Qu'est-ce que la paix?
Publié le 26/03/2005
Extrait du document
«
2.
Peut-on penser une paix indépendamment de la guerre ?
« Parce que le but de cette institution est la paix et la défense detous, et que quiconque a droit à la fin a droit aux moyens, ilappartient de droit à tout homme ou assemblée investis de lasouveraineté d'être juge à la fois des moyens nécessaires à la paixet à la défense ...
et de faire tout ce qu'il juge nécessaire de faire,soit par avance, pour préserver la paix et la sécurité en prévenantla discorde à l'intérieur et l'hostilité à l'extérieur soit, quand la paixet la sécurité sont perdues, pour les recouvrer.
» Thomas Hobbes,Léviathan .
· Hobbes ne pense pas que la guerre puisse sortir de la définition de la paix.
Cependant, il ébauche la possibilité d'une paix durable,suffisamment du moins pour que l'homme pusse commencer à sesentir en sécurité. · Mais on voit que la tentative de produire une définition de la paix qui, rationnellement, n'incluse plus celle de la guerre est engerme.
C'est le 18 ème siècle qui va ensuite tenter de redéfinir la paix dans une nouvelle configuration. · Rousseau tentera de formuler une définition de la paix comme étant perpétuelle.
Mais c'est Kant qui posera les bases de cettepaix, en la redéfinissant comme étant avant tout la fin des combats, et non un temps entre les combats, et comme perpétuelle en soi.
« [...] La Paix, fin de toute hostilité, la paix qu'on ne peut même appeler perpétuelle, sans faire unpléonasme.
Le traité de paix doit anéantir tous sujets de guerre connus ou inconnus.
» Kant, Projet de Paix perpétuelle .
· Selon Kant, la paix doit se définir d'abord comme perpétuelle, ce qui lui ôte tout rapport avec la guerre.
Nous passons alors d'un temps déterminé, entre deux guerres, à un temps perpétuel, de duréeindéterminée. · Ainsi, Kant réussi à faire de la guerre une fin pour l'humanité, et non un simple moyen terme.
Le but de Kant est de poser la paix comme toujours valable, sans qu'elle puisse contenir dans sadéfinition les germes du retour à la guerre, ce que faisait Hobbes. · Ainsi, on peut, avec Kant, définir la Paix sans la guerre, et dans le même temps en faire un concept précieux à l'accomplissement de l'homme.
Il ne doit y avoir aucune guerre ; ni celle entre toi et moi dans l'état denature, ni celle entre nous en tant qu'États, qui bien qu'ils se trouventintérieurement dans un état légal, sont cependant extérieurement(dans leur rapport réciproque) dans un état dépourvu de lois - car cen'est pas ainsi que chacun doit chercher son droit.
Aussi la questionn'est plus de savoir si la paix perpétuelle est quelque chose de réel ousi ce n'est qu'une chimère et si nous ne nous trompons pas dans notrejugement théorique, quand nous admettons le premier cas, mais nousdevons agir comme si la chose qui peut-être ne sera pas devait être, eten vue de sa fondation établir la constitution qui nous semble la pluscapable d'y mener et de mettre fin à la conduite de la guerredépourvue de salut, vers laquelle tous les États sans exception ontjusqu'à maintenant dirigé leurs préparatifs intérieurs, comme vers leurfin suprême.
Et si notre fin, en ce qui concerne sa réalisation, demeuretoujours un voeu pieux, nous ne nous trompons certainement pas enadmettant la maxime d'y travailler sans relâche, puisqu'elle est undevoir.
KANT
Introduction
La guerre n'a cessé d'ensanglanter l'Histoire et de renaître tel un Phoenix.L'idée d'une paix perpétuelle serait-elle pure chimère ? Il n'y a pas loin du constat à l'interprétation fataliste, qui voitdans les faits passés et présents la nécessaire conséquence de la méchanceté naturelle de l'homme, donnée commeévidente.
Ce « diagnostic » apparemment lucide n'annonce rien de bon pour l'avenir, si les mêmes causes produisentles mêmes effets.
La disqualification d'une espérance, lorsqu'elle conduit l'homme à renoncer à son devoir, et justifieson cynisme en le donnant comme réalisme, relève d'une approche critique rigoureuse, car elle atteste une certaineconfusion.
Le doute quant à l'existence future d'un monde sans guerre justifie-t-il ce qui, sous prétexte de réalismepolitique, maintient entre les États une logique de rapports de forces ? Le paradoxe habituel, « si tu veux la paixprépare la guerre », est-il aussi évident qu'on le prétend ? L'idée d'un droit international permettant de s'acheminervers la paix entre les États est-elle si chimérique ? L'étude d'un texte de Kant va nous permettre de prendre en.
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