriture, oxygène, gazcarbonique, etc.), même si, sans ce type de relations la vie ne pourrait ni exister, ni se développer, toujours est-ilque sa forme et sa croissance sont régies par une programmation interne qui n'est pas le résultat des forcesextérieures qui s'exercent sur l'être vivant.
Par exemple, un poisson rouge ne peut survivre sans eau et daphnies,mais aucune force physique ne peut transformer ce dernier en éléphant.
Les manifestations principales de cettemorphogenèse autonome sont l'auto-formation, l'autorégulation et l'auto-réparation.
Cette dernière, bien qu'elle neconcerne pas tous les organes, s'étend cependant à un nombre infini d'agressions et de blessures.
C'est ainsi quel'écorce du pin entaillé se refait, que la pince du crabe repousse et que les blessures se cicatrisent.Le troisième critère est l'invariance reproductive.
Les êtres vivants se reproduisent.
En outre, cette reproduction estmarquée par l'invariance, soit complète en cas de reproduction par sissiparité (division des cellules), soit partielle encas de reproduction sexuée.
Il existe alors des différences individuelles (à l'exception des jumeaux univitellins) maisles caractéristiques de l'espèces sont conservées.
Il ne faut pas confondre la variabilité des individus et l'invariancepropre à l'espèce..
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