Qu'est-ce que l'existence de la poésie nous apprend touchant l'essence du langage ?

  II. L?existence du langage  Mais si le langage peut se définir par la nature poétique de son acte originel (la nomination), il devient, en vertu de sa teneur poétique, ce qui toujours déjà est replié sur soi (le vers). Par cette réflexivité intrinsèque au langage, il se fait à lui-même son propre objet : le langage parle toujours d?abord de lui-même ; il se dit. Et se disant, il se pense dans son articulation syntaxique pour en déterminer la structure. En la structure du langage, sa spatialité en opposition à la temporalité du sens constitué dans l?acte de nommer, consiste sa logique. Le langage structuré est toile de concepts qui projetée sur le monde en assure la lisibilité (Wittgenstein). Mais elle achoppe à dire son accointance avec le réel ? absolument, la sémantique est injustifiable : la chose toujours échappe au nom et jamais ne peut être atteinte dans sa pureté (Nietzsche et Wittgenstein). Alors ré-intervient, la poésie. Cette fois au terme du procès de la rationalité du sens du logos, au limité de la capacité réflexive de son déploiement, lorsque le concept ne suffit plus au langage, mais que ce dernier doit retourner à son essence tue, la métaphore. En outre doit être ici souligner l?étrange coïncidence des limites de l?essence du langage en la poésie : la poésie comme origine de la possibilité du sens et de son déploiement, puis comme au-delà de l?impossibilité et de l?impuissance du langage.