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Qu'est-ce que la raison ?

Publié le 27/02/2008

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Socrate avait coutume de centrer ses entretiens sur la recherche d'une définition. Qu'est-ce que le courage ? demandait-il. Ou la beauté, ou la science...? Questions irritantes par le mélange de richesse et de pauvreté qu'elles révèlent. On sait confusément, mais on ne peut exprimer le sens qui fait l'unité d'une réalité trop complexe. Encore ne faut-il pas sacrifier la multiplicité des nuances qu'elle peut revêtir. Il s'agit de marier l'un et le multiple, non de les supprimer l'un par l'autre. C'est' dans cet esprit que nous chercherons à définir la raison. Et découvrir les conceptions diverses, souligner même leur opposition, dégager enfin le sens dominant qui les accorde.

« Introduction Socrate avait coutume de centrer ses entretiens sur la recherche d'une définition.Qu'est-ce que le courage ? demandait-il.

Ou la beauté, ou la science...? Questionsirritantes par le mélange de richesse et de pauvreté qu'elles révèlent.

On saitconfusément, mais on ne peut exprimer le sens qui fait l'unité d'une réalité tropcomplexe.

Encore ne faut-il pas sacrifier la multiplicité des nuances qu'elle peut revêtir.Il s'agit de marier l'un et le multiple, non de les supprimer l'un par l'autre.

C'est' dans cetesprit que nous chercherons à définir la raison.

Eh découvrir les conceptions diverses,souligner même leur opposition, dégager enfin le sens dominant qui les accorde. 1) La raison, faculté de saisir les rapports : a) Exposé.

Certaines expressions techniques nous orientent.

Ainsi la raison d'uneprogression géométrique est.

le rapport qui permet de calculer tous les termes à partirdu premier.

De même l'étymologie : ratio signifie à la fois rapport et calcul.

D'où cetteidée d'ensemble que raisonner, c'est enchaîner.

La raison est une puissanced'organisation.

Elle met en ordre notre connaissance en saisissant les rapports qui rattachent les choses entre elles.b) Développement.

Cette conception se précise et s'enrichit de quelques oppositions traditionnelles dans le langageordinaire.

La raison et les sens, d'abord ? Dans la perception, par exemple, la raison n'est pas chargée de nousfournir de nouvelles données, mais simplement de redresser ou plutôt de combiner celles des sens.

Ainsi, pourl'illusion du bâton brisé, la raison n'apporte pas une matière supplémentaire à la connaissance; elle cherche une miseen forme et découvre le rapport (la loi de réfraction) qui permet de coordonner sensation visuelle et sensationtactile.

On peut faire un parallèle analogue pour la raison et les passions.

Rappelons l'image de Platon dans lePhèdre.

L'homme est un attelage dont les chevaux sont les passions, généreuses ou viles, et le cocher la raison.Celle-ci n'ajoute pas une impulsion de plus aux mouvements des passions.

Elle ne supprime ni ne remplace leschevaux; elle les met d'accord.

Idée d'un ordre formel que nous retrouvons dans l'expression « être raisonnable ».L'homme raisonnable trouve son rapport exact avec l'ensemble de l'univers.

« Il se fait une raison », c'est-à-dire queloin de nier le réel, il l'accepte pour l'organiser.

Raison signifie mesure, équilibre, sagesse.

Opposons-lui le héros quirefuse le monde pour le recréer à sa volonté. c) Conclusion: Voici donc un premier aspect de la raison.

Elle découvre les rapports unifiant le donné.

Elle n'est passource d'une connaissance séparée, mais mise en forme d'une matière fournie par ailleurs.

Telle est la raison formelleexaminée par Kant dans ses fameuses critiques. 2) La Raison, puissance de juger du vrai et du faux : a) Exposé.

Mais le langage nous résiste et nous impose un sens différent, peut-être même contraire.

« Avoir raison» ce n'est pas relier plusieurs idées entre elles, mais trancher une difficulté considérée en elle-même Il ne s'agit plusde peser le pour et le contre, mais de décider du vrai et du faux.

Puissance de jugement plutôt que raisonnement.

Al'image de la balance se substitue celle du glaive. b) Développement.

Nous trouvons chez Descartes de quoi préciser cette orientation nouvelle.

Par la méthode, nousapprenons à raisonner en passant par analyse ou synthèse du composé au simple.

Mais, ces démarches seraientinutiles si nous n'étions point capable de juger les questions simples en elles-mêmes, et c'est le rôle du bon sens.Ainsi, en mathématiques, je démontre un théorème en le rattachant aux axiomes et aux postulats.

Encore faut-ilque je saisisse directement la vérité du postulat ou de l'axiome sans les relier à l'infini à d'autres propositions.

Cetteopposition de la méthode et du bon sens n'est pas autre chose que celle de la pensée discursive qui rattache lesconséquences aux principes et de la connaissance intuitive qui juge les principes (se rappeler, dans « la République», la distinction analogue de Platon entre la « dianoia » et le « nous »).

Il est remarquable que ces deux moments sidifférents de la connaissance soient réunis dans le langage courant comme dans la philosophie traditionnelle sous unmême vocable.

La Raison désigne à la fois la faculté qui saisit les rapports et celle qui engendre les évidencesintellectuelles. c) Portée de cette opposition.

Soulignons — parce qu'elle fait paradoxe et peut créer des équivoques — la distance. »

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