Qu'est-ce que la vérité?
Publié le 29/01/2016
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Admettons qu'il y ait des évidences et des certitudes objectives: elles sont moyennes ou provisionnelles (puisque nous ignorons quels sont les vrais principes), rares, et il nous appartient enfm de leur donner sens et valeur, aidés par les bons conseils d'autrui, encombrés et désorientés par les mauvais.
Ce que nous appelons évidence étant déjà un jugement qui engage notre personne (en sorte qu'il n'est pas possible de séparer l'évidence sensible de l'évidence intellectuelle), nous sommes responsables de nos paroles, nous déterminons nous-mêmes les divers degrés de notre assentiment ou consentement libre: ce que nous estimons vrai absolument, très vraisemblable, crédible ou recevable, douteux ou très incertain, irrecevable ou incroyable, etc. ; cela après un examen rationnel plus ou moins bien fait, où interviennent nos affects, passions, préjugés.
En jugeant le monde et les autres personnes, nous nous jugeons nous-mêmes, en sorte que ce que nous nommons vérité apparaît comme un verdict: l'homme juste sait qu'il doit répondre de ses paroles, qu'il parle en son nom.
«
Jlérité
et rofOifdiUii
Si un enfant comprend que 2 + 2 = 4, il ne saisit certes pas toute la profondeur
de la proposition : il ignore les axiomes et les démonstrations qui y conduisent,
et les définitions qui la construisent.
To utes les propositions que nous tenons pour vraies comportent ainsi différentes
strates.
Une proposition doit être interprétée dans la pluralité de ses sens.
Simone Weil (19 09- 1943) propose de distinguer connaissance et vérité.
Une
connaissance s'acquiert parce qu'elle nous est utile ou favorable pendant un cer
tain temps; nous sommes prêts à oublier cette , à la dépo
ser comme on range un outil dès que nous n'en avons plus besoin : au cours de
sa scolarité, un enfant accumule de telles connaissances ou bien les refuse par
ennui ; il n'en va pas autrement des adultes : les nous
laissent indifférents.
Mais la nous bouleverse comme une révélation personnelle qui change
fo ndamentalement notre existence et pour toujours.
C'est peu dire qu'elle nous
touche : elle nous transfigure, mystiquement, soit dans la joie, soit dans la tris
tesse et l'af fliction.
Mais, ici encore, nul n'est à l'abri des erreurs et des illusions.
Admettons qu'il y ait des évidences et des certitudes objectives : elles sont moyennes
ou provisionnelles (puisque nous ignorons quels sont les vrais principes), rares,
et il nous appartient enfm de leur donner sens et valeur, aidés par les bons conseils
d' autrui, encombrés et désorientés par les mauvais.
Ce que nous appelons évidence étant déjà un jugement qui engage notre per
sonne (en sorte qu'il n'est pas possible de séparer l'évidence sensible de l'évi
dence intellectuel le), nous sommes responsables de nos paroles, nous déterminons
nous-mêmes les divers degrés de notre assentiment ou consentement libre: ce que
nous estimons vrai absolument, très vraisemblable, crédible ou recevable, dou
teux ou très incertain, irrecevable ou incroyable, etc.
; cela après un examen ration
nel plus ou moins bien fait, où interviennent nos affects, passions, préjugés.
En jugeant le monde et les autres personnes, nous nous jugeons nous-mêmes,
en sorte que ce que nous nommons vérité apparaît comme un verdi ct : l'homme
juste sait qu'il doit répondre de ses paroles, qu'il parle en son nom..
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