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Qu'est-ce que le moi ? (Pascal)

Publié le 20/02/2022

Extrait du document

« " Qu'est-ce que le moi ? Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu'il s'est mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier.

Mais celui qui aime quelqu'un à cause de sa beauté, l'aime-t-il ? Non ; car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu'il ne l'aimera plus. Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moimême.

Où est donc ce moi, s'il n'est ni dans le corps, ni dans l'âme ? et comment aimer le corps ou l'âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu'elles sont périssables ? car aimerait-on la substance de l'âme d'une personne, abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste.

On n'aime donc jamais personne, mais seulement des qualités. Qu'on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n'aime personne que pour des qualités empruntées.

" PASCAL Problématique et thèse du texte Elle est directement posée au début du texte : « Qu'est-ce que le moi ? ». Toutefois, l'objectif de Pascal n'est pas vraiment de répondre à cette question mais plutôt de s'attaquer aux prétentions de l'orgueil humain.

En effet, chacun voudrait être reconnu, compris et aimé.

L'affection que l'on se porte à soi-même a besoin d'une confirmation que seul le jugement d'autrui peut apporter.

Mais quel peut être le sens d'un tel désir : être aimé pour soi-même ? Le texte détruit progressivement cette prétention, jusqu'à la pointe finale, non exempte de cruauté : « on n'aime donc jamais personne ».

La force de ce texte tient dans le fait que ce paradoxe humiliant ne doit rien à une sorte de description misanthropique des défauts ordinaires de l'humanité – car je ne reconnaîtrais pas. »

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