Qu'est-ce que le génie?
Publié le 25/01/2020
Extrait du document
• Dans Humain, trop humain, Nietzsche tente de comprendre pourquoi les hommes sont si prompts à définir le génie comme un don ou une inspiration. Il propose deux explications. D'une part, les hommes préfèrent considérer une œuvre achevée plutôt qu'une œuvre en formation. Car «tout ce qui est fini, parfait, excite l'étonnement; tout ce qui est en train de se faire est déprécié. Or personne ne peut voir, dans l'œuvre de l'artiste, comment elle s'est faite; c'est son avantage, car partout où l'on peut assister à la formation, on est un peu refroidi». Mais surtout, les hommes «ne parlent intentionnellement de génie que là (...) où ils ne veulent pas éprouver d'envie. Nommer quelqu'un divin, c'est dire : nous n'avons pas à rivaliser». Cela évite le ressentiment.
• Le miracle de la création géniale suppose que quelque chose, une œuvre, surgisse à partir de rien, en tout cas ne ressemble à rien de préexistant. La tentation est alors grande de se réfugier dans l'irrationnel ou dans l'admiration distante. Mais on risque alors de placer le génie sur un piédestal fort éloigné du commun des hommes, et de faire des beaux-arts le privilège d’une élite, au double sens où elle posséderait des qualités hors du commun (un «don») et où elle aurait le courage de les faire fructifier par le travail.
«
Il.
Le travail du génie
• Certes l'artiste ne pense ou ne réfléchit pas son œuvre à la manière
d'un philosophe ou d'un savant.
Cependant, les œuvres géniales ont
~ leur rationalité propre.
Dans !'Esthétique, Hegel souligne ainsi le
c:i: «travail intellectuel qui consiste à façonner et à fondre ensemble
.J l'élément rationnel et la forme sensible», une «raison active et
fortement éveillée>> et une «sensibilité vive et profonde».
L'inspiration géniale ne tombe donc pas du ciel.
Elle résulte d'un
travail de réflexion qui «sait distinguer, séparer, faire un choix».
Il est ridicule de s'imaginer que le génie ne sait pane qu'il fait.
• Dans Humain, trop humain, Nietzsche tente de comprendre pour
quoi les hommes sont si prompts à définir le génie comme un don ou
une inspiration.
li propose deux explications.
D'une part, les hommes
préfèrent considérer une œuvre achevée plutôt qu'une œuvre en
formation.
Car «tout ce qui est fini, parfait, excite l'étonnement;
tout ce qui est en train de se faire est déprécié.
Or personne ne peut
voir, dans l'œuvre de l'artiste, comment elle s'est faite; c'est son
avantage, car partout où l'on peut assister à la formation, on est un
peu refroidi».
Mais surtout, les hommes «ne parlent intentionnelle
ment de génie que là ( ...
) où ils ne veulent pas éprouver d'envie.
Nommer quelqu'un divin, c'est dire : nous n'avons pas à rivalisen>.
Cela évite le ressentiment.
• Le miracle de la création géniale suppose que quelque chose, une
œuvre, surgisse à partir de rien, en tout cas ne ressemble à rien de
préexistant.
La tentation est alors grande de se réfugier dans l'irra
tionnel ou dans l'admiration distante.
Mais on risque alors de placer
le génie sur un piédestal fort éloigné du commun des hommes, et de
faire des beaux-arts le privilège d'une élite, au double sens où elle
possèderait des qualités hors du commun (un «don») et où elle
aurait le courage de les faire fructifier par le travail.
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